AMAZONIE ; Une forêt unique face à des intérêts cyniques

Les incendies provoqués intentionnellement se poursuivent, supervisés en grande partie au Brésil par le président pyromane Jaïr Bolsonaro, également autoproclamé « capitaine tronçonneuse. Une indignation générale et légitime s’est fait entendre fin août, puis, l’effet médiatique passé, les gens ont repris bien malgré eux, le cours de leur existence comme si de rien n’était. Quelques belles promesses faites par des dirigeants plus ou moins crédibles auront suffit à rassurer, et à éteindre l’incendie médiatique. Après avoir tapé du poing sur la table, nos dirigeants s’en sont retournés à leurs préoccupations pécuniaires habituelles, antagonistes à la préservation des forêts, et de l’environnement en général. Autonomie Jardin fait le point sur la situation sur place, et sur ce sanctuaire de biodiversité que nous sommes en train de voir disparaître de la surface de la terre.

Forêt Amazonienne Photo : Wikipedia.org

1 – La situation locale au 21 septembre 2019

La forêt Amazonienne s’étendant sur 5,5 millions de km² (2019), et sur 9 pays sud américains, Guyane comprise, la responsabilité de sa sauvegarde est très partagée. Chacun de ces pays a des implications directes dans le massacre écologique de cette forêt. Le Brésil a beaucoup fait parler de lui car 63 % de la surface de cette forêt primaire (6,7millions de km² au total en 2017) se trouve sur son territoire, et que le gouvernement en place mène une politique expansionniste dans le bassin Amazonien. Montré du doigt par la communauté internationale en fin d’été, le Brésil prend enfin quelques mesurettes pour faire bonne figure, mais qui concrètement n’éteignent pas plus les incendies que les critiques.

Mis en place pour freiner la progression des incendies en Amazonie et démontrer la réactivité du Brésil face à la catastrophe, le décret du capitaine tronçonneuse interdisant les brûlis agricoles pendant deux mois est entré en vigueur le jeudi 29 août, mais de gros doutes planent sur sa réelle efficacité. De même, le déploiement sur le terrain de l’armée nationale brésilienne le 25 août dernier n’a encore eu aucun effet probant : plus de la moitié des 1 628 nouveaux départs d’incendies enregistrés en 24 heures par l’institut INPE sont en Amazonie, malgré le déploiement de 18 avions et 3.900 hommes.  Entre janvier et août 2019, pas moins de 130’000 départs de feu ont été recensés au Brésil, dont 65’000 en région Amazonienne.

Le secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres a évoqué l’idée d’organiser en marge de l’Assemblée générale au Japon, fin septembre, une réunion sur la situation en Amazonie. « Une réunion dédiée à la mobilisation de soutiens » à l’Amazonie, qui doit se tenir ces jours-ci, au risque d’incommoder Brasília. 

« La situation en Amazonie est, clairement, très grave », a déclaré A. Guterres, à Yokohama, lors d’une conférence sur le développement de l’Afrique. « Je pense que la communauté internationale doit se mobiliser avec force pour soutenir les pays d’Amazonie afin de mettre fin aux incendies aussi rapidement que possible par tous les moyens possibles et mener ensuite une politique complète de reforestation. Nous n’avons pas fait assez jusqu’à présent ». A-t il ajouté.

Le 6 septembre dernier, 7 des 9 pays Amazoniens se sont engagés à prendre des mesures concrètes de protection de la forêt. Joindront ils les gestes aux rassurantes paroles ? Quand ? Le fait est là, pendant que cet écosystème fondamental se consume sous nos yeux, ont lieu sans doute beaucoup de discussions, mais peu d’actions politiques efficientes et concrètes.

2 – Des enjeux locaux complexes et des intérêts cyniques

La forêt la plus emblématique du monde, est prise au piège par les groupes agro-industriels, soutenus par le gouvernement de Bolsonaro, qui pour sa part rêve à des autoroutes, des villes, et des barrages hydro-électriques sur le fleuve Amazone. Le territoire est tout aussi convoité par les mafias locales qui y font du trafic de bois, et de l’extraction illégale d’or qui provoque des pollutions aquatiques au mercure. Beaucoup d’autochtones se sont également attribué de vastes parcelles qu’ils ont déboisées, et exploitées, de manière illégale. L’or illégal et son trafic est souvent le seul moyen de subsistance pour certains indigènes, qui ne bénéficient d’aucune aide de la part de l’État. Cette source de revenu est malheureusement une triste réalité dans bien d’autres pays Amazoniens que le Brésil, dont la Guyane Française.

Graffiti de contestation au projet « montagne d’or » en Guyane.
Photo : Commons.wikimedia.org

Il existe aussi, surtout au Brésil, des fermes illégales de superficies démesurées, au cœur de la jungle, gérées par des cow-boys d’un nouveau genre, qui s’emparent des terres, tout en défendant la politique expansionniste d’un président pyromane. Les indigènes qui vivent dans, de, ^par, et pour la forêt, sont à juste titre lésés, et très inquiets. Ils luttent pour la défense de leurs terres. Portés notamment par le médiatique Chef du peuple kayapo Raoni Metuktire, qui a su mener cette cause devant les nations unies, les 3’000’000 d’indigènes directement menacés, organisent des manifestations majoritairement pacifiques, mais ne sont que très peu entendus. Beaucoup vivent la déforestation comme une triple peine, l’expropriation, le génocide, et la disparition programmée de leur culture.

Les feux de déforestation existent dans de nombreux pays de la région. En Bolivie par exemple, 4’000’000 d’hectares des forêts et prairies sont parties en fumée. La réserve de l’Otuquis a été l’une des zones les plus touchées.

3 – Le suicide tranquille de l’humanité

Ces incendies volontaires, qui accélèrent la dégradation des écosystèmes, reflètent malheureusement le suicide tranquille dans lequel s’est empêtrée l’humanité notamment dans sa quête irréfléchie de croissance économique. N’oublions pas que nous aussi nous avons déboisé l’Europe pour croître, puis une grande partie de l’Amérique du nord pour les mêmes raisons. Difficile maintenant d’empêcher les pays en voie de développement, et les pays émergents de vouloir s’étendre et croître à leur tour. Le consumérisme, mode de vie généralisé en occident est autant responsable de la destruction environnementale que l’est effectivement le sinistre Jaïr Bolsonaro.


« Quand l’homme blanc aura coupé le dernier arbre, pollué le dernier ruisseau, tué le dernier animal, et pêché le dernier poisson. Alors ils s’apercevra que l’argent ne se mange pas. »
Ainsi s’exprimait déjà
Sitting Bull, un grand guerrier sioux

Le projet heureusement avorté de « la montagne d’or » en Guyane bien Française, illustre bien la problématique de cette course sans fin aux ressources, notamment minières.

En une cinquantaine d’années, la surface de la forêt Amazonienne à été réduite de 20 % en raisons des diverses activités humaines énumérées dans cet article.

Si cette déforestation n’est pas largement, et rapidement freinée, les experts craignent que la forêt atteigne un état de dégradation irréversible.

4 – Des enjeux mondiaux

Cette magnifique jungle luxuriante existe depuis 55’000’000 d’années, à titre comparatif les forêts Européennes ne se sont implantées il y a seulement 12’000 ans, raison pour laquelle nos forêts sont bien moins diversifiées d’un point de vue biologique.

La forêt tropicale humide d’Amazonie concentre 390 milliards d’arbres, de 16’000 espèces différentes. Les plantes sont également innombrables, environ 500’000 espèces. Le règne animal y est également très représenté avec 140’000 espèces répertoriées. Les chiffres divergent un peu selon les sources, mais je doute que l’on aie tout répertorié.

Le célèbre WWF estime que au moins 50 % de la biodiversité mondiale évolue dans cette forêt. Les scientifiques sont plus prudents et annoncent 10 %, ce qui est déjà beaucoup pour une zone géographique, certes étendue, mais limitée.

Cette espace végétal immense est indispensable à l’équilibre global de notre planète, et représente à lui seul la moitié des forêts tropicales du globe. D’après les prévisions les moins optimistes, 50 % de cet écrin de biodiversité pourrait disparaître avant 2070. La Colombie, est actuellement couverte par 406’000 km² de jungle qui pourrait probablement être totalement anéantie en 20 à 30 ans seulement, si rien n’est entrepris pour stopper le déboisement.

Cette forêt primaire est déterminante dans l’avenir de l’humanité car elle produit 15 % de l’eau des rivières et atténue le changement climatique en absorbant le CO2. L’Amazonie fournit près de 12 % des réserves en eau douce du globe, les enjeux et implications sont donc partagés au niveau mondial. À ce titre, nous pouvons, et devrions tous nous inquiéter à son sujet.

La forêt humide d’Amazonie constitue l’une des plus importantes réserve mondiale d’eau douce.
Photo : Pixabay.com

Comme beaucoup, je suis plein de bonne volonté, mais je ne peux individuellement pas faire grand chose au problème, si ce n’est que de réguler au mieux ma consommation, et d’en surveiller la provenance. Ne pouvant pas intervenir là-bas, je m’efforce de prendre soins de la planète, de la terre, et des forêts ici, et de sensibiliser les gens à la cause environnementale, qui en dehors de toutes considérations politiques, est selon moi l’affaire de tous.

Aussi, j’encourage qui le peut, à consentir un don en faveur de l’association Suisse AQUAVERDE, ou en faveur de SURVIVAL INTERNATIONAL, qui œuvrent toutes les deux à la préservations des forêts primaires, et à la protections des peuples autochtones qui y vivent.

Je précise que je n’ai aucune action, ni aucun intérêt financier auprès de ces 2 associations.

Je me contente simplement de vous indiquer qu’elles existent, parmi d’autres, et que nous pouvons les aider. Les petits ruisseaux font de grands fleuves, et les grands fleuves font de gigantesques forêts.

Vue aérienne du majestueux fleuve Amazone au Bresil
Photo : Wikipedia.org
Ne fermons pas les yeux!
Vous pouvez aussi agir avec
WWF.FR

Ben MASON

Publié par Ben. Mason

Jardinier autonome, spécialisé en éco-jardinage, et en permaculture.

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