Culture du maïs au potager ;
de nombreux intérêts
Le maïs à la mauvaise réputation d’être gourmand en eau, c’est vrai lorsqu’il est cultivé de manière intensive sur des sols dégradés, et drainants. En sol plus noble et de façon raisonnable, la mise en culture de quelques dizaines de cannes de maïs ne vous demandera pas plus d’arrosage mais peut en revanche présenter plusieurs avantages, en plus de la récolte de ses épis.

Photo : Autonomie Jardin
1 – Description botanique
Le maïs (Zea mays), aussi appelé blé d’Inde au Canada, est une plante herbacée tropicale annuelle de la famille des Poacées (graminées), largement cultivée comme céréale pour ses grains riches en amidon, mais aussi comme plante fourragère.
Cette graminée, originaire du Mexique, constituait l’aliment de base des Amérindiens avant l’arrivée en Amérique des européens. La plante fut divinisée dans les anciennes civilisations d’Amérique centrale et méridionale, et était cultivée par les Amérindiens avec la courge et le haricot en utilisant la technique dite « des trois sœurs » (voir point 3).

Famille : Poacée
Culture : Annuelle
Exposition : Ensoleillée
Sol : Fertile et profond
Semis : Direct en terre de mai à juillet
Récolte : Mi juillet à octobre
Gravure botanique : wikipedia.org
Introduite en Europe au 16ème siècle, elle est aujourd’hui la céréale la plus cultivée au monde devant le riz et le blé. Avec l’avènement des semences hybrides dans la première moitié du 20ème siècle, puis plus récemment des semences transgéniques, le maïs est devenu le symbole de l’agriculture intensive en occident et en Chine mais il est aussi cultivé de façon très extensive dans l’Ouest de l’Afrique du Sud ou semi-extensive en Argentine et en Europe de l’Est.
Ces cultures conventionnelles intensives détruisent les sols, ceux-ci deviennent plus minéral et drainant, et retiennent également mal les éléments nutritifs du sol. C’est la raison pour laquelle le mais a la réputation de nécessité beaucoup d’eau, et de fertilisants.
Toutefois, dans le cadre d’une culture raisonnable cette grande graminée présente bien des avantages, notamment un apport d’ombre aux cultures plus sensibles aux rayons du soleil.
C’est une culture qui préfère les sols profonds et riches mais qui peut s’accommoder de conditions plus difficiles, comme des sols sableux, argileux ou calcaires, à condition de lui assurer les apports d’eau et d’éléments nutritifs nécessaires.
La culture du maïs est intéressante pour les sols, grâce à son enracinement profond et ses importants apports de matière organique (huit à dix tonnes par hectare) assurés par les résidus de culture.
Les variétés sont nombreuses, elles diffèrent par la taille du grain, sa couleur, qui peut aller du doré au pourpre en passant par des teintes plus orangées ou bleues noires. Certaines souches produisent un grain plus sucré que l’on appelle maïs doux. Il existe aussi des semences paysannes reproductibles, qui présentent l’avantage de pouvoir être ressemées chaque année. Choisissez donc soigneusement vos semences, selon vos préférences, votre climat, et la période à laquelle vous souhaitez semer.

Photo : Wikipedia.org
2 – Culture et entretien
Le maïs se sème directement en place sur planche de culture, assurez vous que le sol soit frais, profond, et décompacté. Le semis s’effectue au mois de mai lorsque tout risque de gel est écarté. Semez en lignes espacées de 1,5 mètres, une graine tous les 20 centimètres environ.
Maintenez le sol humide jusqu’à la levée de vos semis, puis espacez les arrosages tous les 2 jours environ (en fonction de la météo, du type de sol, et de l’exposition aux vents). Si votre sol est drainant, un arrosage par jour en été peut s’avérer nécessaire, un épais paillage peut toutefois limiter légèrement la fréquence d’arrosage sur ce type de sol.
Dans un sol riche et profond, les arrosages doivent être copieux mais plus espacés dans le temps, une à deux fois par semaine en été. L’association de culture dite « Milpa » est également une solution avantageuse afin de réduire l’apport global en eau, mais aussi en fertilisants.

Photo : Autonomie Jardin
Quand vos plants mesurent environ 15 à 20 cm, vous pouvez semez pois et haricots à rames du coté sud de votre rangée de maïs. Plus tard, lorsque les maïs auront atteint une cinquantaine de centimètres, vous pourrez implantez vos jeunes courges devant les pois et haricots, ceux-ci commenceront à grimper sur les tiges du maïs.
Suivant la variété cultivée, et la période du semis, vous récolterez les premiers épis entre mi-juillet pour les souches précoces, jusqu’à fin septembre pour les variétés plus tardives.

Photo : Autonomie Jardin
3 – Utilisations et associations possibles
Les tiges de maïs font d’excellents tuteurs pour pois à rames et haricots grimpants. Comme toutes les légumineuses, ces plantes enrichissent le sol en azote, ce qui est bénéfique au maïs et à la courge qui formera vite une épaisse couverture végétale qui maintiendra le sol frais au pied des plantes et limitera les herbes spontanées. Cette association de culture ancestrale en Amérique latine est appelée la Milpa, ou « les 3 sœurs », elle y est éprouvée depuis des siècles. De plus, le duo légumineuses-maïs offrira de l’ombre aux courges qui supportent mal le soleil estival. Les blettes évoluent également très bien au pied du maïs, vous pouvez donc par exemple alterner blettes et courges, tous les 1,5 mètres au pied de votre « haie de maïs. Pour une diversité plus complète, n’hésitez pas à introduire quelques plants de tournesol dans votre rangée de maïs, eux aussi serviront de support aux grimpantes, et ne manqueront pas d’attirer de nombreux pollinisateurs.
Il est aussi possible de produire radis, laitues, épinards, et carottes au nord d’une rangée de maïs, ces légumes pourront ainsi être protéger du soleil. Des semis de zinias, de soucis, d’oeillets d’Inde, et de phacélie peuvent aussi être réalisées en bordure de planche.

Photo : Autonomie Jardin
En fin de culture, la biomasse produite pourra être compostée directement sur la planche de culture, ce qui fera un bel apport carboné à votre sol.

Des questions, ou une précision à propos de cette méthode de culture? N’hésitez pas à me contacter. Vous pouvez aussi faire part de vos techniques et astuces au sujet du maïs dans les commentaires.
Je vous souhaite un agréable week-end, plein de soleil et de belles récoltes. 😉
Ben. MASON
Bonjour
Je n’ai pas encore à nouveau un potager mais j’ai une question (euhh, non, trios questions)
Admettons que j’achète du épis de maïs (à cuire) et que j’en garde deux ou trois graines, que je plante. Vont elles germer ?
De même que si je suis en vacances et qu’au bord d’un champ il y a un épis de maïs à terre que je prend ; si j’en prend une graine que je plante en terre, va t’elle germer ?
Ou faut il se procurer des graines particulières ?
Merci et belle journée au jardin
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Salut Yoshimi,
Pour répondre à tes 3 questions, je dirais que tu peux tenter de semer aussi bien des grains issus d’un épis acheté dans le commerce, que ceux d’un épis ramassé aux abords d’un champs. Celles-ci germeront sans doute, cependant ne connaissant pas la variété récupérée, il y a des chances pour que tu obtiennes des épis qui ne seront pas identiques au grain récupéré initialement en raison de pollinisation croisée avec d’autres variétés fleurissant en même temps. Parfois les plants peuvent même être stériles, et ne donneront tout simplement pas d’épis.
Pour éviter les mauvaises surprises, tu peux acheter des graines via le lien présent dans l’article(semences paysannes reproductibles), tu y trouveras de nombreuses variétés qu’il te sera possible de ressemer d’année en année, et tu seras assurée que les graines ne soient pas traitées, ou génétiquement modifiée.
Si tu décides de tenter avec un épis récupéré, assures toi de le stocker dans un endroit sombre, sec et frais jusqu’au mois de mai l’an prochain, période à laquelle tu pourras le ressemer.
Je te souhaite un bon week-end
Benjamin
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Bonjour
Merci beaucoup de tes explications, elles me seront utiles
Beau dimanche
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Bonjour Ben,
Les photos prises par toi-mêmes sont très belles. La première est fantastique avec les effets de la lumière. C’est tuant ! Bel article comme d’hab.
Rien à voir avec le maïs mais je t’enverrai une photo tout à l’heure car j’ai une question sur les vignes… Avec la photo, tu pourras analyser et me dire ce que c’est. Je t’expliquerai par mail de toute manière. Merci d’avance 🙂
Passe une belle journée !
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Merci pour ta lecture, et tes compliments Tu Hong, 🙂
J’ai eu une prof de photo venant de Belgique qui m’a gentiment expliqué quelques astuces pour faire de beaux clichés, j’essaie de progresser 😉
J’attend les photos de ta vigne, j’essaierai de t’aider du mieux possible.
Bonne journée à toi aussi
Ben
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Trop cool ton article, j connaissais juste quelques souches mais tu m’en a appris d’autres.
Merci !
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😉 Merci Holmes,
Content de savoir que tu suis mon blog, et ça me fait plaisir de te faire découvrir de belles variétés qui sont adaptables par ailleurs chez toi à Madagascar.
J’espère que tu n’abandonnes pas tes projets là-bas, je pense que bien des choses formidables y sont envisageables. Je serais présent pour t’aider quand tu voudras te lancer.
Je te souhaite un beau week-end
Ben
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On attend juste que les conditions de voyage sois bonnes….
Sa sera toi le chef du projet mon ami.
Allez bon week-end à toi aussi.
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merci pour cet article. Je retiens notamment cette possibilité du mélanger maïs/pois/courge.. Après ça reste une forte exigence en arrosage le maïs pour de gros volumes.
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Moi aussi j’avais des a priori sur cette plante. Je trouve intéressantes les associations que tu décris. J’ai aussi découvert que le mais pouvait être multicolore 😉
Merci. Alan
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Salut Alan, ravi de te faire voir cette plante sous un jour différent 🙂
Effectivement le maïs peut être multicolore, ce sont même génétiquement les meilleurs grains car la nature, tout comme toi et moi, aime la diversité.
Il est à noter que sous ses latitudes naturelles « zéa mays » pousse sur des sols montagneux ou volcaniques, riches; mais très drainants, ils est en revanche arrosé de façon très fréquente par l’importante pluviométrie locale. Chez nous, les sols sont souvent dégradés, drainants, et les pluies sont moins fréquentes, ce qui entraine souvent irrigation et fertilisation à outrance.
Bon week-end Alan
Ben
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Cette variété de couleurs fait vraiment envie ! Autant de les admirer que de les manger. Merci pour ces bons conseils d’association de plantes. Belle journée ! Danielle
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Bel article . Merci. Bon week-end. Thierry
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