PRINCIPE DE PRÉCAUTION POUR 2020
L’heure des semis de légumes d’été est arrivé pour les régions du sud, ceux-ci débuteront bientôt plus au nord, sous abris. Parmi ces légumes de soleil, la tomate est devenue un incontournable au potager. Même sur de petits espaces, on aime cultiver quelques potées de ce légume-fruit si appétissant. Pour 2020, j’ai personnellement fait le choix de faire sans, en raison d’un virus émergent dit de la tomate rugueuse. J’explique ici les raisons de ce choix, et les alternatives prévues pour compenser au mieux l’absence de la star du potager.

1 – Un simple principe de précaution
Début janvier, j’ai été informé de l’émergence d’un « nouveau virus » touchant la tomate, et possiblement d’autres solanacées. Le « To BRFV » de son nom barbare, ou virus du fruit rugueux brun de la tomate, n’est en réalité pas si nouveau que ça, car il est en effet apparu pour la première fois en 2014, sur des cultures israéliennes de tomate.
Le soucis c’est que l’épidémie semble s’étendre, et se propager assez rapidement à travers le monde. En 2019, tous les continents ont été concerné.
Je dois reconnaître que je ne connaissais pas cette maladie, à laquelle j’ai été confronté pour la première fois l’an dernier. J’ai au début pensé à une éventuelle carence, mais les apports de fertilisants organiques n’ont pas résolu le problème. Les symptômes s’aggravant, j’ai essayé un antifongique, pensant qu’il s’agissait sans doute d’une attaque fongique, semblable à un mildiou un peu particulier.
Quand j’ai appris l’existence de ce virus et pris connaissance des symptômes, j’ai mieux compris pourquoi mes tomates de 2019 ont pris cher.

Photo : Freshplaza.fr
Il n’existe à ce jour tout simplement aucun traitement efficient, hormis la destruction des plants infectés, pour lutter contre ce virus qui s’attaque à toutes les variétés de tomates cultivées.
Le virus reste apparemment en dormance durant l’hiver, au niveau du sol, et du paillage, il est donc plus que probable qu’il se manifestera à nouveau cette année. Je veux éviter d’entretenir le mal, en lui donnant matière fraîche à consommer. J’éviterais également de me donner du mal, pour au final faire un flop avec les tomates.
Les semis prennent du temps, pas mal d’espace, et l’entretien des tomates n’est pas des plus facile, du coup je m’épargne, je le pense, une belle déconvenue. Principe de précaution pour cette année donc, espérant ainsi avoir une zone de culture exempte de ce virus en 2021.

Photo : Wikipedia.org
2 – Et les autres solanacées ?
Évidemment, poivrons, piments, et aubergines sont également des légumes génétiquement proches de la tomate (solanacées), et sont aussi des saveurs estivales très attendues.
Le risque est élevé, surtout en l’absence de la tomate, hôte principal, que les autres solanacées soient ciblées.
Pour les mêmes raisons, je m’abstiendrais cette année de semis en nombre pour ces légumes. Je m’autorise toutefois l’essai de 3 pieds de poivrons, 2 piments, et 3 aubergines que je surveillerais très étroitement.
Photos : Wikipedia.org
Du coté des pommes de terre, solanacée aussi, j’aurais également cette année la main timide, avec un humble petit carré, facile à surveiller, et à gérer en cas de soucis.

Photo : Vanmeuwen.com
Il faut savoir que même si vous n’avez pas eu affaire à ce virus l’an dernier, et que votre parcelle est saine, le virus est transporté par le vent, et par les pollinisateurs. Vous pouvez donc éventuellement tout perdre par la faute des plants contaminés du voisin.
Les plants greffés, payés à prix d’or, n’y changeront rien puisque aucune souche à l’heure actuelle ne résiste à ce virus.
Un mince espoir cependant, les fruits tombés au sol l’an dernier donneront probablement quelques jeunes pieds de tomates. La nature étant bien faite, et résiliente, je me dis que peut-être ces jeunes plants, issus de plantes infectés, seront immunisés face à ce virus. Je ne conserverais que 2 ou 3 pieds, et les surveillerais également de très près. Je détruirais les plants au moindre signe d’infection, pas d’état d’âme.
Et bien sûr, on ne le répétera jamais assez, nettoyez, et désinfectez bien vos outils après utilisation, surtout les ustensiles dévolus à la taille. Les propagations des pathogènes partent bien souvent d’une négligence dans la désinfection du matériel.
3 – Quelles alternatives ?
Heureusement, tous ces délicieux légumes d’été ne sont pas les seules plantes comestibles que l’on peux cultiver en été.
Bien sûr, les laitues, roquettes, et autres légumes feuilles seront présent en été, et seront la base de salade bien rafraîchissantes, que l’on pourra agrémenter au choix d’oignons, de concombres, de carottes, navets, radis, et betteraves.
Les cardes colorées des blettes seront très présentes cette année, puisque je double quasiment le nombre de pieds par rapport à l’année dernière. Je prévois également une culture estivale d’épinard, qui sera placée en ambiance plus ombragée pour éviter la montaison.
Une production plus ample de courgettes, mais aussi de haricots à rames qui auront l’occasion de grimper sur tournesols et maïs, sera là pour aider à compenser poivrons et tomates. Le kiwano, petit légume fruit que l’on consomme cru ou cuit, sera également une sympathique alternative aux solanacées.
Photo: Wikimedia.org Photo: Healthline.com
Bien que je ne sois pas partisan de la culture du chou en été, je ferais exception cette année, avec quelques cabus rouges, et violets améthyste.
En fin de saison, une récolte de courges viendra compenser les pommes de terre, puis progressivement se fera la transition vers les traditionnels légumes d’hiver, choux, navets, poireaux, carottes, panais, etc.
Enfin, pour agrémenter tout ça, n’oublions pas les nombreuses aromatiques comme le classique persil, mais également basilics, menthes, capucines, céleris, moutardes, sauges, thyms, et romarins, entre autres.
Les desserts seront aussi assurés, avec une armée de fraisiers, une légion de pastèques et melons, ponctuellement quelques framboises viendront compléter ces mets estivaux.
Pour plus d’informations sur le virus du fruit rugueux brun de la tomate, vous pouvez consulter ce lien wikipedia bien documenté à ce sujet.
Ben. MASON
Décidément l’année 2020 serait-elle l’année des virus ? Le dérèglement climatique et la mondialisation à tout va risquent de nous faire apparaître de nouveaux virus et maladies jusque là inconnus dans nos régions. Et les humains ne seront semble-t-il pas non plus épargnés ( #coronavirus ) après tout ce n’est peut-être que justice de faire payer ceux qui « cassent ». Tous les indicateurs sont au rouge. Espérons juste qu’il n’est pas trop tard pour la prise de conscience.
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Avis aux jardiniers , amateurs ou pas. La roue tourne même au jardin. Il faudra certainement revoir la façon de nous mouvoir sur la planète et de vivre tout simplement autrement. Même si les légumes s’en melent ça devient compliqué.
Courage! Tous à nos salades de tomates l’année prochaine!!! … et tout ira bien.
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