Cette plante très originale se reconnaît très facilement grâce à la forme très particulière de son inflorescence. Celle-ci est composée d’une enveloppe cylindrique appelée spathe, de couleur blanchâtre tachée et rayée de pourpre ou de vert. Proche de l’arum, son feuillage est un peu similaire, dans des dimensions toutefois plus modestes. Cette vivace rhizomateuse a le bon goût de fleurir tout au long de l’année, sauf en été. C’est une plante sauvage assez courante sur tout le littoral méditerranéen.

Arisarum Vulgare
Photo : Autonomie Jardin

1 – Description botanique

Arisarum vulgare, communément appelé capuchon de moine, ou gouet à capuchon est une plante vivace rhizomateuse appartenant à la famille des Aracées, comme les Arum , les Arisaema, mais aussi l’exotique Anthurium.

Le genre Arisarum représente 3 espèces méditerranéennes, mais seul Arisarum vulgare est présent en France sur le pourtour méditerranéen. Cette espèce est également distribuée en Asie et en Afrique du nord. Il est courant sur le littoral dans le sud de la France et en Corse, on l’observe aussi en Gironde ou il a été introduit, et où il s’est acclimaté.

Le gouet à capuchon pousse dans les friches, terres incultes, garrigues, lisières de forêts, et prairies sèches. En plus d’un beau feuillage en flèche et une inflorescence insolite, l’arisarum a l’avantage de présenter une agréable présence durant tout l’hiver, période où le jardin est souvent un peu tristounet.

Le capuchon du moine est une plante rhizomateuse, dont le cycle de croissance s’étale sur trois saisons, automne, hiver, et printemps. Il est capable de couvrir de grandes surfaces, s’il se plaît bien. Haut d’environ 15 à 20 cm, il montre de grandes feuilles bien étalées portées par de long pédoncules. Leur limbe, cordé à hasté, est long de 10 à 16 cm, large de 7 à 10 cm, vert vif, parfois joliment maculé de tâches plus claires.

Les inflorescences surplombent le feuillage d’octobre à avril.
Photo : Commons.wikimedia.org

Les fleurs émergent au-dessus feuillage d’octobre à avril. À l’instar des arums, son inflorescence forme une spathe et un spadice. La spathe tubulaire forme une chambre blanche rayée de pourpre, elle se termine en capuchon sombre presque noir qui se rabat comme une capuche au-dessus de la chambre. Il en émerge un long spadice vert et étroit, recourbé vers l’avant. Les inflorescences sont dressées, hautes de 3 à 7 cm et larges de 1 à 4 cm.

Les fleurs unisexuées sont regroupées autour de la base du spadice. Les fleurs femelles sont matures avant les fleurs mâles, de manière à éviter une autopollinisation. Le spadice attire les insectes par tromperie, grâce à une odeur peu agréable ressemblant un peu à celle du poisson pas frais, faisant ainsi miroiter aux mouches un bon repas. Déçus, celles-ci repartent vers de nouvelles spathes, en emportant le précieux pollen. Du fait de cette floraison automnale, et hivernale où les insectes pollinisateurs sont plus rares, chaque inflorescence durera en compensation plus d’un mois.

Les fruits qui suivent la floraison sont assez atypiques, regroupés en plusieurs petites cupules vertes, contenant chacune de 2 à 8 graines. Fleurs et fruits sont toxiques, bien que le rhizome soit pour sa part comestible.

Les fruits forment de petites cupules vertes contenant les graines
Photo : Maltwildplants.com

Arisarum vulgare disparaît en été. C’est sa saison naturelle de repos végétatif.

2 – Cultiver le capuchon de moine

Bien que le capuchon de moine puisse se montrer un peu invasif dans sa région méditerranéenne d’origine, l’espèce vaut le coup d’être introduite au jardin, ne serait-ce qu’en pot, ou jardinière. Outre ses inflorescences belles et étranges, le capuchon de moine a le mérite de croître en hiver, époque à laquelle tout feuillage verdoyant est intéressant au jardin. Il peut aussi être un partenaire intéressant pour les plantes ayant le rythme biologique inverse : des bulbes printaniers ou estivaux, des anémones du japon ou des hostas, on peu laisser un peu de place à droite à gauche pour ajouter quelques annuelles telles que les viola cornuta, ou les pensées.

En bio-indication, l’arisarum témoigne d’un sol drainant, frais, riche en azote, mais peu humifère.
Photo : Wikipedia.org

La présence spontanée du capuchon de moine nous indiquera un sol plutôt frais, drainant, riche en minéraux et pauvre en matière organique, soit un sol caillouteux, sableux ou argilo-limoneux. Il demande une exposition relativement ensoleillée et chaude en été, voire de la sécheresse durant sa période de repos, ce qui correspond aussi bien aux massifs ensoleillés qu’à ceux situés sous les arbres à feuillage caduc, qui laisseront passer le soleil en hiver. Il fera face sans problèmes à des gelées allant jusqu’à -12 °C.

3 – Multiplier le capuchon de moine

Rien de plus simple, les rhizomes des plants les plus touffus peuvent être facilement divisés au printemps, alors que le feuillage commence à faner. Il suffit de prélever des segments de rhizomes, ou des rhizomes entiers à l’aide d’un couteau, ou d’un sécateur

Une fleur sauvage, et atypique
Photo : Commons.wikimedia.org

Les semis sont également possible mais demanderont néanmoins plus de patience.

Les graines, bien nettoyées et éventuellement scarifiées germeront, et lèveront en 3 mois à 20 °C.

4 – Espèces proches

Deux autres espèces d’Arisarum sont présentes sur le pourtour méditerranéen ;

Arisarum proboscideum, une espèce minuscule également appelée plante souris.

Arisarum proboscideum
Photo : Flickr.com

Arisarum simorrhinum, espèce très semblable à Arisarum vulgare, bien que plus sombre.

Ben. MASON

Publié par Ben. Mason

Jardinier autonome, spécialisé en éco-jardinage, et en permaculture.

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