LES CICADELLES ?
Pas de panique !
Les cicadelles sont de petit insectes actifs de mai à septembre, période lors de laquelle ils se reproduisent et pondent. Il en existe des centaines de variantes, toutes regroupées sous l’appellation générale de cicadelle. La plupart d’entre elles mènent une existence discrète, et ne compromettent pas la survie des végétaux qu’elles occupent. Cependant, deux espèces décrites ici peuvent, si elles sont nombreuses, provoquer la mort d’une plante, ou d’un arbre.
Voici quelques astuces et conseils pour s’en préserver sans nuire à la biodiversité de votre jardin.

Photo : Quelestcetanimal.com
1 – Reconnaître les cicadelles
La cicadelle est un petit insecte piqueur-suceur tout comme le puceron ou la cochenille. Cet insecte appartient à l’ordre des hémiptères et à la famille des Cicadellidae, qui est originaire d’Amérique du Nord. Il s’apparente à une cigale mais ses dimensions sont bien plus réduites. Plusieurs espèces de cet insecte ont été repérées en France après la seconde guerre mondiale et se sont localisées principalement dans les vignobles du bordelais. Depuis, elles se sont adaptées à d’autres types de plantes cultivées dans nos jardins : vivaces, arbustes, fruitiers, graminées…
La cicadelle est souvent décrite comme un petit papillon blanc, crème, brune ou verdâtre, aux ailes cireuses . Sa taille peut aller jusqu’à 1,5cm mais elle peut être beaucoup plus petite. Elle se cache sous les feuilles où elle cherche l’atmosphère chaude et humide qu’elle affectionne particulièrement. À la moindre menace, elle se planque derrière une feuille ou une branche, parfois elle saute et s’échappe de façon rapide.
Toute la belle saison, de mai à septembre, les cicadelles pondent leurs œufs dans les feuilles et les bourgeons des plantes , ou sous l’écorce des arbres. Pour protéger ses œufs du dessèchement et des prédateurs, la cicadelle dépose une muqueuse qu’elle secrète, insufflée d’air, celle-ci forme une mousse blanche, appelée « crachat de coucou ».
Photo : oiseaupapillojardin.fr Photo : Insectes-net.fr
Protégée par cette sécrétion , la larve commence à piquer les feuilles et les tiges de la plante hôte, tout comme l’adulte, pour en absorber la sève élaborée. Les cicadelles écumeuses les plus communes sont le cercope des prés et la cicadelle verte, couramment appelés pucerons baveurs, ou encore poux cracheurs.
La cicadelle blanche (pruineuse) est la plus nuisible et sévit dans les jardins du sud de la France.
En règle générale, le préjudice est de nature esthétique mais dans le cas d’une franche invasion, la plante infestée peut être épuisée et finir par succomber.
2 – Deux espèces problématiques
La cicadelle verte :
La cicadelle verte (Cicadella viridis) mesure entre 5 et 10 mm. Les ailes de la femelle sont généralement vertes tandis que celles du mâle sont variables (bleuté, brunes…) et le premier segment du thorax est jaune et vert. Très fréquente, on la retrouve aussi bien sur les plantes herbacées que sur les arbres et arbustes : rosier, ronce et arbres fruitiers par exemple.

Photo : Naturespot.org.uk
La cicadelle blanche ou cicadelle pruineuse :
Originaire d’Amérique du Nord, la cicadelle blanche, aussi appelée la cicadelle pruineuse (Metcalfa pruinosa) est un insecte dont la couleur va du gris clair au gris foncé. Il sévit dans le sud de la France.

Photo : Wikipedia.org
La larve sécrète une couche cireuse, la pruine, sur les plantes hôtes qui lui servent à s’abriter. Cette pruine favorise le développement d’un champignon, la fumagine.
Elle a également la particularité d’exsuder un miellat recherché par les abeilles, et les fourmis qui le transforment en nourriture.
On observe la cicadelle blanche sur les érables, les cornouillers, les saules, mais aussi sur des cultures fruitières aussi diverses que la vigne, l’olivier, les agrumes, les abricotiers, les pêcher etc.
Dans le cas d’une infestation très virulente la cicadelle blanche peut provoquer la mort du végétal.

Photo : Blogspot.com
3 – Signes de la présence de cicadelles
Les dégâts observés outre les sécrétions de pruines, cires, ou crachats de coucou, sont :
– Un affaiblissement des plantes consécutif aux piqûres des insectes.
– Le développement de la fumagine. Champignon noir qui recouvre les feuilles et nuit au processus de photosynthèse.
–Un dépôt de miellat, substance collante similaire à du miel. Fourmis et abeilles en raffolent, soyez donc vigilant si vous observez des allées et venues de fourmis sur vos plantes.
La plupart des cicadelles sont inoffensives et n’ont que peu d’impact sur vos cultures. Elles ne sont, en général, pas suffisamment nombreuses pour occasionner des dégâts considérables. Au pire, on observera un manque de vigueur de pousse durant la période de croissance, voire une décoloration des feuilles.
Les piqûres sur les feuilles notamment ressemblent un peu à de petits pigments jaune/brun. Les feuilles ainsi dévitalisées peuvent chuter.
4 – Moyens préventifs de lutte
Vous l’aurez bien compris, face à cet insecte peu nuisible, il est inutile de sortir l’artillerie lourde. Les méthodes préventives seront la meilleure garantie de la non prolifération de ces ravageurs discrets. Voici les auxiliaires de cultures qui vous aideront à éviter les invasions :
–Les oiseaux insectivores particulièrement les mésanges bleues. Installez des nichoirs (diamètre du trou de 26 à 28 mm)pour favoriser leur présence.

Photo : Oiseaux.net
-Sachez aussi tirer partie de certaines espèces de coccinelles, punaises prédatrices, et araignées de jardin, qui se nourrissent des cicadelles. À ce titre, limitez , mieux, cessez toute utilisation de pesticides, et insecticides, même biologiques.
– Autres auxiliaires sympathiques, les lézards semblent être amateurs de la cicadelle blanche.
-La petite guêpe parasite, Neodryinus typhlocybae, est un prédateur naturel qui pond ses œufs dans les larves de la cicadelle blanche.

Photo : Shopping.agrimag.it
5 – Soins curatifs
En dernier recours, et seulement en cas d’invasion généralisée, on peut avoir recours à des pulvérisations de savon noir. Ces pulvérisations doivent être effectuées le soir, par temps humide, mais sans pluie. On évitera aussi de traiter en présence du vent.
Les insecticides dits d’origine végétal à base de tabac, piment, ou pyrèthre sont efficaces, mais auront aussi un impact négatif sur la biodiversité générale de vos espaces verts. À éviter absolument donc !

En cas d’invasion minime, passez les feuillages de vos plantes et arbustes au jet d’eau afin d’éliminer pruine ou crachats. Vous pouvez également et simplement passer avec les doigts pour enlever la bave, ou la pruine. Ainsi privée de sa protection, la larve trépassera rapidement.
Ben. MASON
A reblogué ceci sur lebienetreauboutdesdoigtsnaturellement.
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Merci. Les ravages de la cochenilles farineuse sont assez similaires. je précise que ses capacités de nuisance sont très fortes notamment dans l’hémisphère sud où il n’y pas d’hiver à proprement parler. Le savon noir est une option mais qui prend un temps énorme (2/3 pulvérisations par semaine pendant au moins 3 semaines). J’en arrive à la conclusion que le meilleur moyen de limiter la prolifération de la cochenille c’est la création d’un écosystème naturel limitant leur prolifération (certaines espèces de coccinelles encore que les fourmis défendent férocement leur cheptel de miellat) et des arrosages très fréquent. En l’absence d’arrosage, les plantes de taille moyenne meurent en 3 mois. Enfin certaines espèces sont plus sensibles aux cochenilles que d’autres. A part l’expérience, je n’ai pas défini les critères d’appétence de ces bestioles. Merci en tout cas pour ces explications concernant une espèce que je ne connaissais pas.
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Merci Thib pour toutes ces précisions avec lesquelles je suis en accord.
Pour ce qui est des critères d’appétences de la cochenilles, il est vrai que je n’ai pas vraiment d’idée là-dessus, mais il est vrai que la cochenille n’est pas difficile et s’attaque à presque toutes plantes. Cependant j’ai observé qu’elles aiment bien se positionner sur le coté exposé nord de la plante infectée. Sans doute apprécient-elles une relative fraîcheur.
Bon dimanche
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Je me demande si je n’ai pas souvent confondu les cochenilles et les cicadelles qui font apparemment des ravages identiques, comme le dit Thib . On peut toutefois les reconnaitre puisque les premières sortent une substance orange
quand on appuie dessus ( colorant alimentaire ) Quoiqu’il en soit, la chasse aux ravageurs des plantes peut constituer une occupation temps complet Merci pour ces informations
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Merci Elienad,
Comme vous le dite, la confusion est possible avec la cochenille farineuse, qui effectivement produit un liquide orangé lorsqu’on les écrases. Il existe en Espagne des cultures de figuier de barbarie (Opuntia), destinées à servir de support d’élevage pour la cochenille farineuse, en vue de fabriquer le fameux colorant alimentaire que l’on retrouve notamment dans les Knackis, et saucisses de Vienne. Bon appétit!
Benjamin
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Coucou Benjamin,
Je te remercie pour ces précieuses informations concernant ces insectes miniatures… C’est une ancienne camarade du cours photo qui m’a fait découvrir les crachats de coucou pour la première fois. C’était assez surprenant.
Bien à toi.
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Pour information :
Bonsoir,
Au début de nos abonnements respectifs, je voyais vos publications dans le lecteur de WordPress mais plus à ce jour (en fait, depuis un petit moment). Je tenais à vous en informer car vous n’êtes pas le seul dans ce cas.
Cordialement.
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Bonjour, merci pour votre retour.
Je suis au courant du problème, qui est indépendant de ma volonté. Il semble que le logiciel de publication WP n’arrive pas à suivre la cadence des articles publié par l’ensemble des bloggers. Du coup certains articles passe à l’as.
J’espère que WP se dotera prochainement d’un logiciel plus performant. Je ne vois pas d’autre explication.
Bien à vous
Benjamin
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Espérons qu’ils fassent le nécessaire assez rapidement car de mon côté, j’ai un bon nombre d’abonné dont je ne vois plus leurs publications.
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La cicadelle blanche, ressemble à ce que l’on voit l’été et que je prenais pour des papillons de nuit. Par chez moi, elles ne font aucun dégât, on est plus envahi de fourmi , araigné rouge, mais on a pas mal de lézard, cétoine, guêpe, abeille et autres… Tout un écosystème dans notre jardin , on est donc sauf lol
Merci pour votre article, on en apprend un peu plus sur les insectes.
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