LES MINEUSES
DES LARVES DESTRUCTRICES

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Ces larves de différentes petites mouches, communément appelées mineuses, creusent de minuscules galerie dans les jeunes feuilles. Ces dernières se boursoufflent, et se déforment. Si la mineuse n’est pas fatale aux différents végétaux hôtes, celle-ci impacte néanmoins sur l’aspect esthétique général de la plante, mais provoque aussi un moindre développement car les feuilles impactées photosynthétisent moins bien la lumière du soleil.
1 – Description du parasite
Mineuse est un nom vernaculaire ambigu désignant en français principalement des larves de mouches ou de papillons qui creusent dans les feuilles des galeries, entre les deux épidermes du limbe, formant ce que l’on appelle une mine. Mais ce nom générique peut faire aussi référence par extension à n’importe quel insecte mineur foliaire. Il en existe de très nombreuses espèces dont certaines seulement possèdent le nom usuel de « mineuse » en français. Ce sont des asticots de Diptères phytophages ou des chenilles de Lépidoptères. La géométrie de la mine (linéaire, ramifiée, en spirale, etc.) et la disposition des excréments et de la vermoulure permettront une détermination plus précise du ravageur.
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2 – Symptômes caractéristiques
Une mine d’insecte est une galerie forée dans l’épaisseur d’une feuille, entre l’épiderme supérieur et l’épiderme inférieur par des larves minuscules pour s’alimenter. Une mine est en général isolée de l’extérieur pendant tout le développement de la larve, et sa surface n’est déchirée que pour laisser sortir les larves ayant terminé leur développement pour qu’elles aillent se nymphoser, ou les adultes si la nymphose a eu lieu à l’intérieur de la mine.
Il existe des mines de différentes formes; certaines sont spiralées, d’autres très allongées, d’autres en plaque et leur aspect permet souvent d’identifier l’espèce de l’insecte qui en est à l’origine. Les dégâts causés aux plantes par le creusement des mines peuvent être très importants car une grande surface de feuille est perdue pour la photosynthèse au cours du développement de chaque individu, plus que si l’insecte consommait toute l’épaisseur des feuilles.

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Les jeunes feuilles, à l ‘épiderme plus tendre sont les premières ciblées par les mouches ou papillons adultes pondeurs. On observe d’abord une déformation de la feuille, celle-ci peut se boursouffler, se vriller, ou plus simplement présenté des asymétries étranges. En regardant la feuille de plus près, on remarquera que les feuilles sont parcheminées de petites galeries.
La grande diversité des insectes mineurs explique le grand nombre de végétaux pouvant se révéler hôte d’une mineuse. Les agrumes sont très souvent concernés, mais il existe également des mineuses de la tomate, de l’épinard, du marronnier, de divers fruitiers dont le pommier, et le pêcher, et un grand nombre de céréales.

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3 – Moyens de préventions
Il existe heureusement un grand nombre de moyens préventifs à mettre en œuvre pour empêcher la mineuse de faire la sienne. Voici dans les grandes lignes comment éviter l’apparition de ces ravageurs ;
- Au potager ou au jardin, pratiquez chaque année la rotation des cultures. Les associations de cultures limitent aussi beaucoup le risque d’infestation.
- Dégagez régulièrement les pieds cultivés des adventices (laiteron, séneçon, etc.) qui peuvent héberger les femelles pondeuses.
- Surveillez étroitement vos cultures et vos plantes ornementales de façon à pouvoir supprimer, dès l’apparition des premiers signes d’infestation, les feuilles, tiges ou boutons floraux atteints éloignez-les de vos cultures, ou brûlez-les.
- Pour les plantes ornementales, si vous observez la présence des papillons ou autres insectes volants en cause, vous pouvez protéger les plants sains avec des voiles anti-insectes.
- Pour les grands arbres et au verger, vous pouvez opter pour l’installation de pièges à phéromones pour attirer et éliminer les insectes mâles, ce qui limitera la production d’œufs et évitera que l’infestation soit trop importante.

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- Pour certaines espèces de mineuses qui parasitent des arbres ou arbustes à feuilles caduques et dont les larves demeurent dans les feuilles en hiver (celles des marronniers), ramassez soigneusement les feuilles mortes et débarrassez-les rapidement.
- Enfin, assurez-vous que les plants nouvellement acquis ne présentent pas de signes d’infestation.
4 – Moyens de traitement curatif
Si malgré toutes vos précaution préventives un soucis devait survenir, il existe des moyens de luttes biologiques pour endiguer l’infestation. En début d’infestation, vous pouvez toujours essayer de la stopper simplement en supprimant les parties atteintes et en mettant en place des pièges à phéromones.
En cas d’attaque importante, plusieurs solutions sont possible, mais aucune méthode n’a une efficacité totale.
- Pulvérisez une décoction de tanaisie, une infusion de rhubarbe ou une solution à base d’huile de Neem, et ceci aussi longtemps que tous les parasites n’ont pas disparu.
- Depuis une époque assez récente, le jardinier amateur peut effectuer des traitements biologiques par pulvérisation de Bacillus thuringiensis qui élimine les noctuelles (mais pas les mineuses protégées par l’épiderme des feuilles).
- Il existe plusieurs souches de B. thuringiensis adaptées aux différentes espèces de noctuelles. Pour le pélargonium, par exemple, pulvérisez toutes les semaines ou 3 fois par mois pendant la saison de végétation.
- Vous pouvez acheter ces insecticides biologiques en jardineries ou rayons spécialisés de grandes surfaces, sous forme de poudre mouillable à diluer dans l’eau. Le traitement se renouvelle tous les 8 à 10 jours plusieurs fois de suite.
- L’élimination du produit se fait au bout de quelques heures et n’a donc que peu d’impact sur l’environnement. Évitez toutefois de traiter en pleine floraison lorsque les fleurs sont visitées par les insectes butineurs.
- Contre la mineuse des tomates, aubergines, gerberas, etc., vous pouvez également traiter biologiquement en utilisant une punaise prédatrice Macrolophus caliginosus (ou pygmaeus). Vous pouvez vous les faire livrer par voie postale en boîtes ou flacons de nymphes sur vermiculite ou d’adultes, les plus petits conditionnements permettant de traiter environ 25 m². Pour traiter efficacement, il faut que la température soit au minimum de 15 °C et les libérer par tas d’individus ce qui facilitera le développement de leur population.

Ben. MASON
Hope,and beauty.
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Je pense que c’est la guerre sur ma terrasse. Après les cochenilles, j’espère qu’il n’y a pas une mineuse sournoise qui attaque. Dur dur d’être jardinier !!!
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C’est effectivement un art de jardiner… Chacun apprend comme il peut et à son rythme. 🍀
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En Inde, il y a une science pour prendre soins des plantes qui s’appelle ‘Vrikshayurveda’. Pour le peu que j’en sache, le principe serait le même qu’en ayurveda – le principe de trois doshas. L’idée serait de soigner les plantes, un peu comme on soigne les hommes, en rétablissant l’équilibre entre les trois doshas. J’ai trouvé un blog sur le sujet: https://vrikshayurveda.wordpress.com
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Après avoir inspecté le lien du blog que j’ai donné, il s’avère qu’il est inactif depuis janvier 2018. Désolé pour le dérangement…
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