Dans le même esprit que la méthode classique du bouturage, découvrez la solution du marcottage pour multiplier sans frais vos végétaux. Simple et efficace, ce procédé peu pratiqué par le jardinier amateur est pourtant très rentable. Une technique à adopter.

1 – Le principe

Pour faire simple, le marcottage est un procédé horticole qui consiste à faire raciner un rameau directement sur l’arbre, ou sur la plante sans le prélever. Il existe trois techniques fréquentes, en pleine terre, en contenant, ou encore le marcottage dit « aérien », pour lequel je ferais un article à part entière. Les variantes sont nombreuses. Je décris ici le marcottage le plus classique, à savoir en terre, et/ou en pot. Le principe est à peu près le même pour ces deux techniques. Le pot à l’avantage de vous faire obtenir une plante que vous pourrez replantez facilement là où bon vous semblera.

Proche du procédé de la bouture, il en diffère pourtant distinctement, puisque dans le cas du marcottage la partie à multiplier n’est pas coupée. L’arbre ou la plante, continuera donc d’alimenter son rameau, pendant que celui-ci racine. Il s’agit d’un mode de reproduction végétale que l’on peut observer dans la nature, notamment chez les végétaux tapissants, et les lianes principalement. Avec cette façon naturelle, et idéale de faire, le taux de reprise est de quasi 100 %. Petit coup de pouce d’Autonomie Jardin avec deux exemples détaillés, le cas du laurier noble, et celui de l’olivier.

2 – Le marcottage en pleine terre, l’exemple du Laurus Nobilis

Idéalement, vous procéderez au printemps, ou fin d’été, et automne. Évitez le froid hivernal, et les pics de chaleur estivaux. Je prends ici le cas du laurier puisque j’en avais un sous la main. Cependant le marcottage est applicable à une grande partie du règne végétal.

Pour commencer, repérez un ou plusieurs beau rameau, à la base de la plante à multiplier. La branche sélectionnée doit être jeune, au bois tendre, et souple. Pas gigantesque non plus, garder à l’esprit que la partie aérienne de votre marcotte, ne doit pas être beaucoup plus grande que la partie que vous recouvrez de terre. C’est simplement un principe, bien que la marcotte soit alimentée en eau et en substance, par le pied « mère ».

Une fois votre branche sélectionnée, arquez la au sol, afin d’évaluer au plus juste, à quel endroit vous voulez enterrer la marcotte. Désherbez au préalable, et travaillez un peu la terre en surface à l’aide d’une griffe, afin de l’ameublir, et d’y faire un sillon d’une dizaine de centimètres de fond.

Nettoyez, et dégagez bien la surface à travailler

Cette formalité effectuée, munissez vous d’un sécateur, d’une griffe, et d’un arrosoir.

Prévoyez également une belle pierre, ou un poids quelconque pour pouvoir maintenir la branche plaquée au sol. Procédez ensuite dans l’ordre :

Le matériel nécessaire

A- Arrosez bien le sillon que vous venez de creuser, la terre doit être mouillée.

C’est très important! Si votre terre n’est pas mouillée au fond, elle s’asséchera encore plus rapidement en surface.

Arrosez bien le fond du sillon préalablement.

B- Coupez les départs, et pousses à la base du rameau sélectionné. Coupez également les branches à l’entoures qui pourrait éventuellement vous gêner dans vos manœuvres.

C- Après avoir décompacté un peu le fond du sillon avec la griffe, arquez le rameau dans le sillon, et maintenez le à l’aide de la griffe plantée dans le sol, repérez ainsi la partie à effeuiller.

D- Évaluez la partie(celle à ensevelir) que vous allez effeuiller, ressortez le rameau du sillon, et effeuillez-le avant d’en écorcher un petit peu l’écorce.

E- Replacez le rameau dans le sillon, et recouvrez-le de terre. Pour finir, placez votre pierre au sol sur la base de la branche ensevelie à fin de la maintenir fermement au sol.

Maintenez la marcotte avec une belle pierre.

F- Terminez votre marcottage par un bon arrosage, puis paillez si possible. La terre doit pouvoir rester bien fraîche, et humide pour favoriser l’enracinement de la marcotte.

3 – Le marcottage en contenant, l’exemple de l’olivier

Ici vous pourrez remiser la griffe et les biceps, vous n’aurez besoin que d’un pot rempli d’un mélange de terreau et de terre du jardin, d’un sécateur, d’un arrosoir, d’une pierre pour faire du poids, et…. d’un olivier , ou autre sujet qui soit un végétal bien sûr !

Le matériel utilisé

Tout d’abord, comme pour la technique précédente, repérez une branche basse, avec de belles ramifications. Puis procédez dans les règles de l’art….et dans l’ordre s’il vous plaît !

A- Repérez la partie du rameau à ensevelir, et effeuillez-le avant d’en écorcher superficiellement l’écorce.

B- Mouillez bien le substrat dans votre contenant, et creusez-y un beau sillon.

Faites un beau sillon dans le contenant

C- Arquez la branche, et placez le rameau dans le sillon, puis recouvrez le de terre.

Maintenez le tout à l’aide d’un poids, et surtout arrosez bien ! Stabilisez bien votre potée.

Voilà, une bonne pierre on a dit!
Je me méfie du mistral.

Pour aboutir à votre production personnelle, soyez patients, et arrosez régulièrement. Vos nouveaux pieds seront racinés(du moins partiellement) en 3 à 6 semaines suivant les végétaux utilisés. Encore une fois ne soyez pas trop pressé, assurez-vous que votre nouveau plan ce soit bien enraciné, avant de sectionner la branche qui le liait jusqu’alors à son pied « mère ».

Dans le cas du marcottage en pleine terre, le délai d’enracinement est analogue. Vous pourrez ensuite couper la branche « lien », et décider de laisser le « pitchoun » se développer à coté de sa « mère », ou de le déraciner pour le déplacer. Avec tact, et douceur, cette option sera néanmoins envisageable. Dans ce dernier cas, ne patientez pas trop, autrement les racines plongeront, et vous ne le sortirez plus, ou difficilement, sans esquinter le pied « mère » au passage.

Vous serez ravis de ce procédé, en anticipant et en vous organisant, vous pourrez produire assez rapidement un grand nombre de plants, dont vous connaîtrez l’origine, et le parcours.

Les plants obtenus de cette manière développent un système racinaire vigoureux, et sont en générale bien plus robuste que les plants produits dans des conditions de laboratoires.

En somme vous obtiendrez des végétaux qui pètent la forme et la santé sans avoir à aller perdre 2 heures et 200 euros en jardinerie.

Elle est pas belle la vie ?

Ben Mason

Publié par Ben. Mason

Jardinier autonome, spécialisé en éco-jardinage, et en permaculture.

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