L’étreinte bleue violine des glycines

Reconnaissable à ses superbes fleurs violines, blanches ou roses clair qui dégringolent en cascade, la glycine est une plante grimpante souvent odorante, originaire d’Asie. Elle décorera à merveille vos murs, arches, arbres, ou encore vos pergolas, mais doit être cultivée sur un support très solide, car ses tiges ont suffisamment de vigueur pour plier les grillages les plus résistants. Plante de plein soleil , elle redoute le vent, mais se révèle très rustique, capable d’encaisser des températures négatives jusqu’à -20 °C.

Glycines (Wisteria floribunda)
Photo : Autonomie Jardin

1 – Description botanique

Les Glycines(Wisteria)sont des plantes dicotylédones de la famille des Fabaceae (Légumineuses), sous-famille des Faboideae, originaire d’Asie, d’Extrême-Orient et d’Amérique du Nord, qui compte sept à neuf espèces acceptées.

Ce sont des plantes ligneuses et grimpantes à feuilles composées pennées caduques et à fleurs papilionacées, dont certaines espèces sont appelées « glycines ». Certaines d’entre elles sont cultivées comme plantes ornementales en raison de leurs grappes de fleurs printanières et de leur épais feuillage. Selon les espèces et cultivars, les fleurs sont violettes, bleues, roses ou blanches. La longueur des inflorescences varie de 10 cm à un mètre pour Wisteria floribunda var. Macrobotrys. Certains cultivars sont parfumés et parmi ceux-ci, les variétés ‘Rosea’ ou ‘Jacko’. Ces différents cultivars sont originaires des États-Unis, de Chine et du Japon.

L’espèce la plus répandue est Wisteria sinensis, la glycine de Chine, largement naturalisée en Europe occidentale. Une autre espèce est également fréquente, Wisteria floribunda, ou glycine du Japon. Les Wisteria sont des lianes à feuilles caduques. Elles peuvent croître jusqu’à vingt mètres de haut et dix mètres à l’horizontal. Le spécimen de Wisteria le plus étendu au monde a été planté en 1894 et se trouve à Sierra Madre dans le comté de Los Angeles (Californie ): il couvre une superficie de plus de 0,4 hectares et son poids est estimé à 250 tonnes. Selon les espèces, les Wisteria grimpent en s’enroulant autour de leur support (plantes volubiles) soit dans le sens des aiguilles d’une montre (par exemple Wisteria floribunda), soit dans le sens contraire (par exemple Wisteria sinensis).

Les feuilles alternes, composées imparipennées, présentent des folioles opposées.

Wisteria sinensis
Gravure botanique : Pinterest.fr

Les inflorescences sont des racèmes (grappes) terminales, allongées, et pendantes. Les fleurs, hermaphrodites, de couleur blanche, rose, pourpre ou bleue, sont de type papilionacé de 1,5 à 2,5 cm de long.

Le fruit est une gousse linéaire à oblancéolée, coriace, renflée au niveau des graines. Les graines, toxiques, sont au nombre de une à six par gousse.

Wisteria sinensis
Photo : Autonomie Jardin

2- Culture et entretien

La glycine est à planter idéalement au printemps, sinon toute l’année en dehors des périodes extrêmes (sécheresse, canicule, vents forts, gel). On préféra, au moment de l’achat, une plante dans un conteneur plutôt qu’à racines nues, ces dernières étant plus lentes à s’établir. La glycine aime la terre de jardin fertile, sableuse et bien drainée. Peu exigeante, elle est capable de pousser en sol sec et même pauvre. Cependant, elle n’apprécie pas les sols trop lourds et calcaires.

Lors de la plantation, on aménage au fond du trou une couche de drainage, que l’on recouvre d’un mélange de terreau de compostage et de terre de jardin. Pour l’aider à s’installer, on incline la motte vers son futur support, on l’arrose copieusement , et on paille sa surface sur 5 à 10 cm. On contrôlera sa croissance si besoin en la palissant.

La glycine supporte plusieurs tailles dans l’année (3 à 5). Étant d’un naturel désordonné, elle aura besoin d’une coupe pour limiter la prolifération des rameaux latéraux et maîtriser son port sauvage. De plus, la taille favorisera la formation de boutons floraux. Au printemps, quand les boutons floraux sont formés, on peut couper les rameaux qui n’en ont pas, cela aidera la plante. En hiver, on réduira de moitié les pousses terminales et on ne conservera sur chaque pousse latérale que deux yeux. On évitera de donner de l’engrais à une jeune glycine, cela retarderai sa floraison.

Les boutons floraux sont regroupés su un racème
Photo : Autonomie Jardin

3 – Utilisation au jardin

Au printemps (d’avril à juin), de longues grappes odorantes pendent des branches de la glycine. Chez la glycine du Japon, Wisteria floribunda cv. ‘Macrobotrys’, elles atteignent jusqu’à un mètre. Les fleurs parfumées de la glycine sont bleues, blanches, pourpre foncé, violet clair ou foncé. Certaines espèces ont même le bon goût de fleurir deux fois dans l’année : au printemps puis de nouveau en été. Quant à ses tiges, ligneuses et volubiles, elles peuvent facilement atteindre une longueur de 20 à 25 m, et jusqu’à 30 m chez Wisteria sinensis, la glycine de Chine, si on ne les contrôle pas.

Au printemps, la glycine expose son feuillage vert tendre, qui se fonce en été et se dore en automne avant sa chute hivernale. Ses fruits sont des gousses semblable à celles des haricots. Parmi les atouts de la glycine, citons le parfum de miel des fleurs roses de Wisteria venusta ‘Rosea’.

La glycine ornera de sa cascade de fleurs un mur, un vieil arbre, une arche, une tonnelle ou encore une pergola. Attention tout de même à la qualité du support, ses tiges ont la force de tordre les grilles les plus solides ou de desceller des colonnes trop chétives.

On peut aussi en faire un petit arbre sur tige en la faisant pousser le long d’un support durant les premières années et en la taillant de manière appropriée.

La glycine aime les situations ensoleillées et chaudes, à l’abri des vents forts et frais qui peuvent endommager ses boutons floraux à la sortie de l’hiver. Contre un mur orienté à l’ouest, elle profitera du soleil chaud de l’après-midi et de la chaleur emmagasinée. Rustique sous nos climats, la glycine supporte des températures négatives allant jusqu’à -20°C.

La glycine peut colorer une haie ou un bosquet durant les premières semaines du printemps, superbe en association avec les feuillages pourpres, et les arbustes à floraison printanière jaune
Photo : Autonomie Jardin

4- Multiplication des glycines

Les glycines sont de croissance vigoureuse. Ainsi, un jeune sujet pourra voir sa croissance annuelle dépasser le mètre si les conditions sont optimales. De même, il est courant d’apercevoir des sujets âgés atteignant des volumes impressionnants. Un sujet issu de semis mettra, lui, une dizaine d’années avant de fleurir. La multiplication est plus facile à partir de boutures ou de marcottes d’exemplaires dont on connaît l’aptitude à fleurir.

La glycine envoie ses fleurs avant ses feuilles
Photo : Autonomie Jardin

En moyenne la sénescence arrive à partir de 40-50 ans. Certains sujets centenaires sont mentionnés en Angleterre, et en France avec des troncs creux pouvant aller d’un mètre à 3,20 m de circonférence.

Glycine, détails des fleurs
Photo : Autonomie Jardin

Ben. MASON

Publié par Ben. Mason

Jardinier autonome, spécialisé en éco-jardinage, et en permaculture.

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5 commentaires

  1. Merci pour ce bel article ! Il y en a une superbe, d’environ 3-4 m de haut, à côté d’un bâtiment qui va être bientôt détruit à Genève et nous faison tout pour tenter des boutures, des semis (et pourquoi pas en effet du marcotage !) car c’est vraiment dommage de détruire une plante aussi belle. Je viens d’apprendre qu’on pouvait aussi faire des beignets avec ses fleurs (tout comme avec celles du faux-acacias) et que c’est délicieux ! Décidément, il faut vraiment la sauver !!

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