
Vous aimez faire vos semis, mais vos godets plastiques vous semblent être un non-sens écologique, voire la négation de ce que vous faites. Pas faux !
Autonomie Jardin vous livre quelques solutions pour enfin passer vos vieux godets au recyclage.
1 – Le plastique, c’est pas chic !
En ces temps difficiles pour notre vieille planète, beaucoup d’entre nous font de gros efforts pour limiter leur impact sur l’environnement. Nous ne sommes évidemment pas assez nombreux à œuvrer dans ce sens. Pourtant, il existe souvent des petites choses simples, qui peuvent être envisagées afin de soulager mère nature, et préserver au passage nos économies.
Le jardinier, possède à mon sens une responsabilité particulière, puisqu’à priori, il connaît la terre, il l’aime, et la respecte. Pourquoi alors sommes nous si nombreux à utiliser le plastique au jardin ?
Son usage peut sans doute parfois se justifier, cependant nous pouvons, et devons tout faire pour en limiter l’utilisation. Le populaire godet en plastique est l’exemple parfait d’un non-sens que nous pouvons facilement rendre inutile, et obsolète.
À quoi bon aller dépenser vos économies dans un objet polluant, qui se retrouvera probablement un jour dans la nature, ou dans l’estomac d’un mammifère marin. Le seul avantage de ce type de godet réside dans sa possibilité de réutilisation. Mais bon….
Peu le font, bien souvent ces godets se retrouvent à la poubelle après quelques semaines d’usage. D’autres, comme moi, avaient pris l’habitude de travailler avec des godets hérités d’achat de boutures en jardinerie, et de les réutiliser jusqu’à ce qu’ils commencent à se fragmenter entre vos doigts. Oui, je reconnais avec gêne avoir pratiqué la méthode, je me débarrassais ensuite de l’objet du délit, dans le bac à tri bien sûr, sauf que du plastique aussi abîmé ne se recycle pas, et finira du coup à l’incinérateur ; Bonjour le co2 entre autres !
L’autre plaie du système décrit, que j’ai longtemps utilisé, est l’accumulation. En effet, pendant des années je récupérais ces godets commerciaux, croyant bien faire, en en limitant ainsi la fréquence de production. Ben oui, je me disais ; -si chacun garde ses godets, plus besoin d’en fabriquer autant. Ceci m’a souvent donné bonne conscience, et satisfaction. Mais que de plastique ! Au bout du compte je me suis retrouvé avec des piles entières de ces immondices, dont je n’avais plus utilité, et que j’ai dû, pour le coup, de toute façon envoyer au tri. Avec l’apparition des godets biodégradables, notamment en tourbe (ressource qui s’épuise plus vite qu’elle ne se régénère), j’ai pris conscience qu’au fond effectivement, nous n’avions pas besoin que le godet dure dans le temps, et qu’il était même plus pratique, et bénéfique de le laisser se dégrader à l’endroit où nous plantons. Connaissant le problème du tarissement des tourbières, j’ai peu à peu commencé à réfléchir, et à me renseigner sur l’utilisation de matières biodégradables, dont nous disposons facilement à la maison ou au jardin, et qui puissent contenir un peu de terreau. Grâce à l’ingéniosité de certains(es) (je n’ai rien inventé), j’ai découvert pas mal d’objets du quotidien détournables de leur fonction première.
Bien sûr, je l’admet sans équivoque, il me reste un certain nombre de godets plastiques, mais leur quantité diminue, et je ne les remplace pas. Papier, cartons, boite d’œufs, les possibilités sont nombreuses, et non exhaustives, il suffit d’avoir un peu d’imagination. Ma seule trouvaille personnelle est très sympathique, et hyper écologique, mais pas toujours très pratique. Il s’agit de l’aumônière, ou le cornet lié à la ficelle, avec une grande feuille de plante, (mûrier platane, strelitzia, anthurium, tabac….) l’essentiel est que la feuille soit grande, et non friable, on en double l’épaisseur au besoin. Les résultats sont très satisfaisants, mais j’ai depuis jeté mon dévolu sur des solutions plus pratiques à mettre en œuvre. En voici quelques unes !
2 – Le papier

Le godet en papier, est une solution simple, et écologique, à condition qu’il ne contienne pas d’encres chimiques, ni de chlore, ou autres agents chimiques de blanchissement, ou de conservation. Le principe est assez proche de celui que j’employais avec des feuilles de plantes, mais le papier étant plus malléable, il est plus aisé d’en constituer un godet. Le sopalin, le papier kraft, me semblent être les mieux adaptés à cet usage, mais d’autres types de papier peuvent convenir, comme le journal par exemple, que je n’utilise pas car je ne connais rien de l’encre utilisée, tout juste peut on savoir de quel type de papier il s’agit. Pas top !
Le procédé en image :
Le matériel : Du papier, un verre pour le moulage, du miel en guise de colle, et une agrafe(facultative)pour maintenir. Faites un rabat sur ce qui sera la partie supérieur de votre godet.
Ce rabat rendra votre godet plus rigide, et le rebord supérieur de votre godet sera plus épais ce qui permettra de mieux retenir l’eau lorsque vous arrosez par dessus.
Placez le verre sur la feuille de papier, puis roulez en serrant bien. Laissez dépasser quelques centimètres de papier… Et badigeonnez généreusement de miel.
Pour terminer votre œuvre, rabattez la partie collante sur l’autre, redressez le verre puis tassez bien pour former le fond.
Enfin, retirez le verre, et maintenez la partie supérieur à l’aide d’une agrafe si nécessaire.
Il ne vous restera ensuite plus qu’à remplir de terreau, semer, ou bouturer. Ici 3 boutures de sedums(plante grasse).

3 – Le carton
Moins malléable, le carton aura l’avantage de la rigidité. L’idéal est alors d’utiliser tout bêtement des contenants cartonnés de petits volumes qui ont le bon goût d’être prêts à l’emploi. La boite à œufs est aussi une excellente solution pour les petits semis, mais il faudra alors les repiquer rapidement car la quantité de terre contenue dans le dispositif sera minime.

4 – Le carton d’un rouleau de….P.Q !
Tout bête, et simple à mettre en place, vous aurez le plaisir de donner de la valeur ajoutée a vos rouleaux de papier toilette. Vous pouvez également opter pour le rouleau de sopalin, et hop, 3 godet pour le prix d’un.
Ainsi, j’envoie les commerçants du plastique aux C…. et je tire la chasse !
Il vous suffira de faire 2 entailles à l’une des extrémité, et de les rabattre l’une sur l’autre pour obtenir un fond, le tour est joué. SIMPLISSIME, on vous dit !

5 – Les coquilles d’œufs
Plus glamours, et esthétiques que les fins de rouleaux, les coquilles d’œufs se révèlent idéales pour réaliser de petits semis, ou de petites bouturettes. Le volume de terreau contenu est en revanche très réduit, repiquez sans trop tarder.

La coquille se dégrade assez rapidement, vous pouvez donc plantez vos plantules directement sans les « sortir de l’œuf », pensez tout de même à fendre la coquille avec une cuillère pour permettre au jeune système racinaire de s’extirper du contenant.
6 – Le godet en argile
Pour conclure ce sujet « jardi-brico-ecolo » vous pouvez également faire un moulage avec de l’argile que vous laisserez durcir un peu au soleil(pas trop longtemps sinon vous aurez de la poterie en dur). Plus sophistiqué, ce système à l’avantage à l’instar de la coquille d’œuf, de pouvoir être directement repiqué en pleine terre avec la plantule. En effet, au contact du sol mouillé, l’argile va se ramollir, et les racines la traverseront facilement. Veillez simplement à ce que les parois de votre godet ne soient pas trop épaisses sinon votre godet ne se décomposera pas, ou mal. Soyez donc vigilant sur ce point, en cas de doute, dépotez votre jeune pousse avant de la repiquer.
À présent, plus d’excuses valables au godet plastique, ou en tourbe. Vous l’aurez compris vos godets artisanaux sont vecteur d’économies, et la planète vous dit Merci !
Ben MASON