Hydratez vos plantes de manière économe avec les oyas

Une oya
Image: Parc-naturel-Chevreuse.fr

Les Oyas sont des pots en céramique micro-poreuse que l’on enterre prés de ses plantations et que l’on remplit d’eau. Elles diffusent lentement dans le sol l’humidité nécessaire à la plante. En intérieur comme en extérieur, les Oyas de tailles adaptées peuvent se glisser dans toutes les cultures. Cette technique d’irrigation a vraisemblablement été utilisée sur tous les continents. Les traces les plus anciennes connues ont été relevées en Chine il y a 4 000 ans. On sait également que ces techniques ont été utilisées dans l’empire Romain. Plus récemment des restes de ces objets fabriqués à Aubagne ont été retrouvés en Corse. Ce dispositif, allié à un bon paillage du sol, permettra des économies d’eau considérables. Les Oyas se développent comme alternative à l’irrigation excessive dans des pays pourtant largement industrialisés comme les États-Unis, le Canada, et fait aujourd’hui son grand retour dans une Europe aux prises avec des sécheresses de plus en plus fréquentes, et marquées. Les préoccupations environnementales, et le réchauffement climatique dont le public a pris conscience, remettent ce bel objet agricole au goût du jour.

Photo : Publicdomainpictures.net

1 – Les origines ancestrales d’un objet d’irrigation novateur

La oya, vient du terme Espagnol « olla » qui désigne une marmite.

Déjà connus depuis la haute antiquité, ces diffuseurs d’eau, ont longtemps été utilisés, sur tous les continents, et par des peuples très différents culturellement. Daté d’au moins 4000 ans, il est probable que des exemplaires plus anciens aient existé, sans doute depuis que l’homme à connaissance de l’art de la poterie. On retrouve sa trace en Europe, en Amérique, en Asie, et en Afrique, où l’objet est toujours utilisé de façon traditionnelle dans certaines régions. Avec l’arrivée de l’eau courante, et des méthodes d’agriculture, et d’irrigation modernes, les oyas ont progressivement sombré dans l’oubli. Son utilisation contemporaine dans certains pays du tiers monde a bien failli passée inaperçue. Les questions récentes de gestions des ressources en eau, notamment dues au réchauffement planétaire global, nous auront permis de nous réorienter vers ce type de diffuseur économique, pratique, esthétique, et écologique.

2 – Un arrosage tout en douceur

Ces pots, fabriqués avec des matières microporeuses telles que terre cuite, ou céramique microporeuse, existent dans différentes formes, et différents volumes. Les gammes diffusées de nos jours dans le commerce sont si variées, que le dispositif peut être adapté à tout type de culture, de sol, de pot, ou même de jardinière. Son principe est simple, il suffit d’enterrer les oyas dans le sol à proximité des plantes à hydrater, de les remplir d’eau, et de refermer le couvercle. La diffusion se fait par capillarité, donc en douceur, au fur et à mesure que la terre s’assèche.

La fréquence de remplissage varie de 3 à 10 jours, elle dépend du volume du oya, du type de sol, de l’exposition, et du climat. Cet arrosage constant et sans excès évite de stresser les plantes. Il maintient le substrat meuble, humide et favorise le développement de la faune et de la microflore, autant de facteurs favorables à un meilleur développement des plantes. Les herbes indésirables ne se développeront presque plus car la couche supérieure de la terre n’est pas irriguée par ce système. Les oyas sont extrêmement simples d’utilisation, vous allez les remplir 3 fois moins souvent par rapport à ce que vous arroseriez avec un arrosage traditionnel. Avec un bon paillage en surface, vos fréquences d’arrosage diminueront encore davantage.

La oya à planter, esthétique, et pratique
Photo : Nooba.fr

3 – Bien choisir votre oya

En fonction de la surface à irriguer, le nombre et la contenance de vos oyas varient.

En règle générale, les petites oyas à planter, irriguent jusqu’à 30 cm autour d’elles.

Celles plus grandes que l’on enterre complètement peuvent irriguer dans un rayon de 50cm à 90cm selon la matière, la forme, et la contenance du modèle utilisé.

Ces principes généraux peuvent varier suivant 3 facteurs :

  • La nature de votre sol, choisissez des modèles de grandes tailles pour les sols drainants, et à contrario des oyas plus petites pour les sols rétenteurs d’eau.
  • Le climat, plus l’exposition des cultures est chaude, et sèche plus la oya devra être grande. En intérieur, ou en climat tempéré des dispositifs plus petits suffiront.
  • Les besoins en eau de la plante cultivée, plus vos cultures sont gourmandes en eau, plus la contenance devra être importante.

Enfin, suivant toute logique, plus vos plantes seront à proximité de la oya, plus elles bénéficieront de son irrigation.

4 – Utilisation, et entretien des oyas

Les oyas peuvent être employées pour tous types de cultures, des semis, jusqu’aux arbres, en passant par vos végétaux cultivés en intérieur. La durée de vie d’une oya est d’environ 4 ans, mais en suivant quelques conseils d’entretien, et d’utilisation, elles peuvent durer bien plus longtemps.

  • Attention de ne pas les alimenter avec une eau trop sale, qui finira par obstruer les pores de la poterie.
  • Ne remplissez pas vos oyas lorsque les températures sont négatives, au-delà de -5°c, il existe un risque d’éclatement de la poterie. Les modèles que l’on enterre complètement supportent des gelées jusqu’à -10°c, et peuvent passer l’hiver en extérieur. Les modèles à planter, seront mis à l’abri du gel par sécurité.
  • N’oubliez pas sa présence lorsque vous travaillez le sol, un coup d’outil malencontreux est vite arrivé.
  • L’utilisation d’une eau non calcaire prolongera la durée de vie de votre oya.

Un nettoyage annuel est conseillé, à l’aide d’un jet, et d’une éponge, on nettoie l’intérieur sans déterrer la oya. Pour les modèles à planter, un nettoyage annuel avec du vinaigre blanc est souhaitable pour en préserver l’esthétisme.

La oya enterrée
Photo : Jardinetmaison.fr

5 – L’acheter, ou le fabriquer sois même

Une oya n’est pas un objet très cher en soit, cependant, selon le nombre nécessaire, et leurs contenances, cela peut tout de même représenter un budget. Il faut compter entre 11,50euros, et 24 euros la pièce, suivant le modèle. (Prix chez Oyas-environnement)

D’autres fabricants sont possiblement moins chers, mais attention à la qualité de votre acquisition.

L’option fait main, par vos soin, à la maison, et sous les yeux ébahis de votre famille, est également possible.

  1. Prenez 2 pots en terre cuite de même dimensions
  2. Obstruez le trou de drainage de l’un d’entre eux avec du mastic de type silicone, et laissez bien sécher.
  3. Avec le même mastic, appliquez une couche sur le rebord supérieur du pot.
  4. Puis poser le second pot pour les assembler(bord supérieur sur bord supérieur). Jointez bien.
  5. Laissez sécher quelques jours, puis remplissez la oya pour vérifier son étanchéité, et son fonctionnement.
  6. Après ces vérifications d’usages, vous pouvez utiliser votre oya, vous pouvez le couvrir avec une soucoupe en terre cuite, une assiette, ou une soucoupe plastique qu’il faudra lester d’une pierre(à cause du vent).

Coût de l’opération pour une oya de environ 3 litres, moins de 5 Euros.

Ben MASON

Publié par Ben. Mason

Jardinier autonome, spécialisé en éco-jardinage, et en permaculture.

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2 commentaires

  1. Bonjour Ben,
    J’ai facilement réalisé des oyas maison en assemblant des pots de fleur en argile cuite. Par sécurité, j’ai scellé les 2 pots par du ciment prompt. AU fait, il faut vérifier avant que les pots sont bine poreux, certains pots vernis sont étanches.

    Aimé par 1 personne

    1. Bonjour Patbrard,
      Bonne idée le ciment, c’est moins dégueulasse que de la colle forte, et ça tiendra sans doute mieux et plus longtemps. Il faut effectivement bien vérifier que les pots utilisés soient poreux, donc sans verni, émail, ou revêtement en résine.
      Bien à toi
      Ben

      J’aime

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