Le rôle régulateur
des mésanges

Photo : Géo.fr
Charmants petits piafs de la famille des passereaux, les mésanges sont présentes dans tous les espaces arborés de l’Europe occidentale. Chez nous, quatre espèces sont fréquemment observées, mais il en existe une soixantaine de variantes à travers le monde. Bien qu’elles puissent à l’occasion s’en prendre aux fruits estivaux bien mûrs, leur régime alimentaire est principalement composé de larves, chenilles, et petits insectes. Leur rôle de régulateur sur les populations de ravageurs n’est donc pas à sous-estimer.
Voici un dossier qui vous permettra de mieux connaître cet oiseau, et de parvenir à l’attirer dans votre jardin.
1 – Description de la mésange
Les mésanges sont de petits oiseaux particulièrement actifs, elles possèdent un bec court. Classées comme oiseau de petite taille, elles ne dépassent pas les 12 centimètres de longueur.
En tant qu’oiseau arboricole, ce paridé se nourrit essentiellement d’insectes et quelques fois de graines. Les mésanges recherchent des cavité d’arbre pour y construire leurs nids. Cependant, il arrive, qu’elles s’installent dans des nichoirs artificiels crées par l’homme.

Photo : oiseau.net
La morphologie d’un paridé se caractérise par un bec rond, se singularise également par la présence d’une calotte de couleur vive différente selon l’espèce, et des joues blanches. Leur plumage résulte essentiellement de la combinaison de jaune, bleu, rouge, noir et blanc. On retrouve sur toutes les espèces ce joli bandeau noir profond courant de la gorge au ventre, rendant ainsi l’animal facilement identifiable.
Leur taille varie d’une espèce à l’autre mais oscille entre 10 et 12 cm de longueur pour une envergure allant de 23 à 26 cm. Le poids d’une mésange ne dépasse pas les quatorze grammes, ce qui ne l’empêchera pas de vivre jusqu’à une quinzaine d’années.
En Europe il existe différentes sortes de mésanges, notamment la mésange azurée, bleue, boréale, charbonnière, huppée, lapone, lugubre, noire, nonnette, ou encore à longue queue.
Je vous décris ici les 4 espèces les plus fréquemment rencontrées :
Mésange charbonnière :
C’est sûrement l’une des plus grandes mésanges, facilement identifiable grâce notamment à sa tête noire à larges joues blanches. C’est une espèce très vocale en toutes saisons, elle dispose d’un répertoire assez impressionnant, on dénombre plus de 40 notes distinctes. Contrairement à ses cousines, elle possède des ailes relativement courtes qui sont un signe évident de sa sédentarité. Son bec, pointu, très solide, permet à l’oiseau de percer facilement ou casser sans difficulté les graines à paroi épaisse.

Photo : Graines-caillard.com
Mésange bleue :
Assurément l’une des plus belles, facilement reconnaissable avec sa petite taille de forme rondouillette, cette espèce possède de fines pattes et un minuscule bec. Cet oiseau présente un magnifique plumage à dominante de bleu et jaune qui distingue les mésanges bleues de leurs consœurs. Emblématiques du continent européen, elle occupe préférentiellement les habitats ligneux pourvus de nombreux arbres et clairières, c’est justement cette proximité qui favorise sa quête de nourriture. Cette variété bleue a un vol assez lent, et hésitant, c’est pourquoi, elle n’effectue que des vols courts d’un arbre à l’autre.

Photo : Dolfino.tv
Mésange noire :
De prime abord, elle ressemble étrangement à la charbonnière mais, un examen plus détaillé du volatil permet cependant de constater des différences notoires. En effet, dépourvue des couleurs vives et éclatantes comme ses cousines, la tête de l’animal est noire grisâtre. Le dessous blanc-gris contraste faiblement avec le dos. Les deux bandes blanches sur les ailes communes aux mésanges, sont beaucoup plus prononcées que chez les autres spécimens, rendant l’identification de cette espèce aisée, même pour les amateurs.

Photo : Flickr.com
Mésange huppée :
Cette espèce apprécie beaucoup nos jardins et si son plumage est moins coloré que celui de ses congénères cette mésange est très agréable à observer. Reconnaissable à son look un peu punk, sa petite crête est très originale. Pour glaner sa nourriture dans les branches basses des arbres et des arbustes cette redoutable chasseuse prend des positions acrobatiques et passe vivement d’une branche à l’autre.
Elle nidifiera dans une cavité de vieille souche d’arbre.

Photo : Diconimoz.fr
2 – Alimentation et mœurs de la mésange
Présente partout en Europe, Afrique du Nord, en Amérique et dans divers pays asiatiques, (Japon, Chine, Vietnam), la mésange est un oiseau sédentaire, presque tous les habitats lui conviennent à merveille, on la retrouve beaucoup en ville, nichant dans les bois avoisinants, les parcs, et les jardins. Certaines d’entre elles comme la mésange noire aime particulièrement les forêts de conifères d’altitude.
La mésange reste sédentaire dans les régions où les hivers ne sont pas trop rudes. En cas d’hiver particulièrement rigoureux, elle peut décider de migrer. (Surtout la mésange noire)
Elle chante en poussant de petits cris perçants, on dit que la mésange zinzinule.
Reproduction
Le mode de reproduction est globalement similaire peu importe l’espèce. Les mésanges mâles sont les premières sur les lieux d’avril à juillet, nicheurs cavernicoles, ils recherchent l’emplacement idéal pour bâtir le nid, en général l’oiseau privilégie toute cavité de taille acceptable. Le nid est principalement élaboré à partir de mousse, d’herbes sèches et divers éléments végétaux. L’intérieur de la structure est garni de poils d’animaux. La femelle incubera pendant une quinzaine de jours ses œufs(de 5 à 12 œufs), le mâle se contentera d’assurer la nourriture des juvéniles. Trois semaines plus tard, les oisillons seront en mesure de quitter le nid familial tout en étant alimentés par les parents pendant 7 jours supplémentaires. Une femelle effectue deux couvées dans l’année, une en avril, puis une seconde en juin.

Alimentation
Le régime alimentaire de l’espèce dépend indéniablement de la saison. Pendant la belle saison, elles se nourrissent essentiellement d’insectes, larves, araignées et coléoptères. Autrement, le paridé devient principalement frugivore, n’hésitant pas à envahir les vergers à la recherche de fruits charnus et de graines diverses.
3 – Services écologiques rendus par les mésanges
Les mésanges sont de formidables alliées du jardinier, car elles débarrassent méticuleusement les arbres et arbustes des larves, des chenilles et des insectes ravageurs qui s’y réfugient. Petits coléoptères, pucerons noirs et verts, cochenilles, mouches, vers des arbres fruitiers et bien sur les chenilles, dont les détestables processionnaires du pin, constituent leur menu. Par ailleurs, elles n’oublieront pas de vous débarrasser des œufs de ces ravageurs par la même occasion.
C’est surtout en hiver et au printemps qu’elles participeront à ce nettoyage. Elles n’hésitent pas en prenant des positions acrobatiques, la tête en bas, à débusquer les chenilles même celles planquées sous les feuilles.
La mésange bleue reste sur les hautes branches, la mésange charbonnière se nourrit sur les branches basses et au sol, quand à la mésange hupée, comme nous l’avons vu, est certainement la plus polyvalente, et peu d’insectes réchapperont à sa voracité.
Récemment des chercheurs ornithologues hollandais ont mis en lumière un comportement agressif des mésanges envers d’autres petits oiseaux du jardin tels que les gobe-mouches. Ce comportement n’est pas habituel chez les mésanges et serait lié au changement climatique.
Enfin, si certains reprochent aux mésanges des razzias sur le verger, ces attaques sont anecdotiques au regard des nombreux services écologiques que ces animaux rendent aux jardiniers.
4 – Accueillir les mésanges au jardin
Les mésanges aiment nicher dans les trous des vieux murs et des vieux arbres.
Elles acceptent aussi d’occuper les nichoirs installés sur un mur ou un tronc d’arbre. Dans tous les cas, installer les nichoirs dans des endroits calmes, où il n’y a pas trop de bruit, et de passage.
En outre les nichoirs doivent bien correspondre à chaque espèce de mésange. Voici un petit schéma qui vous permettra de fabriquer un nichoir artisanal. Vous trouverez sous celui-ci un récapitulatif des dimensions adéquates en fonction de l’espèce que vous chercher à accueillir.

Tailles conseillées du nichoir pour mésange noire :
Trou d’envol diamètre en mm : 25-27
Fond intérieur en cm : 10×10
Hauteur intérieure en cm : 17
Distance entre le trou d’envol et la base du nichoir en cm : 11
Hauteur conseillée de pose du nichoir : 2-4 m
Tailles conseillées du nichoir pour mésange bleue et nonnette :
Trou d’envol diamètre en mm : 26-28
Fond intérieur en cm : 13×13
Hauteur intérieure en cm : 23
Distance entre le trou d’envol et la base du nichoir en cm : 17
Hauteur conseillée de pose du nichoir : 2-5 m
Tailles conseillées du nichoir pour mésange charbonnière :
Trou d’envol diamètre en mm : 32
Fond intérieur en cm : 14×14
Hauteur intérieure en cm : 23
Distance entre le trou d’envol et la base du nichoir en cm : 17
Hauteur conseillée de pose du nichoir : 2-6 m
(Source LPO)

Pour finir, vous pouvez aider ces superbes oiseaux à passer l’hiver sans encombre avec quelques gestes simples, dont voici les plus fondamentaux :
-Vous pouvez installer et remplir des mangeoires avec un mélange de petites graines de céréales et de graines d’oléagineux.
-Par grand froid, pensez confectionner des boules avec des matières grasses mélangées aux graines.
– N’oubliez pas de mettre à leur disposition un abreuvoir (une petite coupe remplie d’eau)surtout l’été.
– Nettoyez régulièrement les mangeoires et l’abreuvoir pour éviter la transmission des maladies.
Pour plus d’informations, n’hésitez pas à consulter le site de la LPO, qui contient tous les bons conseils pour favoriser la nidification des oiseaux, et les bons gestes pour contribuer à leur protection.
Je vous souhaite un beau week-end.
Ben. MASON
LE DICTON DU JARDINIER:
Au jour de la Sainte Colette,
commence à chanter l’alouette. »
🌞🕊🌞
Bonjour Benjamin…
Contemplatif ignorant, je n’ai souvent pas la moindre idées de l’espèce d’oiseau que j’observe dans mon jardin…aussi commune que soit celle-ci
Grâce à ton post, je pourrai désormais dire aux enfants que ce que nous obervions hier était bien une mésange.
Et non pas un pivert (!) comme l’affirmait le plus jeune.
Très bonne journée à toi !
f
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Merci pour ton passage Franck, je suis moi-même un peu profane en ornithologie, mais il est effectivement très intéressant de pouvoir identifier les oiseaux aperçus au jardin ou en nature. Leur diversité me parait aussi grande que celle des plantes, il est donc difficile d’en percevoir toutes les nuances et subtilités.
Transmettre aux plus jeunes est une chose fondamentale, et je suis heureux que cet article ait pu contribuer à cela.
Je te souhaite un excellent dimanche
Ben
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Agréable billet avec ces mignonnettes. Merci et bon vendredi.
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Merci pour ton mot,
Beau week-end à toi aussi.
Ben
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Jolies mésanges très agréables à regarder (quand on peut les voir tellement elles sont petites).et que l’on peut confondre avec le moineau. Maintenant que je sais qu’elles zinzinulent, je vais écouter plus attentivement..
J’ai oui dire que la petite mésange à tête noire s’appelait Pen Duick en breton. Notre ami PIGRAÏ doit savoir cela.
Le printemps arrive avec les oiseaux, alors très bon week end
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Bonjour Elienad, le chant des mésanges est très intéressant, il faut tendre l’oreille.
La mésange, comme l’hirondelle ne fait pas le printemps, mais il est vrai que ce dernier semble en route.
Je vous souhaite un agréable week-end
Benjamin
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Mes 2 nichoirs n’ont pas encore eu la chance d’en accueillir, un jour peut-être 😊
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J’espère aussi que tu auras bientôt des locataires dans ces deux nichoirs. Il faut souvent un peu de temps avant que ceux-ci soient repérés, et finalement fréquentés. Vérifies toutefois qu’ils ne soient pas situés dans un endroit où les mésanges pourraient se sentir en danger, ou stressées. Souvent c’est la présence de prédateurs tels que chats, ou rapaces qui dissuadent l’installation d’oiseaux dans un nichoir. Assures toi aussi que ces nichoirs soient placés à une hauteur adéquate pour l’espèce que tu souhaite accueillir.
Je te souhaite un bon week-end
Ben
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Il y en a un qui manque sans doute de hauteur, mais le second semble plutôt bien
J’espère en tout cas que ce ne seront pas des frelons asiatiques qui découvriront les nichoirs les premiers ^^’
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Magnifique exposé, merci pour toutes ces infos, j’adore voir et écouter les oiseaux, ces être libre et fragile.
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Merci pour ta lecture,
tu as bien raison, les oiseaux animent le jardin de leur superbes chants, et sont inspirants de par la liberté dont ils semblent profiter pleinement. Il faut savoir apprécier ces instants paisibles en leur compagnie.
Je te souhaite un beau dimanche
Ben
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Tout à fait Ben, ils mettent de la poésie dans un environnement comme une touche finale pour parfaire un tableau. Merci bon dimanche
Zaïra
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J’ai adoré cet article car j’adore les mésanges que je vois souvent ayant la chance d’habiter en ville mais dans un lieu exceptionnellement arboré et varié. Chênes, tilleuls, pins, peupliers sureau, neflier, arbousier…
C’est rare en ville.
La mésange bleue a mes préférences mais j’avoue que madame huppée a du style.
J’ai beaucoup appris par ton post sur le mode d’alimentation de ces oiseaux et leur impact sur la régulation du jardin. Je ne sais pas comment elles font pour manger de la chenille processionnaire… bon appétit mesdames! 😉
Super article Ben. Il eut été dommage que tu « arretasses » ton blog. Tu as tellement de choses à nous apprendre. Finalement, c’est peut-être ça ta raison d’être: pédagogue-jardinier-philosophe 😉
Belle journée à toi et vive les colettes!
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Coucou Alan, content que ce post te plaise.
Tu as bien de la chance d’avoir un lieu de vie bien arboré. C’est aussi mon cas, et il est vrai qu’un cadre de verdure est un élément d’une grande importance pour notre qualité de vie. Soyons heureux de ne pas vivre bunkerisés dans la grisaille minérale urbaine.
Comme toi, j’ai une sympathie particulière pour la mésange bleue qui est sûrement l’un des oiseaux les plus colorés qui vivent sous nos latitudes. Notre monde serait d’une incroyable tristesse si les oiseaux n’existaient pas, et je suis content de voir que de plus en plus de personnes prennent conscience de l’importance de les protéger.
Belle journée à toi également
Ben
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💥🐦
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Bonjour Ben,
J’adore les oiseaux, ils me font chavirer le cœur.
À une époque je m’étais inscrite aux promenades guidées et organisées par la LPO.
Je recommande d’ailleurs ce genre de démarches, c’est un enrichissement fabuleux et c’est très apaisant. Avec d’autres personnes nous découvrions cet univers un peu mystérieux, nous les observions en silence, dans le recueillement et le plus parfait ravissement.
Ton article entre en résonance avec l’envie que j’avais d’écrire un article sur mon chouchou…le chardonneret
je t’embrasse et te remercie beaucoup.
Les oiseaux sont les preuves vivantes de l’enchantement de ce monde.
Corinne
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Salut Corinne , merci pour ton message
Les oiseaux sont de retour en nombre avec le printemps, en effet leur présence redonne le moral.
J’attend avec impatience de lire ton prochain post au sujet du chardonneret.
Je t’embrasse, et te souhaite une belle semaine
Ben
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Salut Ben,
Merci pour ton retour.
L’article est paru hier
Bonne lecture
Et vive les oiseaux !!
Ils font partie intégrante de la magie en ce bas monde 😉
Bisous
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