Lorsque l’on parle de paillage, on pense logiquement de suite à la paille. Pourtant un paillage peut varier dans sa composition, ne pas contenir de paille, et peut même être minéral. Les termes de paillis, et mulch, compliquent un peu la compréhension du principe de paillage. Je reviens ici sur les différents types de paillages courants, et vous indique comment bien choisir la composition du votre, en fonction de vos cultures, et du type de sol cultivé.
Tous les fondamentaux pour pailler efficacement.

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1 – Paillage, paillis, ou mulch ?
Un « paillage » est par définition un mulch réalisé exclusivement avec de la paille. Le terme« paillis » est utilisé par certains pour dire « paillage », et par d’autres pour parler des couvertures de sol en général, raison pour laquelle ce terme peut porter à confusion. Le BRF (bois raméal fragmenté) est une technique de mulchage et de restauration des sols particulière, utilisant des rameaux de l’année broyées lors de la montée de sève. C’est une option très intéressante pour une fertilisation intensive et rapide du sol, elle accélérera la régénération d’un sol mort, ou très abîmé. Plus lents à se décomposer, ils fertiliseront votre sol sur une durée plus longue.

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Le mulch désigne un paillis présent de manière permanente sur le sol, pour le protéger, et le nourrir. Je parle personnellement de « paillage permanent », mais le nom qu’on lui donne importe finalement bien moins que la compréhension du principe. Un article précédent(lien ci-dessus) traite déjà des grands principes du paillage, j’aborderai donc ici surtout les matériaux qui peuvent être utilisées.
2 – Les différents types de paillage
En jardinage, ou agriculture biologique, ainsi que dans le cadre de la permaculture, on privilégiera en règle générale des composants organiques pour le paillage. Les paillages minéraux, ne fertilisent pas le sol, et en l’incorporant avec le temps, finissent par rendre la terre drainante. Les matériaux organiques présentent quant à eux de nombreux avantages, mais aussi quelques inconvénients.
La paille

La paille est une matière carbonée, très communément employée pour couvrir la terre. Elle est perméable à l’eau et à l’air, et se montre très efficace pour limiter la levée des herbes indésirables dans le jardin. Cependant, elle ne contient que très peu d’azote, et apporte peu d’éléments nutritifs aux plantes. Il est donc vraiment recommandé d’apporter des matières organiques fraîches (azotées) afin d’obtenir un bon équilibre entre les matières carbonées et azotées. Sur un sol très acide, il peut être intéressant de n’utiliser quasiment que de la paille.
Le foin

Les adventices et les foins obtenus lors de taille d’entretien et de nettoyage dans vos zones de culture, peuvent être utilisés comme paillage. Ils auront aussi l’avantage de laisser circuler l’air ainsi que l’eau, et apporteront des éléments nutritifs bien plus diversifiés que de la paille. Toutefois, beaucoup déconseillent l’usage du foin car il n’est pas rare d’y trouver quelques graines indésirables, cependant elles auront du mal à lever sous un épais paillage.
Les tontes de votre pelouse

Les tontes de gazon sont une excellente source d’azote, et de nourriture pour votre sol. Cependant, un paillage épais peut obstruer le passage de l’eau et de l’air, ce qui peut rapidement provoquer une asphyxie du sol. Il faut donc utiliser cette matières très azotées en mélange avec de la paille, des feuilles sèches ou autres éléments carbonés.
Le compost et les déchets végétaux

Vos déchets végétaux, et fanes de légumes ainsi que le compost peuvent être utilisés en paillage. Ils seront un très bon complément à un mulch plus carboné. Le compostage de surface, directement sur zone de culture sera particulièrement déterminant dans l’amélioration générale de votre sol.
Les engrais verts, et les plantes couvre-sol
Le lamier constitue un excellent couvre-sol pour les zones mi-ombragées
Photo: Pixabay.comLa luzerne est un engrais vert qui apporte notamment de l’azote au sol
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J’abordais dans un article précédent les engrais verts et leurs bénéfices pour le sol. Ces plantes poussent vite, et peuvent vous permettre de ne pas laisser votre sol à nu, ces semis peuvent être réalisés à différentes périodes de l’année. De nombreuses vivaces couvre-sol peuvent être employée pour couvrir les zones non plantées(Thym, lamier, pourpier, lierre, millepertuis, ficoïde…). Vous obtiendrez différents effets sur le sol, suivant la plante utilisée. Enfin, cette option de couverture du sol est très simple à réaliser et ne nécessitera pas d’effort particulier.

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3 – Les matériaux complémentaires, ou à éviter
Les paillages de types minéraux n’auront que l’avantage de l’esthétique, de maintien de l’humidité du sol, et de régulation des adventices, ils n’auront cependant aucun intérêt nutritif pour votre sol. Je déconseille, sauf éventuellement, et à la rigueur pour les cultures en bacs, et en pots.

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Les écorces de pins, ou autres paillages à base de conifère et résineux, ont la particularité d’acidifier le sol. Leur apport doit donc se faire avec parcimonie, et seulement en complément d’autres matériaux. Sur un sol très calcaire, il peut être intéressant d’en apporter plus fréquemment, mais pas de manière exclusive. Les plantes dites de « terre de bruyère » s’accomoderont quant à elles très bien de ce type de paillis acidifiant.

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Enfin des paillages à base de matières animales, comme la laine de mouton, sont envisageables. La laine constitue un bon isolant thermique qui peut être bénéfique en hiver, je doute cependant de ses capacités nutritives pour le sol.

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Les bâches, quelles soient en plastique, en matériaux recyclés, ou biodégradables sont une très mauvaise option. Ces couvertures ne permettent pas au sol de s’oxygéner correctement, ce qui nuit à la vie présente dans votre terre. Si le dispositif retient bien l’humidité du sol, c’est souvent de manière excessive, et cela empêche le sol de ressuyer idéalement entre les arrosages. De plus la terre surchauffe très vite en été sous ces bâches, une nuisance pour les racines, comme pour tout ce qui peut vivre en sous-sol.

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4 – La clé de la réussite : l’équilibre carbone / azote
Pour qu’un paillage soit efficace d’un point de vue nutritionnel, et éviter qu’il ne se décompose mal, il est important de maintenir, comme pour le compost, un équilibre entre matières carbonées, et matières azotées. On appelle ça grossièrement le rapport C/N, « C » se référant au carbone, et « N » étant le symbole chimique de l’Azote.
Les matières végétales utilisées pour le compost (déchets du jardin, de la cuisine) sont classés en 2 grandes catégories :
Les matières végétales carbonées (riches en carbone), souvent brunes, dures et sèches, comme les feuilles mortes, la paille, les brindilles, le carton, les copeaux de bois.
Les matières végétales azotées (riches en azote), souvent vertes, molles et humides, comme les tontes de gazon, les jeunes feuilles tendres, les épluchures et fanes de fruits et légumes.
Le bon équilibre se situe aux environs de 2/3 de matières azotées pour 1/3 de matières carbonées (ou 50%-50% pour un lombricompost). En apportant ainsi des composants azotés en plus grande proportion, vous éviterez le phénomène dit de « faim d’azote ». Cela permettra en outre une meilleure décomposition des éléments carbonés.
Ben.MASON
Bonjour Benjamin, j’aime beaucoup ton univers. On sent toute la passion qui t’anime pour la nature, les plantes et le jardinage. Bonne continuation. Bises.
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Merci pour ces mots encourageants, effectivement les plantes font partie intégrante de mon existence que je n’envisage tout simplement pas sans elles. La nature m’enseigne beaucoup de choses. Ravi que ça te plaise Angelilie. Bises
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