Vous aimez la diversité végétale et rêvez d’un espace vert bien végétalisé, mais votre budget est limité. Optez pour le bouturage, une façon simple et sympathique de multiplier vos plantes « fétiches ». Autonomie Jardin vous donne le « mode d’emploi ».

Jeune clémentinier greffé (Le pied « mère »).

1 – Avantages et inconvénients de la bouture

Multiplier soi-même ses végétaux est une solution très économique, facile à réaliser, avec la méthode du bouturage. La satisfaction de végétaliser vos jardins, balcons, et terrasses à moindre coût comporte également l’avantage non négligeable de la qualité des végétaux produits car vous sélectionnez vous-même les souches que vous souhaitez reproduire. En effet, les végétaux obtenus par ce procédé seront strictement identiques à la souche sur laquelle ils ont été prélevés. En sélectionnant ainsi des pieds « mères », assurez vous de la vigueur, de la productivité, de la beauté, et autres particularités génétiques de vos prochaines cultures. Le bouturage peut s’appliquer à quasi toutes plantes, certaines racinent naturellement de façon rapide(ficoides, et autres succulentes, tomates, menthes …) d’autres nécessitent l’apport d’hormone de bouturage, d’autres encore, moins nombreuses, seront plus capricieuses et délicates à réaliser. Tous ces gros avantages ne doivent pas nous faire oublier le principe de la patience, au contraire. Bien que plus rapide que la multiplication par semis, les boutures prennent un certains temps (8jours à 3 semaines selon les végétaux) avant de raciner. Durant cette période il vous faudra en plus de la vigilance pour maintenir la bouture dans les conditions optimales qui favoriseront sa reprise. Votre bouture une fois racinée démarre sa croissance tel une plante adulte, mais elle est petite, vulnérable, et mettra, pour les vivaces, au moins une année avant de reprendre une vigueur identique à celle de la plante mère, puis du volume. Les nombreuses annuelles qui se bouturent bien, sont quant à elle souvent plus rapides, mais il faudra tout de même les bouturer assez tôt en saison pour pouvoir profiter de leurs fleurs, fruits, et/ou graines. Il faut également garder à l’esprit qu’un certain taux de perte sera à déplorer suivant l’espèce bouturée, mais ce taux diminuera au fur et à mesure que votre expérience grandira. Voici comment mettre toutes les chances de votre coté.

2 – Le matériel nécessaire

Matériel à prévoir.

Pour être efficace préparez donc le nécessaire pour l’  « opération » avant de prélever vos segments ;

– Un godet de terreau (plus ou moins drainant suivant le végétal choisi ),

– une soucoupe d’eau (dans laquelle vous faites imbiber votre godet au préalable),

– un pot à orchidée, ou un verre plastique percé au dessus,

– une paire de ciseaux, ou un couteau,

-un sécateur,

– de l’hormone de bouturage (auxine, ou purin de saule, ou amidon de pomme de terre),

– et un verre d’eau (dans lequel vous faites tremper vos segments afin qu’ils restent frais).

3 – Le procédé

Après avoir prélevé de beaux segments de 4 à 5 cm avec un sécateur propre et désinfecté, assurez vous qu’ils ne portent pas de fleurs, sinon ôtez les. Passez vos segments sous l’eau froide pour en débarrasser les éventuels «passagers clandestins »(acariens, pucerons, cochenilles…) puis suivez le guide.

A- Effeuillez la base du segment à bouturer

Il s’agit simplement d’enlever 2 paires de feuilles à la base de votre segment à bouturer, afin de permettre sa mise en terre et son enracinement.

B- Réduisez la surface foliaire restante

Pour permettre à votre bouture de rester en vie suffisamment de temps pour s’enraciner, il faut à tout prix limiter l’évaporation de ses réserves en eau. L’évapotranspiration se faisant principalement par les feuilles, il est donc logique d’en réduire la surface. Réduisez donc à l’aide des ciseaux, la moitié de la longueur des feuilles restantes.

C- Écorcher superficiellement la base du segment

Pour permettre au segment de s’hydrater correctement, ainsi que pour faciliter son enracinement, il suffit, à l’aide du ciseau ou d’un couteau, d’égratigner légèrement l’écorce à la base du segment, sur environ 2 cm de longueur de tige à partir de la base(correspond à la partie qui sera planter dans le terreau).

D- Réhydrater la base du segment, et appliquer l’hormone de bouturage

Trempez l’extrémité de votre segment dans l’eau pour le réhydrater, égouttez le un peu, puis trempez le dans la poudre d’hormone. Si vous procédez avec du purin de saule dilué, il vous suffira simplement de faire tremper votre bouture dans ce mélange durant une petite demi-heure avant de mettre en godet, et arroser avec ce mélange. Si vous avez opter pour la technique de la pomme de terre, coupez celle-ci en deux, et frottez l’extrémité de votre segment sur la chaire, avant de le planter en godet, ou plus simple vous plantez directement le bout du segment dans un petit cube de pomme de terre que vous enfouirez dans le terreau.

Dans le cas de l’utilisation classique de l’auxine(poudre d’hormone) n’oubliez pas de tapoter un peu la bouture pour en faire tomber l’excédent.

E- Planter le segment, et couvrir le couvrir

Pour finir, vous n’avez plus qu’à insérer votre segment dans le terreau imbibé, tassez légèrement autour du collet pour maintenir la bouture. Attention à ne pas compresser le terreau, si votre substrat est trop compacté cela compliquera l’enracinement, et la reprise.

Afin de maintenir une bonne hygrométrie autour de la bouture, ce qui lui permet de s’hydrater en l’absence de racines, couvrez votre bouture avec un pot à orchidée transparent, ou un verre en plastic percé sur le dessus, ou encore avec un sac plastic transparent que vous prendrez soin de percer de quelques trous. Vos boutures doivent également pouvoir s’oxygéner.

4 – Étiqueter, ombrager, patienter, et surveiller

Une fois votre besogne, que dis-je, votre œuvre accomplie, placez la dans un endroit chaud, humide, et ombragé où vous la laisserez tranquillement raciner durant une petite quinzaine. Pensez, si vous faites des séries de plantes différentes à étiqueter vos boutures(plante, variété, et date) afin de ne pas vous mélanger les pinceaux, ou devrais-je dire les racines. Durant ce laps de temps, jetez un œil quotidien à votre bouture pour vous assurer que la condensation sous la chape se fait bien, et que le terreau reste humide, mais pas détrempé. Suite à ces 15 jours de patience, votre bouture si elle est encore debout, doit être suffisamment enracinée pour être replantée. Assurez vous que les racines commencent à poindre sous le godet avant de repiquer votre nouvelle protégée.

Ben. MASON

Publié par Ben. Mason

Jardinier autonome, spécialisé en éco-jardinage, et en permaculture.

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