LE KIWANO

tombe à pic

Le kiwano, un fruit qui ne manque pas de piquants – Photo: Autonomie Jardin

Avec son aspect hérissé peu engageant, le kiwano est une curiosité en occident bien que sa culture se développe en Europe et dans l’hexagone. Originaire d’Afrique de l’est, il est parfois appelé concombre africain, ou encore concombre du Kenya. Facile de culture, cette liane est robuste et peu sensible aux ravageurs et maladies. De plus, ses origines lui confère une grande adaptation à la sécheresse, elle nécessitera donc peu d’eau. Délicieux en salade lorsqu’il est ramassé vert, le kiwano devient un succulent fruit à dessert une fois parvenu à maturité.

Sans transition, Le Blog aussi se bonifie et lance sa chaîne sur la plateforme Viméo. Prévue initialement pour la rentrée, cette chaîne voit le jour avec un mois d’avance, bien que des améliorations soient encore à venir.

Vous trouverez donc ce sujet en résumé vidéo de 3 minutes sur

Autonomie Jardin ; La Chaîne.

( lien ici, et sur la dernière photo du point 1 ci-dessous)

1 – Description botanique

Le kiwano(Cucumis metuliferus) est une espèce de plante tropicale de la famille des Cucurbitacées. C’est un proche cousin du concombre.

Son fruit, le kiwano, ou métulon, est comestible. Il est également appelé melano, concombre d’Afrique ou du Kenya, ou encore melon cornu et est d’ailleurs originaire de la corne de l’Afrique(si, si c’est pas une blague!), on le retrouve aussi bien au Kenya, qu’en Somalie, ou en Éthiopie, mais aussi au Yémen. Peu connu du monde occidental, il est cependant naturalisé en Australie où il est assez populaire. Le terme “kiwano” est une marque déposée en 1997 en Nouvelle-Zélande, et est depuis tombée dans le domaine public. Sous nos latitudes son apparition remonte à quelques années seulement et il est encore très rare en culture maraîchère.

Techniquement il s’agit d’une liane, comme la courge, ou le concombre, il s’accroche aux supports qu’il rencontre grâce à des vrilles. Son développement est important, ses tiges, couvertes de poils urticants peuvent atteindre plusieurs mètres de longueur. Il est donc important de prévoir un support de culture adapté afin de maîtriser sa vigoureuse croissance.

Comme la courge, le melon, ou le concombre dont il est proche, le Kiwano est une liane de la famille des cucurbitacées – Photos: Pixabay.com

Ses feuilles sont identiques à celles du concombre classique, elle sont d’un vert profond en début de développement, mais on tendance à perdre cette teinte verdoyante en fleurissant. Le feuillage est aussi légèrement urticant, comme celui des courgettes par exemple.

La fleur est également identique à celle du concombre, il s’agit d’une petite fleur jaune, qui ne présente pas vraiment d’intérêt esthétique. Les fleurs sont pollinisées par les insectes butineurs, ce qui déclenche la mise à fruit. Le kiwano est une espèce monoïque, les fleurs mâles et les fleurs femelles croissent donc sur la même plante.

Feuille du Kiwano – Photo: Autonomie Jardin
Les fleurs sont exclusivement pollinisées par les insectes – Photo: Pixabay.com

Les semences sont ovoïdes, plates, de 6 à 9 mm de longueur, couvertes de poils soyeux et sont enchâssées dans un gel de couleur vert-émeraude à jaunâtre. Un gramme de semences en contient une cinquantaine.

Le fruit de cette liane présente une belle couleur orange à maturité. La peau est parsemée d’épines assez redoutables. Il mesure environ dix centimètres. L’intérieur du fruit est vert ou jaune selon les variétés, et contient de nombreuses graines, sa pulpe est légèrement gluante. Le jus a une saveur de banane, de melon, et de kiwi quand le fruit est bien mûr. Encore vert, il aura simplement un goût de concombre.

Fruit à maturité – Photo: Pixabay.com Cliquez sur image pour visionner ce sujet en vidéo(3mn22)

Le fruit à l’état sauvage est toxique, mais les souches cultivées ne présentent pas cette toxicité.

2 – Culture et entretien

Le semis s’effectue sous abri en mars ou avril, directement en godets (1 à 2 graines par godet dans un bon terreau de compostage, affiné au tamis).

Le kiwano se cultive comme le concombre ou le melon. À une température supérieure à 20°C, les semences germent en quelques jours. La floraison est initiée environ 8 semaines après le semis. Ce sont les insectes qui se chargent de la pollinisation et donc de la fécondation des fleurs femelles. La maturité des fruits est atteinte de 30 à 40 jours après la floraison/pollinisation, en fonction des conditions climatiques et des régions. Un cycle de culture complet est donc de trois mois à trois mois et demi. La production de semences est simple car il n’existe pas de pollinisation croisée, et donc aucun risque d’hybridation entre le kiwano, le melon et le concombre. C’est une espèce très productive : un plant peut produire plus d’une cinquantaine de fruits. Les rendements oscillent entre 8 et 45 tonnes à l’hectare. Qui dit mieux !

Le Kiwano se cultive comme le melon, et ses rendements sont tout aussi exceptionnels – Photo: Pinterest.fr

Les jeunes plants peuvent être installés en pleine terre en mai, jusqu’à début juin. Il peut être opportun, si les nuits sont encore fraîches, de le protéger à l’aide d’un voile, ou d’une cloche. Cette plante est peu sensible aux maladies et ravageurs, mais peut être concernée par l’oïdium et le mildiou, attention donc à ne pas asperger son feuillage.

Comme toutes les cucurbitacées, le kiwano apprécie les sols riches et souples. Néanmoins, il se contentera de toutes bonne terre de jardin. Une apport de compost ou de fumier bien décomposé à la plantation du jeune sujet sera un plus. La culture peut également se faire directement sur un tas de compost en décomposition.

Pour l’aider encore davantage, il est possible de lui apporter du purin d’orties durant sa phase de croissance, puis du purin de consoude durant sa fructification.

Les lianes de cucumis metuliferus ont une croissance vigoureuse, il est préférable de les tuteurer – Photo: El huerto 2.0 via Pixabay.com

Le kiwano possède des grandes tiges rampantes que l’on peut conduire en grimpante le long d’un grillage. Cette méthode fait gagner de la place au sol mais cela permet également sa culture aisée en bac sur un balcon, ou une terrasse.

Comme le concombre le métulon peut être conduit sur rames, pergolas, et treillages – Photos: Pixabay.com

Une fois bien enraciné, le kiwano est peu exigeant en eau, avec un bon paillage, les apports d’eau seront donc très limités. Le paillage permettra en outre de maintenir le sol frais, ce qui aidera la plante à faire gonfler ses fruits épineux.

Bien que peu exigeant en eau, le kiwano sera plus à son aise avec un bon paillage – Photo: Autonomie Jardin

Cueillis à pleine maturité, avant les premières gelées, les kiwanos se conservent facilement au chaud plus de 6 mois et il vous sera donc possible de manger des crudités même au milieu de l’hiver. Leur chair jaune, ou verte selon la souche cultivée offre un subtil parfum entre banane, kiwi et melon. Là encore, la variété cultivée déterminera les nuances gustatives.

Le kiwano peut aussi être cueilli encore vert, il aura alors un goût banal de concombre.

Gravure botanique: Pixabay.com

Noms communs : Kiwano – métulon – concombre africain…

Nom latin : Cucumis Metuliferus

Famille : Cucurbitacées

Type de végétation : Légume-fruit cultivé comme une annuelle. Gélif, ne tolère pas les températures négatives.

Feuillage : Grandes feuilles vertes, cordiformes(en cœur),lobées.

Mode de multiplication : Semis et bouturage.

Utilisation : Potager, jardin fruitier et ornemental en bac.

Type de sol : Fertile, profond, humifère et drainé.

Amendement et Fertilisation : Les amendements ne sont pas nécessaires. Toutefois les résultats seront optimisés dans un sol bien fertilisé.

Exposition : Ensoleillée et abritée du vent.

Hauteur : 100 à 250 cm.

Espacement : 2 m si laissé rampant au sol. Pour les cultures en palissage, prévoir un espacement de 50 à 60 cm entre les plants.

Profondeur de plantation : 2 cm de recouvrement du semis avec de la terre affinée.

3 – Association de culture

Le kiwano se cultive bien en compagnie des épinards, fèves, haricots, laitue, marjolaine, pois, radis, en outre on peut l’intégrer à une culture dite Milpa, on le fera alors grimper sur des cannes de maïs, ou encore sur les tiges des tournesols.

En revanche on évitera de l’associer avec d’autres cucurbitacées.

4 – Récolter et conserver le kiwano

Pour une récolte en vert, vous pouvez procéder à la cueillette vers fin août, début septembre. Il faudra patienter encore quelques semaines si vous voulez les ramasser bien mûrs, en octobre, voire début novembre. L’important est de récolter avant que les premières gelées ne détruisent vos cultures.

Les récoltes de ce fruit sont généreuses: Photo: Pixabay.com

Les fruits se conservent durant environ 6 mois à température ambiante. Il est également possible de réaliser confits et confitures que vous pourrez stocker au frais.

5 – Intérêts culinaires et médicinaux

Les fruits sont consommés crus ou grillés. On peut également en faire des confitures et des confits au vinaigre. Les feuilles peuvent être également consommées cuites.

Son excellente capacité de conservation est un avantage non négligeable, prenez garde cependant à ce que les fruits ne s’écorchent pas entre eux avec les picots. Ces blessures provoquent des taches noires sur les fruits, mais n’en compromettent toutefois pas la consommation.

La chair peut être verte ou jaunâtre suivant les variété – Photos Pixabay.com

Les recherches médicales récentes ont mis en exergue que le kiwano contient la cucurbitacine B, un triterpène connu pour ses qualités régénérantes pour les cellules, anti-inflammatoires et anti-cancéreuses.

En 1984, une nouvelle espèce de Cucumis, très proche du kiwano a été découverte en Zambie et dénommée Cucumis zambianus. Des semences bios en sont disponibles chez Kokopelli. Dans la région où il fut collecté, et cultivé, il est appelé “Katanda” et ses graines sont mélangées avec des arachides. Les semences sont viables durant 4 ans.

Photo: Pinterest.com

6 – Rendez-vous sur Autonomie Jardin ; La Chaîne

Comme indiqué en préambule, Autonomie Jardin lance sa chaîne sur Viméo. Vous y retrouverez les articles phares du Blog en résumé vidéo de 2 à 3 minutes, et des sujets exclusifs autour du jardinage écologique, de la permaculture, des plantes, et de l’environnement. Cette chaîne démarre doucement avec peu de moyens, et n’étant pas cinéaste, il me manque sans doute encore un peu d’expérience en la matière. Désolé donc pour l’amateurisme des débuts de cette chaîne, mais son contenu sera amené à très vite évoluer afin que vous ayez autant de plaisir à visionner les sujets en vidéo qu’à les consulter sur le Blog. Merci à tous pour votre compréhension, votre soutien, et votre suivi.

🍀 Je vous souhaite une excellente fin de semaine. 🍀

Ben. MASON

Publié par Ben. Mason

Jardinier autonome, spécialisé en éco-jardinage, et en permaculture.

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8 commentaires

    1. Salut, j’espère que tu te portes bien malgré cette période troublée.
      Merci de m’avoir signalé ce dysfonctionnement. Je constate effectivement un lien mort dans l’extrait, je l’ai enlevé. Cependant les liens présents dans l’article semblent fonctionner correctement. Je ne sais pas trop d’où est venu le bug.
      Désolé pour ce désagrément.

      Bien à toi

      J’aime

  1. Merci pour cette découverte ! Certes il n’a pas l’air engageant mais la description donne fortement envie. Je l’inscris sur la liste des courses Kokopelli. J’espère que la chaine Viméo ne remplacera pas cet article hebdomadaire toujours aussi intéressant car ma connexion satellite (je vis dans les bois) rend le visionnage très laborieux.
    A bientôt, Danielle

    Aimé par 2 personnes

    1. Merci Danielle pour votre passage. Ravi d’avoir su vous donner envie de cultiver ce superbe fruit, si esthétique et délicieux.
      Rassurez vous, la chaîne vient en complément du Blog, mais n’est pas destinée à le remplacer.
      Je suis comme vous, je préfère toujours avoir un bel article à lire, même si j’apprécie une vidéo de temps à autres. C’est donc avec plaisir que je continuerai de rédiger des articles, et publier de jolies photos.
      J’ai beaucoup aimé vos Dhalias Nirvana, ils sont vraiment sublimes, continuez ainsi à nous transmettre votre passion, et nous faire découvrir votre splendide jardin d’Eden vosgien.
      Bien à vous.

      Benjamin

      Aimé par 1 personne

      1. Me voilà rassurée ! Encore merci, Benjamin, pour vos beaux articles et votre intérêt pour mes travaux. Vu les défis qui s’annoncent pour les jardiniers, nous avons plus que jamais besoin de partager nos expériences. Et, pour cela, rien de tel qu’un bon texte bien pensé, bien informé, bien structuré et bien écrit comme les vôtres. A très bientôt, danielle

        Aimé par 1 personne

  2. Je ne connaissais que depuis peu ce fruit plutôt curieux d’aspect mais que vous conseillez comme délicieux.
    C’est pour moi une découverte
    J’ai aussi assisté ce matin au lancement de la « Chaine Autonomie Jardin » sur Viméo qui vient en complément du blog.
    Si vos vidéos ont autant de qualités que les articles de votre blog, je pense que nous allons nous régaler
    Merci pour la qualité de votre travail A bientôt .

    Aimé par 2 personnes

    1. Bonjour Elienad, merci pour votre mot, et vos compliments.
      J’espère pouvoir développer cette chaîne vidéo avec la même efficacité qui m’a permis de réaliser un Blog apprécié. Bien sûr, le soutien des lecteurs est un point très important dans la réussite et le succès d’Autonomie Jardin car ce sont avant tout vos encouragements à tous qui me motivent à continuer de proposer un contenu varié, et de bonne qualité.
      Merci encore pour vos encouragement.
      Je vous souhaite une bonne journée.

      Benjamin

      J’aime

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