
L’automne approche gentiment, et bientôt sera un moment clé dans l’anticipation, et la préparation de votre parcelle pour l’an prochain. Il est peut-être aussi envisageable de passer du potager traditionnel à la permaculture, tirant parti de cette période de transition. Vous ne savez pas par ou commencer ? Voici 12 principes de base qui encadrent le vaste concept de la permaculture.
Je résumerai ici en 12 principes clés, et selon les principes universels de base édictés par les instigateurs de la permaculture Bill Mollisson, et David Holmgren. Il existe quelques autres principes, liés notamment au design, que je ne mentionne pas ici. Les 12 points clés abordés dans cet article permettront cependant à vos projets d’être efficaces, viables, et résilients.
1 – Observation, et interaction
Dans un premier temps, une période d’observation quant aux diverses spécificités géologiques, biologiques, et climatiques de votre terrain est fondamentale, et nécessaire. C’est en effet sur la base de cette observation rigoureuse, que seront fondées vos interactions futures.
2 – Collecter et stocker l’énergie
Éolien, hydraulique, thermique, et solaire sont les principales énergies circulant de façon constante dans la nature, le second principe de la permaculture est donc axé sur la collecte de ces énergies, et sur les manières de les stocker, et de les économiser.

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3 – Obtenir des récoltes
Ici l’idée est simplement d’obtenir nourriture de la part de la nature en récompense de notre bienveillance envers celle-ci. Cette approche est fondée sur un principe de réciprocité entre nous et la planète, ce qui nous amène directement au principe suivant.

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4 – S’auto-réguler, et rétro-agir
Ce principe d’auto-régulation est fondé sur la notion du raisonnable, ce qui implique notamment de prélever que le stricte nécessaire, et de respecter le cycle de la nature en ne la forçant pas, par exemple, à produire des fruits et légumes d’été au mois de janvier. Il s’agit donc de modérer, et adapter nos besoins réels.La capacité de rétro-agir, implique quant à elle, la prise en compte réelle des méthodes qui ne fonctionnent pas, ou qui ont un mauvais impact sur le long terme, et donc la faculté de revenir en arrière, en tirant parti de nos erreurs. Il s’agit également de savoir transformer les problèmes rencontrés en solutions adaptées.
5 – Utiliser, et valoriser les services renouvelables
Ce principe consiste à utiliser le maximum d’outils, véhicules, et autres objets qui ne nécessitent pas de combustibles, ou d’énergie non renouvelable. Par exemple se déplacer à vélo, utiliser des outils manuels, utiliser à notre profit les compétences des animaux, dans la limite évidente de ne pas les surexploiter, et ou de les maltraiter. Dans cette logique, l’animal doit alors être vu, et considéré comme un collègue à part entière, non comme un esclave.

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6 – Ne pas créer de déchets non organiques, et valoriser les déchets organiques
Nous arrivons ici à l’aspect délicat de cette philosophie permaculturelle. Ne plus produire de déchets du jour au lendemain, est, dans notre société industrialisée, une gageure doublée d’un vœux pieux. Cependant, nous pouvons facilement en limiter grandement le nombre en changeant un petit peu nos habitudes, et le tri sélectif doit être de nos jours un réflexe logique.Le compostage est la façon la plus simple de valoriser nos déchets organiques courants, ceux qui désirent être plus écolos encore peuvent mettre en place des toilettes sèches. La réutilisation des déchets dans un nouvel emploi détourné, est également une méthode ingénieuse pour consommer moins, tout en valorisant les déchets produits. Devant l’infaisabilité de l’idéal « zéro déchet », réduire au maximum leur production, couplé au recyclage systématique du peu restant, serait déjà un gros progrès.
7 – Petite échelle, et patience
Ce principe à pour objectif l’avancée immédiate vers un système permaculturel autonome, et résilient, quels que soient les moyens disponibles au départ. L’idée, est de commencer humblement à petite échelle, puis, à la faveur de la patience, et des résultats obtenus, développer le système à une plus grande échelle. Optimisez donc les systèmes simples plutôt que de tenter de simplifier des systèmes compliqués.
8 – Utiliser, et valoriser la diversité présente
La biodiversité constitue à la fois un objectif, mais également un outil que l’on peut utiliser comme « levier » afin de concevoir des systèmes durables. La diversité est donc à encourager, tant au niveau biologique, que dans nos modes d’action.
Un jardin bien permacultivé, est un réservoir de biodiversité. Photos : Flickr
9 – Utiliser, et valoriser l’effet de bordure
L’effet de bordure est en fait un principe basé sur la compréhension des zones intermédiaires situées entre deux écosystèmes. Également appelées écotones ces espaces sont extrêmement productifs sur le plan biologique. Dans une optique de développement de systèmes dit durables, il est très important pour le permaculteur de chercher à favoriser l’existence de ce type de milieu, et à les préserver, notamment en raison des retombées bénéfiques sur l’écosystème global des parcelles cultivées. En terme de design permaculturel, ces espaces constituent la zone 5. Elles sont de vrais sanctuaires pour la faune, et la flore sauvage locale.

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10 – Un travail à fournir est le résultat d’un besoin non rempli par le système mis en place
Dans ce principe sous forme de proverbe, réside tout l’intérêt, et l’importance du design en permaculture. On parle de design pour définir la conception intelligente de multiples petits écosystèmes, qui s’auto-suffiront, et sur lesquels votre intervention ne sera quasiment pas nécessaire. Par un design intelligent basé sur une observation juste des lieux permacultivés, on peut arriver à limiter le travail au minimum, et bénéficier ainsi d’un système global autonome.
11 – Travailler dans le sens de la nature, jamais contre elle
Ce principe très philosophique, est pourtant aussi une logique qui relève du simple bon sens. En effet, tous les services dont nous avons besoins existent d’abords et déjà dans la nature, il suffit donc d’apprendre à en tirer profit, plutôt que d’essayer à tous prix de contraindre la nature à changer. En fonctionnant de façon symbiotique avec les éléments naturellement présents sur notre parcelle, nous nous fatiguons bien moins, nous économisons de l’énergie, et les résultats sont bien meilleurs.

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12 – Commencer au pas de votre porte
Enfin, pour vous motiver à démarrer au plus vite une démarche écologique, et permaculturelle, je conclurai par ce principe important ;
Nous pouvons tous être acteurs d’un progrès écologique dans notre mode de vie, et nous pouvons tous commencer dès maintenant à opérer un changement, à l’endroit ou nous serons le plus efficace, c’est à dire chez nous.

Pour finir, je remercie chaleureusement M. Hervé Ferrant, qui me permet par son soutien, et sa participation, de continuer à enseigner, promouvoir, et transmettre la permaculture aux plus grand nombre.
Un grand Merci à lui.
Ben MASON
Contributeur : Hervé Ferrant