Les acariens tétranyques
une plaie pour les végétaux

Communément appelés araignées rouges, les acariens sont de minuscules arachnides qui se nourrissent de l’afflux de sève des plantes. Leur présence est redoutée, et bien connue des jardiniers, mais il en existe une variante plus mobile, et plus tenace encore, la tétranyque. Pas de panique dirai-je uniquement pour la rime, il faut intervenir vite, et sans retenue, mais il est tout de même possible de s’en débarrasser.
Mode d’emploi !
1 – Description
Les tétranyques, parfois appelés araignées rouges, ou encore tisserands , sont des acariens microscopiques qui s’attaquent à de nombreuses plantes d’intérieur ainsi qu’à des plantes ornementales (laurier-rose, oranger du Mexique, rosier…), potagères (haricot, aubergine, concombre…) ou encore des arbres (tilleuls, sureau, sorbier, etc.). Leur rayon d’action est donc très étendu. Les plantes grasses, et orchidées sont aussi couramment touchées.
On rencontre généralement deux espèces de tétranyques dont la biologie et les dégâts sont très similaires : l’acarien jaune, Tetranychus urticae, et l’acarien rouge brique, Tetranychus cinnabarinus. On observe également à l’automne des individus de couleur orangée qui sont les formes hivernantes de T. Urticae.
2 – Symptômes et dégâts
Les tétranyques, de par leur petite taille (inférieure à 1mm), doivent être recherchés à la loupe. Vous pourrez observer de minuscules formes jaunes ou rouges bougeant dans des toiles fines et soyeuses. Ils sont généralement localisés sur la face inférieure des feuilles. Lorsqu’on aperçoit leur présence à l’œil nu, notamment à cause des toiles, et des mosaïques formées sur les feuilles, c’est que l’invasion est déjà très étendue. Il faut alors agir vite.
Ces acariens sont des piqueurs-suceurs : ils se nourrissent du contenu des cellules des feuilles. Les cellules ainsi vidées forment de minuscules points blanchâtres à jaunes qui brillent légèrement à la lumière.

Une attaque se repère souvent à la décoloration progressive des feuilles au début sous forme de taches puis se généralisant à l’ensemble du limbe qui prend alors un aspect bronzé.
Conséquences
Perte de qualités esthétiques
Décolorations des feuilles, si l’attaque est importante elles se dessèchent et tombent
Présence de toiles
Baisse de rendement, et de la qualité des récoltes
Fructification compromise
Dessèchement et mort de la plante
3 – Biologie
Les acariens peuvent s’attaquer à plus de 200 espèces végétales en intérieur ou en extérieur (plantes sauvages et cultivées).
Un acarien femelle vit en général entre 14 et 30 jours et pond une centaine d’œufs par jour, voire plus. La reproduction peut être sexuée (œufs fécondés par les mâles) ou asexuée par parthénogenèse.
De l’œuf au tétranyque adulte, 3 stades larvaires alternent avec 3 phases de repos.
Le développement de ces acariens est très rapide surtout au-delà de 20 °C : 10 jours à 25 °C ou 6 jours à 35 °C pour effectuer un cycle complet (d’œuf à œuf). Jusqu’à 7 générations peuvent se suivre rapidement en été et entraîner une pullulation. Le développement des populations est favorisé par une faible hygrométrie.
4 – Méthodes de culture préventive
Les tétranyques aiment les atmosphères chaudes et sèches, brumisez ou bassinez donc vos plantes régulièrement et évitez de les placer près d’une source de chaleur, particulièrement pour les plantes en pot.
En cas de présence de ce ravageur, espacez vos plantes pour éviter leur propagation.
Pour préserver les auxiliaires naturels, n’utilisez pas de traitements insecticides polyvalents.
En extérieur, favorisez la venue d’auxiliaires naturels en conservant des zones refuges (bandes fleuries, prairie naturelle, installation d’abris pour chrysopes…).
Évitez l’excès de fertilisation azotée.
5 – Moyens de lutte biologique
Il existe plusieurs macro-organismes auxiliaires qui sont capable de décimer les colonies de tisserands :
chrysopes (photo ci-dessus),
punaises prédatrices (Macrolophus pygmaeus),
acariens prédateurs (Phytoseiulus persimilis, Neoseiulus californicus),
cécidomyies prédatrices (Feltiella acarisuga).
En lâchant ces organismes dans vos cultures, les populations d’acariens déclineront rapidement. Ces moyens de biocontrôle sont disponible en jardinerie et sur des sites spécialisés.
La pulvérisation d’une macération d’orties est possible si les ravageurs sont peu nombreux.
6 – Produits et traitements
Pour éviter les produits chimiques, je vous conseille de fabriquer un insecticide naturel, à base de piment fort, et savon noir, dilués à de l’eau.
Les macérations à base de tabac peuvent également faire l’affaire.
En cas de forte infestation, je vous conseille de couper les parties les plus atteintes. Débarrassez vous de branches dans un sac poubelle fermé, voire au feu. Passez ensuite soigneusement la plante au jet pour débarrasser le gros des troupes, aspergez bien sur et sous les feuilles, ainsi que les tiges. Vous pourrez ensuite pulvériser votre macération végétale.
Il existe aussi d’autres insecticides végétaux prêts à l’emploi. Recherchez les produits autorisés pour l’usage prévu et portant la mention “Emploi Autorisé au Jardin” (EAJ) sur le site e-phy.
Je vous souhaite un beau week-end!
Ben. MASON
Avec votre article, on pourra déterminer la cause de tous les dégats observés sur nos différentes plantes, du moins je l’espère. Article très documenté et très détaillé qui va être utile aux jardiniers amateurs ou autres.
Je vous souhaite un bon week end..
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Merci Elienad, j’espère effectivement que ce post aidera les jardiniers qui ne savent pas comment faire face à une invasion de ce type.
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