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ROBERT HART
LE PÈRE DES JARDINS-FORETS
Robert Adrian de Jauralde HART, est un horticulteur et écologue britannique qui fut l’un des pionniers du concept des jardins-forêts. Décédé le 7 mars 2000, il laisse derrière lui l’exemple d’une forêt nourricière modèle, avec plus de 5000 m² de terrain ainsi aménagés sur sa ferme. Considéré comme le père de l’agroforesterie en milieu tempéré, ce monsieur à eu le mérite de conceptualiser le jardin avec beaucoup de philosophie, et de logique.

1 – Biographie
Robert Hart, fils d’un avocat et d’une chanteuse soprano talentueuse, est né à Londres. Sa mère renonce à sa carrière pour l’élever. Elle avait une forte influence sur lui, tout comme sa grand-mère, de qui il a acquis un amour de la Bible et une croyance en les miracles par la foi spirituelle. Il a fait ses études à l’école de Westminster, après quoi il a été employé à l’agence de presse Reuters en charge du courrier indien spécial, travail qui consistait à compiler des résumés d’articles hebdomadaires du Mahatma Gandhi, dont il a repris la philosophie de non-violence. Il croyait en ce qu’il appelait la science de l’amour, et essayait toujours de surmonter l’adversité par la pensée positive.
Au début de la Seconde Guerre mondiale, il a envisagé de s’enregistrer comme objecteur de conscience, mais a changé d’avis après la retraite de Dunkerque en 1940 et s’est engagé dans le Corps de la police militaire. Plus tard il est transféré au Corps de renseignement pour travailler dans le code-breaking.

Photo : Youtube
Après la démobilisation, il a été producteur laitier à Norfolk et à Somerset avant de déménager dans le Shropshire où il a pris une petite exploitation sur Wenlock Edge.
Robert Hart a commencé avec cette petite exploitation, la ferme Highwood Hill à Wenlock Edge. Son intention était de créer un environnement sain et thérapeutique pour lui-même et son frère Lacon, qui est né avec d’importants troubles d’apprentissage. Hart découvre vite que le maintien des cultures de légumes à l’année, l’élevage du bétail et l’entretien d’un verger sont des tâches au-dessus de ses forces. Cependant, il a également observé qu’un petit carré de légumes vivaces et d’herbes qu’il avait plantés s’occupait d’elle-même avec peu ou pas d’intervention. En outre, ces plantes fournissent des apports intéressants et inhabituels à l’alimentation, et semblent bon pour la santé, le corps et l’esprit.
Robert Hart, décédé il y a 20 ans, quasi jour pour jour, à l’âge de 86 ans, a passé sa vie à poursuivre sa propre vision de la durabilité ; une nation de jardins de réserve remplie non pas d’herbe, de terrassement, ou de concept paysagers pompeux, mais de petits jardins forestiers, verdoyants et productifs, qui, pris ensemble dans les villes, formerait de grandes forêts urbaines. Son héritage est une approche méthodique pour concevoir des jardins qui procurent plaisir, santé, nourriture maison et réconfort spirituel.
Hart voulait que le jardin forestier – ainsi appelé parce qu’il reproduisait les couches végétales d’une forêt – soit une « réponse globale à deux problèmes étroitement liés : la dégradation à grande échelle de l’environnement naturel et le tribut colossal de la mauvaise santé évitable »

Photo : Karuna.org.uk
Après la guerre, il a élaboré son approche distinctive de l’horticulture dans son propre jardin et a publié les résultats dans Forest Gardening (1996) et Beyond The Forest Garden (1998).
Suite à la mort de sa mère et de son frère, Hart vécut seul dans la simplicité du Gandhisme, vivant avec peu de commodités modernes.
2 – Les travaux de Hart
Robert Hart pratique le jardin-forêt dans les zones tempérées depuis les années 1960. Hart a commencé à cultiver à Wenlock Edge dans le Shropshire avec l’intention de créer un environnement sain et thérapeutique pour lui et son frère Lacon.
À la suite de l’adoption par Hart d’un régime végétalien cru pour la santé et des raisons personnelles, il remplace les animaux de sa ferme par des plantes. Les trois principaux produits de la forêt sont les fruits, les noix et les légumes verts. Il crée un jardin-forêt modèle à partir d’un verger de 5 000 m2 sur sa ferme.
Pour Robert Hart, il s’agissait de diviser les plantes qui poussent dans une forêt en autant de catégories possible, mais pour simplifier, il parle souvent de 7 strates en particulier: les 7 couches de l’abondance. En tenant compte des besoins et spécificités de chaque plantes que l’on souhaite voir pousser dans notre jardin, il est possible de créer un espace aussi diversifié que stable (une corrélation commune aux permaculteurs) et dont la production en terme de nourriture et autres plantes médicinales et aromatiques est bien plus intensive que d’autres techniques conventionnelles.
Robert Hart inventa donc ce système à 7 strates basé sur l’observation que la forêt naturelle peut être divisée en différents niveaux distincts :
- Couche canopée, constituée par les arbres fruitiers d’origine ;
- Strate arborée basse : noix et arbres fruitiers sur porte-greffe nain ;
- Strate arbustive : des arbustes fruitiers tels que le cassis et autres baies ;
- Couche herbacée de légumes et d’herbes vivaces ;
- Couche couvre-sol de plantes comestibles qui se propagent horizontalement ;
- Rhizosphère ou dimension souterraine des plantes cultivées pour leurs racines et tubercules ;
- Couche verticale de vignes et autres plantes grimpantes ;

Une composante-clé du système à sept couches sont les plantes qu’on sélectionne. La plupart des légumes traditionnels cultivés aujourd’hui, tels que les carottes, sont des plantes héliophiles peu adaptées au système de jardin forestier plus ombragé. Hart privilégia donc des végétaux vivaces tolérant l’ombre.
A l’origine de tout ça, l’objectif était pour lui de produire un environnement sain et thérapeutique pour lui et son frère handicapé, et ceci avec le moins d’intervention humaine possible.
Photos : Adventure.com
3 – Citations de Robert Hart
Selon les propres mots de Hart :
« Le jardinage forestier offre à tous les jardiniers le potentiel de cultiver un élément important de leur alimentation créatrice de santé ; il combine le jardinage positif et la santé positive. »
« La richesse, l’abondance et la diversité du jardin forestier répondent à tous les besoins humains – les besoins physiques à travers les aliments, les matériaux et l’exercice, ainsi que les médicaments et les besoins spirituels à travers la beauté et le lien avec l’ensemble. »
« Personne ne fertilise ou n’irrigue une forêt. La forêt est autonome. Si vous êtes capable de recréer une forêt nourricière alors votre principal effort sera d’en récolter les fruits. »

Photo : Karuna.org.uk
« De toute évidence, peu d’entre nous sont en mesure de restaurer les forêts. Mais des dizaines de millions d’entre nous ont des jardins, ou l’accès à des espaces ouverts tels que les friches industrielles, où les arbres peuvent être plantés. et si l’on peut tirer pleinement parti des potentialités qui sont disponibles même dans les zones fortement bâties, de nouvelles ‘forêts urbaines’ peuvent apparaître… » (Robert A.de J.Hart)
4 – Oeuvres littéraires
- Inviolable Hills: Ecology, Conservation and Regeneration of the British Uplands, Stuart & W (1968).
- Forest Farming: Towards a Solution to Problems of World Hunger and Conservation, co-authored with James Sholto Douglas, Rodale Press (1976).

- Ecosociety: A historical study of ecological man, Natraj (1984).
- The Forest Garden, Institute for Social Inventions (1987).
- Forest Gardening: Rediscovering Nature and Community in a Post-Industrial Age, Green Books (UK) (1991, 1996 revised).

- Can Life Survive?, essay published in Deep Ecology and Anarchism by Freedom Press (1993).
- Beyond the Forest Garden, Gaia Books, London (1998)
Ben. MASON
Respect à cette personnalité verte pour ses belles inspirations. Je te remercie de nous présenter toutes ces personnes inspirantes… Belle journée Benjamin 🍃😘💚
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Beau parcours de vie pour ce monsieur qui laisse derriere lui des idées innovantes pour les amateurs que nous sommes. Vive l’imagination et la réflexion appuyées à de grands moments de méditation ,je suppose, Merci de toutes ces belles histoires de personnalités vertes
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Excellent article Ben. Je ne connaissais pas cet homme et son concept. Il y a tant à faire dans les villes à ce niveau car il y a beaucoup de place inutile finalement . Ça peut devenir un concept révolutionnaire si on l’applique et qui permettrait une relative autonomie alimentaire pour les habitants. Merci et bonnes soirée. Alan
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Merci Alan, effectivement le concept des jardins forestiers peu parfaitement s’implanter en milieu urbain. J’espère que l’idée se développera. Par ailleurs je crois savoir que jadis les espaces verts publics étaient plantés de végétaux comestibles et arbres fruitiers, avant d’être remplacés progressivement par des plantes ornementales.
Bien à toi
Benjamin
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