Photo: Autonomie Jardin

L’idée commence à faire son chemin auprès des amateurs de jardins et de potagers. Associer certaines plantes à d’autres, pour gagner de la place, optimiser la santé des végétaux , qui sont souvent complémentaires entre eux. L’exemple de la nature, où tout pousse de façon plus ou moins aléatoire , nous démontre que les végétaux survivent bien mieux les uns auprès des autres. Le but de cet article est donc de vous donner quelques exemples d’associations culturales qui ont déjà présentés des résultats probants, et concluants.

Que ce soit au jardin, ou au potager, sachez quelles sont les équipes qui gagnent, puis affinez pour plus de cohérence avec vos habitudes, et préférences de consommation, de plantes, et de mode de fonctionnement.

Photo: Pinterest.es

1 – Le principe des associations de cultures

Pour optimiser son potager, et limiter les maladies, il est important de privilégier les associations de légumes et de cultiver sur la même zone, des plantes qui fonctionnent bien ensemble.

Les rangées bien droites de tomates, de choux, ou de salades ont fait leur temps. Aujourd’hui, les fruits et légumes cohabitent avec d’autres légumes, vivaces, aromatiques, sur le même espace de culture, ou parfois en alternance de rangées. Par exemple, le persil, ou le basilic semé au pied des tomates est une bonne association, la carotte peut être semée au pied des alliacées(oignons, échalotes, ail), le chou s’entendra très bien avec les tomates, tabac, aubergine, ou poivron, le chou bénéficiera ainsi de l’ombre produite par les pieds de solanacées. En semant simultanément radis et carottes, cela vous permettra d’éclaircir vos plants de carottes en récoltant les radis plus hâtifs. Les espaces plantés de pomme de terre, peuvent accueillir tomates, poivrons, et laitues, tous ces légumes seront déjà récoltés au moment de ramasser les patates à l’automne. Comme vu dans l’article précédent, l’implantation de lamiers peut aider à repousser les doryphores de vos plants de pommes de terre. Les ricins implantés à proximité repousseront pour leur part, taupes, souris, et campagnols.

D’autres plantes trouvent dans l’association, de parfaits supports de culture. Ainsi, en semant du maïs, ou du tournesol, une petite semaine avant de planter pois, ou haricot à rames à leur pied, le tuteurage de ces légumes grimpants sera ainsi assuré, sans avoir à monter de treillages, ou de rames. Les légumes grimpants au fruits plus lourds, pourront quant à eux être plantés au pieds des arbres, si vous en disposez.

Les pieds de maïs constituent d’excellents tuteurs pour les haricots à rames, ou les pois gourmands
Photo : Labonnegraine.com

Les laitues ne sont pas difficiles, elles peuvent être semées ou repiquées partout, et le font souvent d’elles même d’ailleurs. Les laitues comblent en outre très bien les espaces vides d’une planche de culture, et empêcheront la pousse des herbes indésirables à ces endroits là.

La carotte, le panais, le chou, et les radis hâtifs s’implantent également très facilement un peu partout.

2 – Rotation des cultures(petit rappel)

Sur les grandes parcelles, il peut être opportun de pratiquer la rotation des cultures, en prévoyant classiquement 4 emplacements de surface équivalente, qui vous permettront de déplacer chaque année vos cultures suivant un cycle de 4 ans.

Photo : Autonomie Jardin

En pratique ;

Zone 1, première année : on plantera les fabacées (fèves, pois, etc.. ). Ces plantes apporteront en effet naturellement de l’azote dans le sol, et fertiliseront ainsi favorablement la zone pour les futures plantations nécessitants un sol plus riche en azote.

Zone 1, seconde année : on cultivera à cet emplacement les légumes feuilles ou fruits (tomates, melons, aubergines, concombres, courgettes…), qui ont des besoins en azote plus importants.

Zone 1, 3ème année : Ce sera au tour des légumes racines (panais, radis, carottes, navets…) qui iront puiser en profondeur les éléments nutritifs laissés par les cultures précédentes.

Enfin, cette zone accueillera des légumes à moindres besoins nutritifs (alliacées) durant la dernière année du cycle. Le cycle redémarre ensuite l’an suivant avec le retour des fabacées ou une culture d’engrais verts(moutarde, vesce, féverole, luzerne).

3 – Gagner de la place

En cultivant, sur une même rangée, les plantes à cycles court et long, tels que carottes et radis, vous gagnerez du temps à l’entretien et à la récolte en plus d’un gain de place.
Associez également des plantes qui par leur développement racinaire, ou raméal seront complémentaires(mâches, et laitues au pied des tomates, ou carottes et navets entre les choux).

Pour caser judicieusement vos fruits et légumes au potager, il faut savoir associer les bonnes plantes, en essayant d’optimiser l’espace au maximum.
Veillez à prendre en considération le temps de culture nécessaire à chaque type de plante.

  • L’asperge

S’associera avec les laitues, haricots nains, et carottes, ou persil que l’on sèmera entre les asperges.

  • La blette

Les épinards, les laitues et autres légumes feuilles permettront d’utiliser les places vides entre les plants. La blette s’entend bien aussi avec les solanacées comme les tomates, les aubergines, ou encore le tabac.

La blette peut être intégrée avec diverses solanacées telles que tomates, aubergines, poivrons, ou tabacs
Photo: Autonomie Jardin
  • La betterave

Les choux-raves fonctionnent bien avec les betteraves semées au début du printemps(avril). Plus tard en saison, les radis apprécieront l’ombre du feuillage des betteraves.

  • La carotte

Comme vu plus haut, daucus (carotte) se sème avec les graines de radis sur le même rang. La récolte du radis, environ un mois plus tard, vous permettra d’éclaircir du même coup les carottes. Les différentes laitues, cressons, ou mâches peuvent occuper la place entre les rangées, en début de saison.

  • Le céleri

Le céleri accompagnera très bien le poireau, ou les choux.

  • Le chou Brocoli

En association avec le céleri (efficace contre la piéride), betteraves, laitues, et roquette peuvent combler les espaces vides entre les choux brocoli.

  • Le chou-fleur

Fonctionne bien avec les alliacées, les laitues, l’épinard, les blettes, et la mâche qui viendront combler les espaces vides entre les plants de chou-fleur, ou le romanesco .

  • Le concombre

À palisser sur un grillage, à l’assaut des arbres, ou sur tuteurs plantés en rangs, le concombre accepte la présence des céleris, choux, laitues ou des alliacées(échalote, oignons, ail, ciboulette).

  • La courgette

Ce légume d’été prend vite de la place, avant que ce ne soit le cas, on peut planter quelques laitues entre les pieds, la culture des haricots à rames ou du maïs est également possible à proximité.

Les laitues peuvent s’acoquinées avec les courgettes, avant que celle ci ne prennent trop d’ampleur
Photo: Permaculturedesign.fr
  • L’épinard

Bons résultats auprès des fèves qui lui apporteront de l’azote et de l’ombre, cela évitera en outre une montée précoce des graines d’épinards à l’arrivée de l’été.

L’épinard d’hiver peut être associer aux poireaux et aux choux.

  • Les laitues à couper

Les salades se mettent entre les choux pommés, les oignons, les courges et courgettes (en début de culture).

  • Les laitues pommées

Elles peuvent occuper les espaces entre les aubergines, tomates, concombres ou pois, ces 2 derniers devant être palissés sur un support.

  • Les melons, et pastèques

Je remarque de bon résultats en compagnie des menthes, et poivrons, ou à proximité des moutardes.

Les melons en compagnie des menthes
Photo: Autonomie Jardin
  • Le navet

À planter par-ci par-là dans les salades ou les épinards , en ne serrant pas trop les plants.

  • Les piments et poivrons

Piments et poivrons cohabiteront bien avec d’autres solanacées telles que tomates, aubergines. La bourrache attire les pollinisateurs qui s’intéresseront également à vos piments et poivrons.

  • Le poireau

Une bonne option avec l’épinard, les laitues, cressons, et mâches. Là encore, ils occuperont l’espace libre entre les poireaux qui eux ont un développement long.

  • Les radis hâtifs

Ces radis se récoltent rapidement, environ 1 mois après semis, ils peuvent êtres semés entre les rangs de nombreux légumes : carotte, panais, céleri, roquette, pois, haricot, mâche, cresson, laitue, épinard, fève, j’en passe.

  • Les tomates

Pratique, et efficace avec le basilic, la ciboulette, et le persil. On peut également planter les tomates à proximité des aromatiques vivaces telles que sarriette, lavande, thym, ou romarin.

4 – L’importance des plantes vivaces au potager

Poireau et chou perpétuels, oignon rocambolle, céleri vivace, cardons, chayottes, et artichauts font parti des légumes vivaces que l’on conserve durant de longues années au potager, et sont à ce titre intéressantes en terme d’autonomie alimentaire. N’oublions pas cependant non plus les plantes sauvages, présentes naturellement sur votre terrain. Ces plantes souvent perçues comme des mauvaises herbes, contribuent pourtant à la bonne structuration, et oxygénation du sol, ainsi qu’à son drainage. Bon nombre d’entre elles sont en outre utilisables, en cuisine, en cosmétique, ou en tant que plantes médicinales. Renseignez vous donc bien avant de tout arracher. Parmi les plantes sauvages qui ne me dérangent personnellement pas au potager, je citerais le plantain, la mauve, la bourrache, le chénopode, les lamiers, la vesce, la roquette sauvage, le pissenlit, la consoude, et l’ortie, tant que cette dernière est contrôlée à certains endroits où elle ne gêne pas.

La bourrache est une plante comestible, médicinale, fertilisante, et attire de nombreux pollinisateurs
Photo: Wikipédia.org

En dehors des arbres fruitiers, ou pas, qui sont évidemment aussi des végétaux vivaces, et qui contribuent entre autre au décompactage des sols, on peut aussi citer quelques buissons. Comme l’éléagnus qui apporte de l’azote au sol, les lauriers sauces, feijoas, baie de mai, ou grenadiers avec les quels on pourra former des haies coupe-vent, et comestibles. Les buissons à fleurs, sont également une manière de faire rappliquer les insectes pollinisateurs au potager, et égayeront celui-ci.

La plus part des aromatiques, menthes, verveine citronnelle, thym, romarin, sarriette, origan, sauges, etc.. sont souvent des végétaux dit mellifères, que vous pourrez cultiver des années, à condition de les tailler régulièrement pour éviter l’apparition de bois.

Enfin, la collection des petits fruits, et baies diverses, sont aussi des plantes vivaces qui ont toute leur place au potager, dans la limite de l’espace disponible cela s’entend. La liste de ces petits fruitiers est longue : Framboisier, cassis, myrtille, ronce à mûre, fraisiers, groseilliers, câpriers, etc.

De nombreux arbustes à baies comestibles, ici le groseillier, peuvent permettre la réalisation de haies
Photo: Pinterest.fr

Avec l’association des cultures, le potager se veut complètement intégré au reste du jardin. Ainsi, si vous tolérez quelques laitues dans vos plate-bandes, ou quelques oignons au pied de vos rosiers, ainsi que quelques aromatiques, et fraisiers dans votre jardin d’agrément, vous optimiserez aussi vos rendements.

Avec l’association des cultures, le potager se veut complètement intégré au reste du jardin
Photo : Garden.flempo.com
Fondée sur le principe du jardin forêt, ou de la forêt comestible, l’association des cultures peut être pousser assez loin
Photo: Terrevivante.org
Un potager diversifié, et coloré, c’est possible, invitez les vivaces et les annuelles à fleurs, pour le plaisir des yeux, mais aussi pour favoriser la présence des pollinisateurs
Photo: Pinterest.fr

N’oublions pas non plus d’implanter stratégiquement quelques fleurs auxiliaires telles que les capucines, comestibles, et qui comme l’œillet d’Inde ou la rose d’Inde auront la spécificité de fixer les colonies de pucerons sur elle.

Ben. MASON

Publié par Ben. Mason

Jardinier autonome, spécialisé en éco-jardinage, et en permaculture.

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12 commentaires

  1. Bonjour
    Lorsque j’avais un jardin je le cultivais, j’y avais une grande parcelle potager mais j’y avais mélangé des fleurs également et plus spécialement des tagètes qui éliminent certains insectes
    Au fil des ans je me suis améliorée aussi grâce à la consultation d’ouvrages spécialises , j’essayais d’associer des légumes qui s’aiment bien, je mettais des pelures d’oignon et d’ail entre les rangs de carottes par exemple aussi pour éloigner les petites bestioles indésirables
    C’est vrai que lorsqu’on associe des légumes qui s’entendent bien la récolte est merveilleuse bien souvent
    J’avais aussi eu l’idée de chaque année de changer le sens des lignes ainsi que l’emplacement des légumes qui n’étaient pas cultives a la même place d’une année sur l’autre
    … je ne désespéré pas de ravoir un jardin à cultiver un jour
    Jolie découverte pour moi ton site

    Aimé par 1 personne

    1. Merci pour ta visite, et ton mot Yoshimiparis,
      Je te souhaite de retrouver prochainement les joies du jardin, as-tu déjà pensé à louer une parcelle à cultiver? Beaucoup de propriétaires en proposent aux alentours des villes. De mémoire il existe une plateforme internet dont j’ai oublié le nom, qui met en relation les demandeurs avec les loueurs de parcelles à proximité de chez toi. Peut être une solution pour toi à explorer.
      Je tâcherais de retrouver le nom de ce site, ainsi que d’autres infos sur la question de location de parcelles, et ferais sûrement un sujet avant le printemps.
      Bien cordialement
      Benjamin

      Aimé par 1 personne

  2. Merci Benjamin pour tes précieux conseils sur le jardinage et la nature. J’aime beaucoup ton analyse et tes judicieux conseils sur la permaculture. Même si je n’ai pas de jardin (j’habite en appartement) Je suis très admirative de tes connaissances sur le sujet 😊
    Tu es un passionné et ça se sent à travers tes articles passionnants et détaillés, que je prends toujours plaisir à lire.
    Bon Week-end Benjamin. Bisous doux 😘

    Aimé par 1 personne

  3. c’est vrai que l’idée de louer une parcelle de terrain à proximité de son domicile est très bonne.
    Si le résultat est satisfaisant cela fait resurgir la notion » d’autonomie alimentaire  » comme vous l’avez bien décrit
    dans un de vos derniers articles.
    votre site fait réfléchir à beaucoup de choses merci

    Aimé par 2 personnes

  4. Mille mercis pour le partage de ton savoir et pour ces riches informations qui, tant de fois monnayées, sont asservies… aux antipodes de l’esprit de la permaculture. Grace a toi, l’agencement de mon potager autonome avance dans mon esprit et tes contributions precipitent sa mise en oeuvre. Merci.

    Aimé par 1 personne

    1. Salut Sandrine,
      Merci pour ton aimable mot. J’espère que ton potager autonome sera un franc succès, n’hésites pas à venir sur le blog chercher conseils et astuces.
      Je suis content que mes articles puissent aider les bonnes volontés à se mettre concrètement à un mode de culture plus respectueux de la terre, de la faune et de notre environnement.
      Je te souhaite une belle journée

      Ben

      J’aime

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