Augmenter l’espace cultivable
avec le jardin vertical
L’idée n’est pas nouvelle en soi, elle est simplement une variante utile du concept des murs dits végétaux, ou végétalisés. Pour les petits espaces cultivés, c’est un moyen intéressant de gagner en espace cultivable. En effet ce type de dispositif prend peu de place car il n’occupe pas de surface au sol. De plus, en optant pour un système fait maison, vous pourrez obtenir à faible coût, un jardin, ou un potager vertical sur mesures, et adapté à vos besoins ainsi qu’à vos envies. Quelques règles sont néanmoins à observer pour que l’expérience du jardin/potager mural se passe bien.

Photo : Autonomie Jardin
1 – Principe et intérêts d’un jardin vertical
Le principe d’un jardin ou d’un potager vertical est simple, il s’agit simplement de pouvoir cultiver quelques plantes fleuries, aromatiques, ou/et légumes supplémentaires sur un espace qui ne prenne pas de place au sol. L’intérêt principal réside dans le fait qu’il peut être une bonne solution pour les balcons, terrasses, ou petits espaces cultivés, où la surface au sol fait défaut.
Le jardin potager mural vous permettra en outre de travailler à hauteur d’homme, bien pratique et moins pénible pour l’entretien, et les récoltes. De plus, ce dispositif étant hors-sol, et placé en hauteur, il limitera les risques d’attaques d’insectes, d’escargots, de limaces, et peut aussi éviter certaines maladies endémiques à la pleine terre.
Enfin, en plus de son aspect ludique notamment pour les enfants, ce type de jardin suspendu peut se révéler très esthétique si on prends soin de finaliser les détails de sa jardinière murale.
Un potager ainsi conceptualisé comporte néanmoins quelques inconvénients qu’il faut avoir en tête avant de se lancer dans sa construction. Il comporte évidemment en premier lieu tous les inconvénients de la culture hors-sol, à savoir :
-Nécessite des arrosages fréquents.
– Apport d’engrais organique indispensable au bon développement des végétaux.
– Rendements limités, et moins qualitatifs gustativement.
– Sujet à l’oïdium si le dispositif est mal ventilé, ou si les plants sont trop serrés.
– Beaucoup de légumes ne sont pas adaptés à ce mode de culture.
En outre, il faut disposer d’un peu de temps (2 heures environ) pour construire le support, qui en jardinerie peut coûter très cher, et ne sera pas forcément adapté à votre espace, ou à vos besoins.

Photos : Autonomie Jardin

Les quantités de terreau nécessaire (80litre pour un petit dispositif)sont importantes, et peuvent aussi décourager celles et ceux qui ne disposent pas d’un compost pour produire eux même le substrat. Il faut aussi savoir que remplir le dispositif de terreau prend aussi un certain temps.
2 – Fabriquer un jardin vertical (La méthode en palette)
Avant toute chose il vous faudra récupérer une belle palette en bonne état. Assurez vous que les dimensions correspondent à celles de l’emplacement prévu pour recevoir le dispositif.
Le procédé est ensuite assez simple car il ne nécessite pas de démonter la palette, et les étapes de fabrication sont simples à réaliser.
- Commencer par fermer le fond de ce qui sera le bas de votre dispositif, on procède sur l’un des cotés moins large de la palette. J’ai simplement eu à agrafer une feutrine à cet endroit, il faut que le tissu ou la toile utilisée soit perméable.
- Sur le dessous de la palette, qui sera le coté appliqué contre le mur, il s’agit de le fermer complètement. Soit à l’aide de planchettes en bois récupérées sur d’autres palettes, soit, plus simple et sans doute moins esthétique, vous pouvez simplement habillé cette partie de la palette avec des sacs de terreaux vides, ou des sacs à ordures ménagères assez épais. Cette dernière méthode vous permet d’habiller du même coup les cotés de votre potager vertical.

Photo : Autonomie Jardin
- Si vous avez optez pour les planchettes, il vous faut maintenant fermer les cotés de la palette. Vous pouvez soit clouer, ou visser les planchettes.
- Sur le dessus de la palette, qui constituera la face de votre potager, et l’endroit sur lequel vous intégrerez vos plants, on voit bien que le terreau ne peut pas être maintenu en l’état. Il s’agit donc de placer sur cette face un grillage de type grillage à poule, qui permettra de maintenir le substrat dans le coffrage créé. On agrafe simplement le grillage, bien plaqué sur la palette, et ce en partant du haut du dispositif, jusqu’au dessous, par dessus la feutrine incluse. Ce renfort grillagé sous la feutrine permettra de mieux retenir le poids du terreau.
- On prendra soin de laisser le dessus du dispositif ouvert pour pouvoir remplir de terreau, et aussi pouvoir planter ensuite au sommet du potager mural.
- Vissez 2 ou 3 fixations en aciers sur le dessus du dispositif afin de pouvoir le fixer à son support. 2 fixations supplémentaires peuvent être placé dessous, notamment pour les dispositifs volumineux. Ces fixations supplémentaires assureront plus de stabilité à votre structure. N’oubliez pas que le poids du potager mural rempli de substrat, de plantes, et lesté par l’eau d’arrosage pèse lourd, pas loin de 100 Kg pour de petits dispositifs. Le support sur lequel vous fixerez votre potager vertical doit donc être choisi avec soin. Il doit être solide, et stable.
- Fixez le potager verticale au mur ou au support choisi. Veillez à ce que l’endroit bénéficie d’un ensoleillement relativement conséquent car les légumes nécessite du soleil pour se développer. De même si on peut éviter les expositions trop venteuses, ce ne sera que mieux. Comme vous le verrez ce type de contenant pas très épais, fixé au mur, et ouvert devant, fait que la terre sèche assez vite. Repérez les endroit ou se positionnent vos fixations, marquez l’emplacement au crayon, puis percez les trous à la perceuse. Il ne vous reste en suite qu’à visser solidement le dispositif à son support. (Cette étape nécessite en général d’être au moins deux personnes)
- Remplissez votre coffrage de terreau après avoir placer des billes d’argile au fond du dispositif. Prenez soin de tassez le terreau à l’aide d’une pelle à manche, ou d’un balai. Cet étape prend un certains temps mais elle est indispensable pour que votre contenant soit rempli de manière homogène.
- Arrosez bien votre potager mural terminé, le substrat va ainsi se tasser, il vous faudra ensuite compléter au dessus avec un dernier ajout de terreau.
- Plantez et ensemencez votre potager vertical. Arrosez bien après la plantation et les semis.

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3 – Quelles plantes puis-je intégrer à mon jardin potager vertical ?
Bien des plantes ne s’adapteront pas à ces conditions de cultures particulières. À moins que le dispositif soit très volumineux, on évitera à tous prix les légumes imposant, et ceux qui portent des fruits très lourd. Exit donc, Courges, courgettes, melons, pastèques. Les légumes feuilles très volumineux sont aussi à proscrire, hors de question d’espérer faire un pied d’artichaut sur votre potager vertical. De façon générale évitez les plantes, ou buissons à grand développement et/ou difficile à contenir.
Heureusement, les possibilités sont tout de même nombreuses. Il y a déjà énormément de petites aromatiques au développement raisonnable, ou facile à contenir qui s’adapteront très bien au potager mural. Je pense notamment au Persil, Basilic, Ciboulette, Verveine citronnelle, Thym, et Sauges. On évitera la Menthe qui colonisera entièrement votre potager vertical grâce à ses racines traçantes. En règle générale, on oubliera tout ce qui produit ce type de racines invasives.

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Les laitues et les roquettes s’intègrent également très bien au potager mural, mais il ne faut pas trop les serrer. Les épinards peuvent aussi être essayer, ainsi que les blettes, qu’on plantera de préférence sur les cotés car leur développement est assez important. Les légumes fruits tels que Kiwanos, ou concombres peuvent aussi trouver leur place dans votre espace de culture suspendu, décidez si vous désirez les faire monter, ou si vous voulez qu’elles dégringolent et dirigez et maîtrisez leur développement en ce sens, vous pouvez aussi prévoir un support ou tuteur à proximité, ou au dessus du dispositif mural, afin de diriger convenablement vos lianes.

Photo : Autonomie Jardin
Les tomates sont compliqués sur ce type de support car les lianes partent en tous sens, les fruits sont lourds, bref on rame, mais je pense que l’expérience est néanmoins envisageable. La tomate de type cerise se prêtera sans doute mieux à cette méthode de culture car son développement est moindre, et ses fruits plus légers. Sur le dessus du potager, vous pouvez par exemple planter oignons, et mini poivrons, ou des aromatiques. Pour les desserts on pourra introduire quelques Fraisiers, ceux-ci apporteront des touches de couleur à votre œuvre finale. Enfin, pour égayer l’ensemble de la structure, vous pouvez compléter avec quelques petites plantes ornementales tapissantes, ou retombantes. Dans mon cas, quelques boutures de Sédums, Délosperma, Apténias, Chlorophytum, Oeillets d’Inde, et Lierres viennent embellir l’édifice végétalisé.

Photos : Autonomie Jardin

4 – Semis et bouturettes, le secret de la réussite
Pour réussir votre jardin vertical, il ne suffit pas de choisir les plantes adaptées, il faut aussi que vous puissiez les y introduire facilement. Le maillage du grillage ne permet pas de passer des mottes de gros volumes. Ceci nécessiterait de devoir découper le grillage, fragilisant, voire annulant ainsi son rôle de soutènement du substrat. Pour réduire ces découpe de grillage inévitables à leur minimum, je suggère d’opter pour la patience en réalisant semis et petites bouturettes qui pourront se repiquer très aisément au travers du grillage. J’ai réalisé ces mini- boutures, et ces semis dans de petits contenants en carton, avec les éléments séparateurs du centre d’une boîte d’oeufs (je sais c’est un peu compliqué, mais en gros c’est ça). 😜

J’ai procédé ensuite à un bouturage classique à l’étouffée, chaleur, humidité, lumière vive sans soleil direct durant une dizaine de jours.

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5 – Entretien du potager vertical
Bien sûr, votre jardin potager vertical bien installé, et vos légumes en route, il convient d’entretenir correctement ce mini-potager suspendu.
Tout d’abord, comme expliqué plus haut, un jardin mural s’assèche rapidement, à fortiori lorsqu’il fait chaud et que le vent souffle fort. Il vous sera donc nécessaire de :
– Vérifier durant la période printemps-été, chaque matin, que votre potager est suffisamment hydraté. Si le substrat sèche de façon superficiel sur la face grillagée, et exposée aux éléments, vous pouvez vous contenter de réhumidifier en surface à l’aide d’un pulvérisateur.
– Attention à ne pas pulvériser d’eau sur les feuillages de vos plantes, sauf début de matinée, ou fin de journée.

Photos : Autonomie Jardin

L’entretien général(les points clés) ;
– Arrosez le dispositif en début de matinée, l’arrosage au soir favorisant les raids nocturnes de gastéropodes(limaces et escargots). De même, pour éviter l’apparition de l’oïdium, n’aspergez pas le feuillage si la température dépasse la barre des 20°c, surtout en l’absence de vent. Lors des journées estivales chaudes et venteuses, après avoir bien arrosé votre jardin vertical, vous pourrez retourner une bouteille d’eau au sommet du dispositif afin de maintenir votre potager humide de manière régulière et diffuse.

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– Contrôlez autant que faire se peut la croissance, et la direction de vos plants, ceci est un point important si on veut éviter une pousse anarchique, avec des végétaux qui s’entre-tuent, et se refilent des maladies. Cet entretien régulier évitera également que vos plantes ne se fassent mutuellement de l’ombre.
– Récoltez régulièrement vos légumes, et profitez-en à cette occasion pour nettoyer et tailler les plantes qui vieillissent mal, ou qui se développent trop amplement.
– Remplacez régulièrement les laitues et autres légumes feuilles récoltés, pour cela, anticipez, et faites régulièrement des semis.

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– Apportez régulièrement un engrais organique. Je préconise personnellement l’utilisation d’un bon purin d’ortie 1 fois par semaine de mars à mai, puis du purin de consoude, une fois par semaine durant le mois de mai, et juin, voire début juillet si il ne fait pas trop chaud.
– Stoppez les apports de fertilisant durant l’été, dès les premières vagues de chaleur, les plantes n’assimilent que très peu l’engrais dans ces conditions, vous risqueriez donc de brûler les racines, par accumulation des éléments nutritifs autour de ces dernières. De juillet à octobre on se contentera donc d’apporter uniquement de l’eau.

– Quelques fertilisations sont possibles durant l’automne, elles aideront vos vivaces à stocker des éléments de réserve pour traverser vaillamment l’hiver.

Photo : Autonomie Jardin
– Pas d’engrais durant le repos hivernal, pour le même motif qu’en été.
Des arrosages plus réduits en hiver, les plantes vivaces restées en place dans votre potager mural ne nécessiteront pas autant d’eau qu’à la belle saison. À la faveur d’une météo plus fraîche, et plus humide voire arrosée, vous pourrez alors oublier un peu l’arrosage de votre jardin potager suspendu.

Photo : Autonomie Jardin
🙂 Je vous souhaite un excellent week-end 🙂
Ben. MASON
Bel exemple d’une possible évolution relativement facile vers un mode de culture dans un milieu non adapté à priori à la culture. C’est une ouverture des lendemains différents. Merci pour ta pédagogie qui met cette pratique à la portée de nous tous.
Belle journée à toi Benjamin.
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Merci Hervé pour ta lecture et ton suivi, j’espère que nous aurons le plaisir de nous revoir bientôt.
J’ai cru comprendre par Danielle que des sangliers ont saccagé tes cultures. Pas facile lorsqu’on est à proximité des espaces sauvages, il existe cependant des solutions pour dissuader les animaux sauvages de se promener au jardin. Je tâcherai de faire prochainement un article à ce sujet.
Belle journée également
Ben
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Belle démonstration de ce qu’on peut cultiver quand on n’a pas forcément de jardin pour faire pousser des légumes .Votre pédagogie est claire et bien construite et les résultats que vous nous montrez donnent vraiment envie d’essayer. J’ai déjà les apténias ; à quand mon basilic sur les volets ? Merci pour la simplicité de votre enseignement.
Bonne journée.
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Coucou Ben,
Cette idée de donner une deuxième vie à une mini palette est excellente ! Je te félicite pour la réalisation de ton jardin vertical suspendu. Bravooooo pour ta création dans l’esprit récup. 😉
Bon week-end !
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Salut Tu Hong, merci pour ta visite.
Je suis content que le résultat te plaise 🙂
J’espère que nous referons prochainement un article commun dans le même esprit du « faire soi-même » avec des objets de récup’ banals. 😉 Je crois que tu m’avais suggérer les nichoirs à mésanges, je serais partant pour m’y mettre en aout, si ça te dit toujours.
On se tient au courant
Je te souhaite un bon week-end
Ben
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Excellent cette présentation et le tuto pour un jardin verticale.
Ça donne l opportunité aux personnes ne disposant pas de jardin de pouvoir cultiver pleins de choses.
Encore merci pour l article, j ai pleins d idées qui me viennent en tête.
Bon week-end à toi !
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