Armés de l’énergie de leur jeunesse, de pancartes, de slogans, et d’une détermination qui semble inébranlable, des millions d’ados, et de jeunes adultes ont pris fait et cause pour la santé de notre planète. Sous l’impulsion de la très médiatisée Greta Thunberg, la jeunesse demande des comptes, elle s’interroge légitimement sur son avenir, et refuse de vivre sur une planète épave, grise, et polluée. Le sujet épineux du réchauffement global à fini par sortir l’écologie de son clivage politique, et nous sommes de plus en plus nombreux à comprendre l’urgence. La presse, particulièrement anxiogène à ce sujet ces derniers temps, ne brandit-elle pas l’épouvantail de l’apocalypse un peu trop tard ? Quoi qu’il en soit, les jeunes ont pris le sujet en main, mais tiendront-ils sur le long terme ? Sont-ils bien conscients du changement profond qu’implique un monde propre, et plus juste ? Sont-ils vraiment prêts à porter ce changement qui les impactera aussi ? Sauront-ils nous sauver de nous même ? La route est encore longue !

Photo : Francebleu.fr
1 – L’écologie, une urgence trop longtemps négligée
Le sujet ne date pourtant pas d’hier, quand j’avais 8 ans(il y a 30 ans), on nous parlait du trou dans la couche d’ozone, provoqué notamment en partie par les gaz contenus dans les sprays, et la combustion grandissante d’essence. Plus tard, au début de mon adolescence, on commençait à parler de réchauffement climatique, bien que l’on ne disposait à l’époque que de peu d’éléments pour confirmer le fait. Il y a donc bien 25 ans que l’on se doute que quelque chose ne va pas, et que cela provient de nos activités humaines, mercantiles, et pas biologiques du tout. Mon père trouvait que les écolos étaient des fanatiques qui exagéraient, et ma mère se montrait plus sensible sur ce sujet, mais n’était pas alarmiste non plus. Dans leurs jeunesses, tous deux, et bien d’autres, ont milité pour plus de liberté, pour une société de consommation qui paraissait prometteuse via l’exemple du rêve Américain vendu par Hollywood depuis des lustres. Quant à ma génération, elle a tenté de lutter pour plus de justice social, contre le capitalisme, et les guerres qu’il a provoqué dans le monde. Cependant, j’ai vu le climat se détraqué sous mes yeux d’année en année, je voyais bien, il y a déjà plus de 20 ans que la planète n’allait pas bien. Nous le constations tous, mais préoccupés par d’autres sujets, nous n’avons pas levé le petit doigt pour cette cause. Puis, devenus adultes, la majorité d’entre nous, avons fini par entrer dans le moule d’un système prêt à penser, fait de métro, boulot, dodo, de crédits, et de marches ou crèves, contre lequel nous avions tant lutté.
L’aspiration au confort, à la tranquillité, à la réussite personnelle de nos existence, ont eu raison de nos revendications, puis par dépit, on fini par ne plus trop se préoccuper de l’essentiel intérêt collectif que représente la santé de la planète. La croissance, la compétitivité, et le confort matériel ont trompés plusieurs générations, nous maintenant dans une illusion de croissance infini dans un monde formidable où il finirait par ne plus exister de pauvres. Je ne comprends toujours pas comment nous avons pu nous montrer si aveugles durant des décennies. Les jeunes sont aujourd’hui mieux informés, et plus lucides sur ce sujet. Je pense qu’il est temps d’écouter ce qu’ils ont à dire, et surtout ne pas nous élever face à eux. Lorsqu’on a eu tort, on se tait, faisons preuve d’humilité !
2 – Une jeune Suédoise déterminée, mais controversée
Extrêmement médiatisée, la jeune Greta Thunberg, diagnostiquée autiste d’Asperger, a créé le buzz en s’éclipsant des cours chaque vendredi pour aller faire son devoir citoyen, à la place des adultes, devant le parlement de Suède. Elle exige que des mesures concrètes soient prises en faveur de l’environnement, et demande le respect des accord de Paris. Accords qui ne sont pas tenus non plus en France, où ils ont pourtant été initiés, et signés en grande pompe. Relayé par les médias, l’action politique de la jeune fille, et son courage, la propulse vers les plus importants de ce monde. Elle fera plusieurs allocutions touchantes, sincères, et remontées, notamment lors de sa dernière intervention auprès des Nations Unies.

Photo : Leparisien.fr
Son franc-parler plaît à beaucoup, mais il dérange également de nombreuses personnes, qui ne la loupent pas. Son état de santé psychologique, ses motivations, sa famille, tout y passe, et est sujet à critique. Attaquée notamment par l’indécrottable Nicolas Sarkozy, et le patriarcal égocentré Michel Onfray, la voilà qui se met à dos le père Macron en attaquant la France, parmi d’autres pays, en justice. Vexé de la manœuvre, le président Français à notamment appelé les jeunes à aller manifester…. En Pologne, pays qui selon ses dires, l’empêcherait de mener une politique écologique efficace. Sans plus d’explication, Emmanuel Macron, qui s’improvise depuis peu champion du monde de l’écologie face au Brésil, aura beaucoup de mal à convaincre de sa bonne foi. Il n’est tout simplement pas crédible en tant qu’écolo.
La jeune effrontée Suédoise agace, certes, mais elle fédère, n’en déplaise à ceux qui prétendent qu’elle est manipulée(par qui ? Pourquoi?), les jeunes ont répondus présent à son appel, et ce au niveau mondial. De nombreux adultes, dont je fais fièrement parti, se montrent réceptifs, et solidaires de cette cause. Je me fout qu’elle puisse être la petite-fille d’un milliardaire d’extrême droite, cela reste d’ailleurs à démontrer, et elle ne peut être tenue responsable des actions de ses aïeux.
Que les politiques soient prévenus, nous serons nombreux à soutenir les jeunes à 100 % dans leur démarche légitime, nous ne les freinerons pas.

Photo : Medium.com
3 – Jusqu’où iront-ils ?
Je suis personnellement optimiste, plein d’espoir, et à la fois très perplexe sur la suite des événements.
La jeunesse comprend bien, comme l’a déclaré dernièrement Greta Thunberg, que les adultes sont en train de sacrifier la planète, et donc leur avenir, pour se remplir les poches. Elle parle à juste titre d’une trahison. Il est trop facile de dire que la petite en fait trop, lorsqu’on est resté des années à ne rien faire face à une urgence mondiale. La pilule ne passe plus. J’ai la gorge serrée quand je l’entend nous sermonner sur notre attitude mercantile, dévastatrice, et insensée. Mlle Thunberg a dit la vérité, peu importe qu’on la lui aie éventuellement soufflée. J’ai honte de notre lâcheté, alors que des gens bien plus malveillants que moi ne se sentent pas concernés le moins du monde. Si nous snobons cet appel de détresse, alors nous irons droit au plus grand conflit intergénérationnel que le monde aie connu. Ce n’est que mon avis, mais ça sent mauvais.
J’espère que la jeunesse, après nous avoir mis le nez dans notre M… saura se montrer indulgente à l’égard de ceux qui, sans penser mal faire, ont contribué à ce qu’un système si pernicieux se développe, et finisse par mettre notre planète en danger.

Photo : Greenpeace.fr
Ma plus grande inquiétude, c’est que les jeunes sont malléables, et corruptibles, eux aussi. Ils sont nés, pour la plus part citadins, dans l’opulence occidentale, et le confort de cette société consumériste. Ont ils bien compris qu’épouser la cause de la nature, c’est renoncer à énormément d’habitudes ultra-polluantes(écrans, voitures, consommation de viande, utilisation de produits chimiques, etc). La transition n’ayant pas été entreprise assez tôt, il faudra du temps pour mettre en place des alternatives durables, et efficaces. Cette transition sera brutale, et difficile à vivre, pour tous le monde. Qu’en sera-t’il de leurs revendications lorsqu’ils devront aller bosser, pour rembourser les crédits, payer l’essence, se nourrir sainement, et faire face aux factures ? Ils se retrouveront forcément tôt ou tard confrontés à la réalité actuelle de compétition, et de productivité, sauf si ‘ils décident de changer les règles en profondeur. Ils feront alors face à la vielle garde, qui fera tout pour les empêcher de mettre le système économique traditionnel à zéro. La donne peut changer, les jeunes ont le pouvoir de changer le monde agonisant que nous faisons actuellement vivoter dans beaucoup d’inégalité, et d’irresponsabilité. Je pense que les jeunes sont la seule chance de l’humanité, ils ont aujourd’hui le pouvoir de décider de faire autrement vis à vis de la planète, ou de lui donner le coup de grâce, je leur fait confiance pour prendre la bonne décision. Celle-ci, qu’on le veuille ou non, leur appartient. La route sera longue, et le combat difficile, j’espère qu’ils obtiendront le soutien salutaire de leurs aînés.

Photo:Labo.itc.lu
Ben MASON
Je dédie cet article à ma petite nièce Lina, et à toute la jeunesse mobilisée pour venir en aide à l’environnement. Vous portez l’espoir, merci de nous ouvrir les yeux, n’écoutez pas les adultes, désobéissez, et sauvez le monde.