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LES SALINS DE HYÈRES

Sanctuaire de biodiversité

(Var)

Préparez vos jumelles et vos « sal’hyères », je vous emmène aujourd’hui en ballade dans les marais salants hyèrois. Désaffectés depuis 1995, les salins sont aujourd’hui un espace naturel protégé, où la nature a repris ses droits malgré la bruyante activité humaine, notamment touristique, qui cerne ce sanctuaire bien connu des ornithologues pour les nombreuses espèces d’oiseaux, certains rares en France, qui y vivent. Une flore unique, et exceptionnelle peuple également cet environnement salé, pourtant d’ordinaire hostile à beaucoup de végétaux.

Présent dans la région depuis 13 ans, je connais bien les salins, mais je ne les avais jusqu’ici que contourné. C’est donc avec plaisir que j’ai pris le temps d’y faire une petite visite, afin de vous partager la beauté, et le fort potentiel écologique de ce lieu remarquable, et sauvage.

Photo: Autonomie Jardin

1 – Situation géographique, et présentation des lieux

Les Salins de Hyères sont une zone de marais salants situés sur les côtes méditerranéennes, sur la commune de Hyères, dans le département du Var, en région PACA. Constituant l’un des espaces naturels les plus remarquables du rivage méridional français, ils ont été, jusqu’en 1995, utilisés pour produire du sel.

Reconnus pour ses nombreuses populations d’oiseaux depuis 1970, on a dénombré 298 espèces présentes aux Salins, depuis le début des suivis en 2001, dont 51 sont nicheuses, plus ou moins régulièrement.

Ce site se divise en 2 unités géographiques distinctes mais écologiquement complémentaires : les Vieux Salins, situés à l’est de la commune, près de La Londe-les-Maures, et le Salin des Pesquiers, situé au sud de Hyères, dans le double tombolo de la presqu’île de Giens, unique en France.

  • Les Salins des Pesquiers, couvrent une surface de 550 hectares entre les 2 tombolos de la presqu’île de Giens. Ces salins, datent de 1848, et sont plus récents que le site des Vieux Salins.
Le site des Pesquiers, et ses flamants roses, pris en étau entre la hausse du niveau de la mer, et une urbanisation galopante, est condamné à plus ou moins court terme.
Photo : Autonomie Jardin

On peut y observer plus de 250 espèces d’oiseaux

  • Les Vieux Salins couvrent une surface de 350 hectares.

On peut y observer plus de 110 espèces d’oiseaux tout au long de l’année.

Datant probablement du 10ème siècle, les Vieux Salins sont les anciens sites de plusieurs exploitations regroupées au cours du 19ème siècle.

Les vieux-salins hyèrois
Photos : Autonomie Jardin

2 – Historique des salins

Du sel était déjà exploité au 4ème siècle av. J.-C., par les habitants de la cité grecque antique d’Olbia. Par ailleurs, il est possible que la sédentarisation des grecs à Hyères ait eu lieu, du fait de la présence des salins.

Les salins sont mentionnés pour la première fois en 963 de notre ère, dans une charte de l’empereur Conrad. En avril 1229, une charte accorde à la ville de Gênes le quasi-monopole de la production de sel hyèrois. Des ouvriers saisonniers du nord de l’Italie venaient, chaque automne, récolter le sel.

Avec la concurrence des sels étrangers et celle des productions camarguaises, ainsi que la pression de la gabelle, le sel hyèrois perd peu à peu de sa valeur. Peu à peu, les productions disparaissent et se concentrent sur le site actuel des Vieux Salins.

En 1848, la demande de sel augmentant, la famille Gérard fonde la Société des Salins et Pêcherie de Hyères et crée le Salin des Pesquiers, alors simple pêcherie.

En 1856, la Compagnie des Salins du Midi achète les Vieux Salins et, après plusieurs années de concurrence avec la Société des Salins et Pêcherie de Hyères, finit par la racheter, ce qui met le site des Vieux Salins en «stand by ».

La gare des Salins de Hyères, mise en service en 1876 par la Compagnie des chemins de fer de Paris à Lyon et à la Méditerranée (PLM) sera fermée au service des marchandises en 1987.

En 1984, les Vieux Salins reprennent l’activité, mais sa production de 40 000 tonnes de sel par an, ne fera pas le poids contre les sites d’Aigues-Mortes ou de Giraud, qui produisent plus de 10 fois la production hyèroise.

En 1995, en raison d’une concurrence trop forte et des coûts de maintenance élevés, la production de sel dans les salins cesse définitivement.

3 – cinq écosystèmes distincts

Il existe 5 écosystèmes différents qui composent les salins :

  • un réservoir d’eau profonde,
Photo: Autonomie Jardin
Photo: Autonomie Jardin
Photo: Autonomie Jardin
Photo: Autonomie Jardin
  • et les dunes.

En septembre 2008, les Salins d’Hyères sont reconnus site Ramsar, pour l’importance de leurs habitats.

La végétation est palustre . On y trouve principalement de la salicorne, qui pousse et s’adapte très bien dans les zones très salées, mais aussi diverses plantes de zone humide comme les joncs. Les salins sont ceinturés par les cannes de Provence qui colonisent le canal de ceinture. Dans les Pesquiers on trouve aussi quelques bosquets de tamaris, Chênes verts et des Pins d’Alep qui abritent la chenille processionnaire. Je n’ai cependant vu que peu de cocons, signe que les différents oiseaux régulent très bien les effectifs de cette chenille urticante. J’ai aussi pu observer par endroit de l’asphodèle, de la petite pâquerette, ainsi que de petites blettes sauvages. Le pistachier lentisque, et l’atriplex sont également bien représentés. Certains endroits sont très verts, du moins en janvier, couverts de poacées, fabacées, et graminées.

Par endroit des bosquets se sont développés
Photo: Autonomie Jardin
Les cocons de la processionnaire du pin
Photo: Autonomie Jardin

Les végétaux qui poussent dans les zones les plus salinisées sont atrophiés, et le développement de certains arbres comme les pins est semblable à celui des bonzaïs. L’armoise bleue est également présente et ses dimensions sont réduites.

L’ophrys bombyx une orchidée sauvage méditerranéenne est aussi visible, bien que pas encore en fleur, des boutons sont déjà en formation. Soudes communes et halimoines sont omniprésentes dans cet environnement.

L’ophrys bombyx est une orchidée sauvage méditerranéenne
Photo : Autonomie Jardin

On peut également remarquer des plantes invasives comme les Griffes de sorcières et l’Eucalyptus. De façon anecdotique, quelques dattiers, genêts, herbes de la pampa, et palmiers nains, ont réussi à prospérer ici et là, notamment à proximité des anciens locaux d’exploitation ou maisons en ruines des exploitants de jadis. Le temps semble comme figé dans ce milieu sec et salé.

Les asphodèles, et aperçu des fleurs
Photos : Autonomie Jardin
Ici, apparemment un plantain aux feuilles dentelées
Photos: Autonomie Jardin

Malgré les épisodes pluvieux intenses des derniers hivers, les salins d’Hyères se portent plutôt bien, je m’en réjouis. Même si l’érosion du trait de côte et la hausse du niveau de la mer laissent planer un risque de submersion, à l’échelle de quelques décennies. Giens sera sûrement une île avant 2050, le site des Pesquiers est donc condamné, la grande bleue gagne chaque année du terrain, à l’assaut des dunes qui protègent le site. Sur l’autre front, l’urbanisation et le tourisme de masse menace aussi les salins. Indirectement, par les nombreux déchets qui échouent sur les 2 sites, et dans le canal de ceinture, mais aussi directement par l’édification de nouveaux logements, restaurants, et autres divertissements à touriste.

Que vaudra cet espace naturel dans quelques années face à nos besoins toujours croissant d’argent frais ?

La bonne santé relative des zones humides hyèroises, les plus vastes entre la Camargue et l’Italie, tient à l’acquisition des Vieux Salins, et du Salin des Pesquiers par le Conservatoire du littoral en 2001 et sa gestion par la métropole Toulon Provence Méditerranée avec la présence quotidienne d’agents, ainsi que l’assistance technique et scientifique du parc national de Port-Cros et en partenariat avec la commune de Hyères. Cette bonne gestion semble très théorique, dans les faits, on y croise plus de déchets que d’agents de maintenance, et malheureusement la surveillance du site par les agents du parc national de Port-Cros laisse aussi à désirer puisque l’on retrouve des douilles de calibre 12 sur place. Bien que la présence de quelques douilles sur site ne constitue pas la preuve d’une pratique généralisée du braconnage, celui-ci est malheureusement une réalité dans les salins.

Il existe pourtant une série de classements limitant l’intervention de l’homme : espace remarquable au titre de la loi littoral, de la loi « Mérimée« , site Natura 2000 au titre de la directive européenne Oiseaux, site désigné aux inventaires du patrimoine naturel ZNIEFF, et de surcroît site inclus dans le périmètre optimal de l’aire d’adhésion du parc national de Port-Cros.

Le rôle double du canal de ceinture :

L’exploitation du sel par l’homme, de façon quasi-industrielle au 19ème et au 20ème siècles jusqu’en 1995, a permis de conserver les emprises des salins, au contraire d’autres espaces littoraux, comblés, drainés, urbanisés.

Le canal de ceinture constitue un écosystème vulnérable, protecteur pour les salins, mais au première ligne face aux diverses pollutions
Photo : Autonomie Jardin

Le canal de ceinture continue de jouer son double rôle de contrôle d’entrée d’eau douce et de « bouclier » protecteur, hérité du temps où les vols de sel étaient fréquents. De plus, ce canal périphérique constitue un frein aux pollutions éventuelles, et limite l’arrivée de déchets dans les salins.

4 – Sanctuaire des oiseaux

De nombreuses espèces d’oiseaux sont observées sur les 2 sites. À la fin de 2014, 298 espèces d’oiseaux avaient été observées depuis le début du suivi ornithologique, en 2001. Parmi elles, 51 espèces sont considérées comme nicheuses, 138 comme hivernantes et 259 comme migratrices, certaines espèces cumulant plusieurs statuts à la fois, étant sédentaires (nicheuses ou non).

Parmi les espèces nicheuses les plus intéressantes, on peut citer en particulier certaines espèces de limicoles, de laridés et une d’anatidé, avec des effectifs considérables pour certaines de ces espèces (données de 2014), compte tenu de la taille du site, représentés par l’avocette élégante avec 310 couples, l’échasse blanche avec 55 couples, le gravelot à collier interrompu, 20 couples, la mouette rieuse, 38 couples, le goéland railleur avec 265 couples, la sterne naine, 65 couples, la sterne pierregarin, 57 couples, la sterne caugek , 33 couples, et le tadorne de Belon avec 16 couples.

Toutes ces espèces sont intégralement protégées et classées en annexe I de la Directive Oiseaux, en Annexe II de la Convention de Berne et en Annexe II de la Convention de Bonn, à l’exception de la mouette rieuse.

Le site des Salins de Hyères est l’unique lieu de reproduction de ces espèces pour le département du Var, à l’exception du tadorne de Belon, nichant également sur les îles d’or, relativement proches du site.

La présence du goéland railleur, espèce menacée, inscrite « vulnérable » sur la liste rouge des espèces nicheuses de France métropolitaine de 2016, installée sur le site des Pesquiers depuis 2009. C’est la seule colonie de la région avec celle de Camargue, historiquement présente sur les Salin-de-Giraud.

De nombreuses espèces de passereaux, rapaces et autres oiseaux non strictement apparentés à l’eau sont également nicheuses, l’épervier d’Europe, le faucon crécerelle, le coucou geai, nicheur rare en France, le petit-duc scops, le guêpier d’Europe, dont la population nicheuse est estimée à 400 couples dans le département, le cochevis huppé, nicheur rare, presque disparu dans le Var et en déclin.

Différentes espèces ne sont présentes sur le site qu’en hiver. Chez les oiseaux d’eau, on trouve rarement le plongeon catmarin, le plongeon imbrin, le plongeon arctique, le fou de Bassan, et le cormoran huppé de Méditerranée. Sur le site même, étant plus souvent observés en mer, à proximité immédiate du site dans le golfe de Giens, le grèbe à cou noir et le grand cormoran, appréciant les bassins les plus profonds, plus poissonneux.

Le plongeon imbrin
Photo: Oiseaux.net
Le cormoran huppé de méditerranée
Photo: Oiseaux.com

De très nombreuses espèces migratrices sont aussi observées ici, les espèces changeant selon les périodes de l’année. On peut y observer des oiseaux d’eau ; le blongios nain, le bihoreau gris, le crabier chevelu, le héron pourpré, et plus rarement le butor étoilé, la sarcelle d’été, le pluvier doré, les bécasseaux maubèche, sanderling, et cocorli, ainsi que le combattant varié,

Chez les grands voiliers et les rapaces ont déjà été vus la bondrée apivore, le milan noir, le circaète Jean-le-Blanc, le busard cendré, le balbuzard pêcheur, le faucon hobereau, et la grue cendrée.

Dans la famille des passereaux et espèces proches, on peut observer de passage, la tourterelle des bois, le coucou gris, l’engoulevent d’Europe, le martinet noir, le martinet à ventre blanc, parfois le martinet pâle, le rollier d’Europe, la huppe fasciée, le torcol fourmilier, l’alouette des champs, l’hirondelle rustique, celle des fenêtres, et celle des rivages.

Parmi les espèces nichant sur le site, on retrouve le grèbe castagneux, et le superbe flamant rose.

Le flamant rose
Photo: Pinterest.fr

Les Salins de Hyères dressent un bilan impressionnant en terme d’observation d’oiseaux considérés comme rares, tant au niveau départemental et régional, qu’au niveau national. Cela s’explique par de nombreuses visites d’observation sur le site, mais surtout en raison de sa localisation et de la rareté et la diversité de ses milieux. C’est l’une des dernières zones humides sur le littoral entre la Camargue et l’Italie, avec les étangs de Villepey, les salins de Saint-Tropez et l’embouchure du Var.

D’autres espèces, comme les tortues Cistudes, les Couleuvres de Montpellier, les Tarentes de Maurétanie(reptiles), diverses espèces de crapauds et grenouilles (batraciens) ainsi que les Loups et les Mulets(poissons) vivent également dans les salins.

La tarente de Maurétanie
Photo: Ecobalade.fr

Divers prédateurs sont également présents sur le site, comme la pie bavarde, le goéland leucophée ou le renard roux, ce dernier étant tout de même celui qui cause le plus de dommages aux populations d’oiseaux. Des sangliers ainsi que des chats domestiques sont également présents dans les salins.

5 – Infos pratiques + y aller

Salin des Pesquiers ou Vieux Salins, le site des Salins d’Hyères se visite toute l’année. L’espace Nature situé sur le site des Vieux Salins organise de nombreuses visites naturalistes pour vous permettre de découvrir la faune et la flore de ces espaces naturels remarquables.

Photo: Autonomie Jardin

L’espace nature

Situé sur le site des Vieux Salins, l’Espace Nature a été inauguré par Toulon Provence Méditerranée en 2006. Ouvert toute l’année sauf jours d’intempérie, et animé par la Ligue de Protection des Oiseaux, il propose des expositions, conférences, organisation de visites thématiques.

Accès à l’Espace Nature des Salins de Hyères

Sur la RN 98, prendre la sortie « Saint-Nicolas – Salins » et se rendre jusqu’au hameau des Salins. Suivre les panneaux « Espace Nature des Salins d’Hyères – Levée de Saint-Nicolas». Possibilité de se garer au parking du stade municipal et suivre le platelage en bois jusqu’à l’entrée du site.

Entrée des vieux salins
Photo : Autonomie Jardin

Visites libres aux Vieux Salins

Vous pouvez choisir de visiter librement une petite partie du site. Un itinéraire de découvertes (réservé aux piétons et aux vélos) au cœur des Vieux Salins a été aménagé pour vous renseigner sur la flore, la faune, la gestion hydraulique et l’histoire des sites. Cette piste dite « Levée de Saint-Nicolas » rejoint l’Espace Nature. Stationnement sur le parking du stade municipal. Prêt de jumelles possible à l’Espace Nature.

Les bassins aux vieux salins
Photo: Autonomie Jardin

Contacts

L’Espace nature

Rue de Saint-Nicolas Village des Vieux Salins 83400 Hyères

Téléphone : 04 94 01 09 77

Ouvert du mercredi au dimanche. De janvier à mars et de novembre à décembre de 10h à 12h et de 14h à 16h30. D’avril à juin et de septembre à octobre de 9h à 12h et de 14h à 17h30. De juillet à août de 9h à 12h et de 16h à 20h.

Ben. MASON


Sources :

Données ornithologiques : Wikipedia.org, et l’Espace nature des salins de Hyères.

Infos Pratiques : Office du tourisme de la ville de Hyères-les-Palmiers

Publié par Ben. Mason

Jardinier autonome, spécialisé en éco-jardinage, et en permaculture.

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12 commentaires

  1. Bel endroit , à la fois romantique et sauvage. Merci de nous entrainer régulièrement vers ces lieux, munis de vos explications pour profiter au mieux des visites que nous ne manquerons pas de faire. elienad

    Aimé par 1 personne

    1. Merci Elienad,
      c’est avec plaisir, il est important pour moi de faire découvrir, raconter, et faire aimer de tels lieux.
      J’aimerais pouvoir donner envie au gens, non seulement de visiter ces endroits, mais aussi leur donner l’envie de les préserver.
      J’espère réussir à en toucher quelques uns, la protection des espaces naturels est l’affaire de tous.
      Bonne journée
      Benjamin

      J’aime

  2. Bonjour Benjamin
    Merci d avoir publié sur cette endroit merveilleux – plusieurs fois passé à proximité- mais dont je ne soupçonnais pas l‘intérêt. À visiter lors de mon prochain passage. Amitiés

    Aimé par 1 personne

    1. Salut Thierry,
      Merci pour ta lecture, effectivement je suis obligé de reconnaître que j’ai trouvé plus de déchets « conventionnels » que de douilles. J’en suis très heureux d’ailleurs(du peu de douilles, pas des immondices « conventionnels »).
      Je précise d’ailleurs bien qu’il s’agit dans ce cas précis de braconniers, et non pas de chasseurs réglos(j’ai pensé à toi).
      Je te souhaite une bonne soirée
      Benjamin

      Aimé par 2 personnes

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