Conifère emblématique des paysages méditerranéens, pinus pinea, est un arbre résineux dont la forme au stade adulte évoque celle de parasols géants. Cet arbre, magnifique en isolé, projette une ombre fraîche et épaisse, des plus agréables lors des pics de chaleurs estivaux. Plantés en nombre, ils peuvent constituer des allées ombragées, ou pourquoi pas de vraies pinèdes à l’odeur épicée de résine.

Les pommes de pin, imposantes, et très ornementales du pin à pignons, contiennent les délicieux pépins comestibles.

Pinus Pinea
Photo : Autonomie Jardin

1 – Description botanique

Le pin parasol ou pin pignon (Pinus pinea ) est une espèce d’arbres conifères de la famille des Pinaceae. Présent dans le bassin méditerranéen, l’arbre est à maturité, reconnaissable à son port caractéristique évoquant un parasol déployé (alors que son port est sphérique quand il est jeune). Sa graine, le pignon de pin, est souvent utilisée en pâtisserie. L’arbre est parfois appelé pin d’Italie, ainsi que pin franc essentiellement en Gironde et Charente-Maritime.

Nom francophone : Pin parasol, pin pignon

Distribution : Europe méridionale, naturalisé ailleurs (Afrique du nord, Afrique du sud, Asie Mineure, sud-ouest des USA).

Cultivé: Pinèdes, à basse altitude.

Cet arbre pousse dans le biome méditerranéen, essentiellement dans le maquis, où il est souvent associé au chêne vert et au pin d’Alep. Il préfère les terrains drainants, mais s’accommode très bien de sols profonds et frais. On l’utilise parfois pour assainir les zones marécageuses ou fixer les dunes. Outre cette région du Midi-Méditerranéen (avec pour limite septentrionale le secteur de Lyon et la moitié-nord de la Corse relevant de son biome d’élection, il s’est acclimaté en France métropolitaine aux régions suivantes : Causse corrézien, Rhône, Val de Loire, Sologne, Essonne et nord de l’Alsace.

Description : Arbre à feuillage persistant (hauteur : 10-25 m), à la couronne globuleuse puis ombelliforme, à l’écorce grise à brun rougeâtre et fissurée. Feuilles fasciculées par 2, aciculaires (longueur : 10-18 cm, largeur : 1-2 mm). Cônes fructifiés ovoïdes à globuleux (longueur : 8-12 cm diamètre : 5-11 cm), bruns, murissant en 2 ans. Graines obovoïdes (longueur : 15-20 mm), munies d’une aile membraneuse.

Groupe de jeunes pins parasol d’environ 20 ans
Photo : Autonomie Jardin

Le tronc, généralement unique, est parfois divisé à la base. L’arbre pousse en s’adaptant au terrain et en recherchant le soleil, ce qui donne fréquemment des troncs assez peu verticaux, notamment sur le front de mer, où ils s’inclinent en direction de l’eau, ce phénomène est provoqué par la réverbération du soleil dans l’eau. Il dépasse rarement 30 mètres; quand il est jeune, son port est sphérique, puis sa cime s’étale en parasol quand il prend de l’âge. L’écorce, très craquelée, est brun rougeâtre avec des nuances grises, puis se transforme en plaques grisâtres caractéristiques quand le pin vieillit.

L’écorce aux tons ocres de pinus pinea
Photo : Autonomie Jardin

Les feuilles sont des aiguilles persistantes assez peu piquantes réunies par lots de deux (elles sont dites « géminées ») avec leurs bases enserrées dans une même gaine. Leur couleur est souvent légèrement glauque. Comme tous les pins, c’est un arbre monoïque (cônes mâles et femelles différents et séparés, mais poussant sur la même plante). Les cônes mâles, brun orangé, ovoïdes, sont groupées à la base des jeunes pousses. Les cônes femelles, vert jaunâtre, sont solitaires et de petite taille avant fécondation.

Le pseudo-fruit, appelé pigne en français méridional, forme un cône qui, à maturité (2 à 3 ans en moyenne), sera globuleux, de bonne taille et pratiquement aussi large que long (environ 10 cm, parfois plus). Les écailles présentent sur le côté extérieur un écusson doté d’une protubérance arrondie. Les écailles s’écartent pour libérer les pignons, qui sont d’assez grosses graines à amande comestible.

Sa longévité est estimée à 250 ans, ce qui est une petite moyenne car le pin parasol peut théoriquement dépasser les 1000 ans. Si nous avons la chance de pouvoir le planter, celui-ci aura le privilège de tous nous enterrer.

L’arbre est cultivé intensément pour son ombrage et pour ses graines comestibles (pignons).

Charpente d’un spécimen pluricentenaire
Photo : Autonomie Jardin
Seul au milieu d’un champ, un magnifique sujet d’environ un siècle
Photo : Autonomie Jardin

2 – Plantation, et entretien

Le pin parasol est un arbre de plein soleil, de croissance lente et de haute longévité. Il préfère les sols profonds, riches et frais en profondeur mais tolère les sols secs. Il faut lui éviter les sols calcaires dans lesquels il sera plus effilé, et moins touffu. Moyennement rustique, il craint le gel lorsqu’il est jeune. c’est un pin qui n’apprécie guère l’altitude, dont l’atmosphère plus ténue, et les périodes de froid prolongées ne lui réussissent pas.

Groupe de pins pignon d’une quarantaine d’années
Photo : Autonomie Jardin

Qualité du sol :

-Profond, frais, léger et bien drainé.

-Il faut éviter les sols calcaires bien qu’il puisse y vivoter.

Amendement et Fertilisation :

-Apport de fumier ou de compost bien décomposé à la plantation.

-Un nouvel apport de compost peut être effectué tous les ans au printemps.

-Un paillage permanent permettra de maintenir le sol frais, et assurera une bonne nutrition de la terre.

Exposition :

-Ensoleillée.
-Du fait de sa racine, en pivot profond, il tolère les vents dominants et résiste aux embruns.

Dimensions:

-10 à 25 mètres voire plus avec une croissance très lente. Son développement s’accélère lorsque l’arbre dépasse sa première dizaine d’années.

Ici, certainement le plus beau spécimen de La Londe-les-Maures, plusieurs fois centenaire, un monument végétal.
Photos: Autonomie Jardin

Espacement :

Son envergure est de 10 mètres à l’âge adulte mais avec un développement très lent.

L’envergure de la couronne peut prendre de grandes proportions
Photo : Autonomie Jardin

Profondeur de plantation :

Le trou de plantation doit être 2 fois plus grand que le volume de la motte initiale.

Culture et Entretien :

Effectuez les semis au printemps, après une scarification des graines.
On procède par une exposition des semences au froid(frigo)durant 2 mois, on peut aussi scarifier les graines en les ponçant un peu.

Les plantations se font soit du mois de septembre au mois de novembre, soit de mars à avril.

Cependant, les arbres vendus en conteneurs peuvent être plantés toute l’année, hors période de gel, ou de sécheresse. Pour les arbres aux racines nues, on effectuera un bon pralinage dans une boue argileuse, avant de procéder à la plantation.

Jeunes pins, ici pinus halepensis de moins de 10 ans
Photo : Autonomie Jardin

A la plantation, installez des tuteurs pour bien maintenir l’arbre. On laissera les tuteurs en place durant 3 ans, le temps que les racines de l’arbre soient bien ancrées au sol.

Au moment de la plantation, installez des tuteurs pour bien maintenir l’arbre
Photo : Autonomie Jardin

Pour favoriser l’enracinement, les jeunes arbres doivent être arrosés copieusement tous les 15 jours en été. L’hiver, un arrosage par mois en l’absence de pluie, sera suffisant. Dès la 3ème année, le pin parasol ne nécessitera plus d’être arrosé, sauf si il est cultivé en bac.

Un paillage permanent permettra de maintenir la fraîcheur de la terre, et de la fertiliser.
La taille consiste uniquement à supprimer le bois mort.

Parasites :

Acariens, buprestes, chermès du pin, processionnaires du pin, et pucerons.

Cocons des chenilles processionnaires du pin
Photos: Autonomie Jardin

Maladies :

Sujet à la rouille

3 – Multiplication

La multiplication du pinus pinea se fait en règle générale par semis au printemps. Les boutures sont techniquement réalisables, mais elle ne produiront pas la fameuse racine pivot, indispensable au maintien de cet arbre imposant. Sans cette racine d’ancrage, le pin, en prenant du volume, sera par terre au premier coup de vent, ou tombera sous l’effet de son propre poids. En outre, sa forme, et son port seront différents, et moins esthétiques qu’avec un arbre issu d’un semis.

Dans la nature, c’est souvent le passage du feu qui scarifie les graines, les gelées hivernales peuvent aussi interrompre la dormance de la graine. On peut également poncer un peu les semences avec du papier ponce.

On prendra soin de réaliser un trempage de 24 heures avant d’effectuer le semis dans un grand godet, voire en petit pot de 3 litres, dans un mélange de terreau, et de sable de rivière(1/3 de sable). On maintien le substrat humide jusqu’à la levée de la graine, celle ci peu prendre plusieurs semaines.

4 – Utilisation au jardin

Planté de façon isolée pour mettre en valeur sa somptueuse charpente, ou en nombre pour former une pinède, ce type de pin se prête également bien aux alignements qui permettront de réaliser de grandes allées ombragées .

Repère de nombreuses cigales, mais aussi des écureuils, et nichoir de premier choix pour bien des oiseaux, le pin parasol sera également bénéfique à la vie du sol. Ces racines profondes décompacteront la terre en profondeur, jusqu’aux roches mères, favorisant l’écoulement des eaux pluviales vers les nappes, et les aquifères.

Son épaisse couronne protégera le sol des rayons agressifs du soleil, mais également de l’érosion provoquée par les pluies
Photo: Autonomie Jardin

Son épaisse couronne protégera le sol des rayons agressifs du soleil, mais également de l’érosion provoquée par les pluies. Dans une région plus pluvieuse, on pourrait aussi bien le nommer pin parapluie, nom que d’ailleurs les britanniques lui donne ; « umbrella pine ».

Le pinus pinea est aussi souvent utilisé lorsqu’il s’agit d’assécher, et d’assainir une zone marécageuse.

Le bois du pin pignon, léger, est souvent utilisé en charpenterie de marine. On notera aussi l’utilisation de sa résine comme combustible, et pour élaborer l’huile de térébenthine.

5 – Récolte des pignons

Les pignons de pin se récoltent lorsque les pommes de pin sont bien mûres, sèches, et s’entrouvrent toutes seules. Les graines sont couvertes d’une sorte de suie. Attention, ça tache ! Une pomme de pin mouillée se rétracte, et se ferme. Généralement la récolte s’échelonne de la fin de l’été jusqu’au début du printemps.

6 – Confusions possibles (espèces apparentées)

Côte à côte, le pinus Halepensis à gauche, et le pinus pinea à droite.
Photo : Autonomie Jardin

-Pinus halepensis ssp. brutia

Souche de pin d’Alep, feuillage persistant (hauteur : 27-35 m), à la couronne ouverte et plus irrégulière que chez pinus pinea, à l’écorce grise à brun rougeâtre et fissurée. Feuilles fasciculées par 2. Il présente aussi la silhouette d’un parasol.

Pinus Halepensis brutia
Photo : Autonomie Jardin

-Pin d’Alep

Arbre persistant (hauteur : 20 m), à la couronne conique, à l’écorce grise et fissurée. Feuilles fasciculées par 2. Les aiguilles sont d’un vert plus terne que sur pin parasol, et sont aussi plus clairsemées.

Pin d’Alep au tronc très tourmenté sur le sentier littoral(vent, sol pauvre, embruns)
Photo : Autonomie Jardin

Ben. MASON

Publié par Ben. Mason

Jardinier autonome, spécialisé en éco-jardinage, et en permaculture.

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