Une médicinale incontournable
LA SAUGE OFFICINALE

Photo: Jardinfebe.fr
Incontournable en phytothérapie comme en usage culinaire, la sauge officinale est une plante à la fois décorative avec son feuillage gris, une agréable aromatique, et qui possède aussi de nombreuses vertus médicinales. Utilisée depuis des temps immémoriaux la sauge officinale est encore de nos jours une valeur sûre du jardin. Sa superbe floraison bleue en fin de printemps ne manquera pas d’attirer de nombreux pollinisateurs.
1 – Description botanique
La sauge officinale (Salvia officinalis) est un sous-arbrisseau vivace de la famille des Lamiacées, souvent cultivé comme plante condimentaire et médicinale ou tout simplement pour la beauté de son feuillage gris argenté et de ses fleurs.
C’est une plante très ramifiée, aux tiges de section carrée, à la base lignifiée. Les feuilles pétiolées sont vert pâle et grisonnante, veloutées, oblongues. Les fleurs, sur des hampes florales érigées, sont regroupées en petits glomérules.
La racine de la sauge est brunâtre et fibreuse. La tige mesure de 20 à 30 centimètres et est très rameuse. Les feuilles, opposées, elliptiques, inférieures pétiolées, rugueuses, à bord dentelé, réticulées, molles, à dessus blanchâtre, persistent l’hiver grâce au revêtement de poils laineux qui les protège. Les fleurs, généralement bleues mais parfois roses, sont visibles de mai à août. Elles sont plutôt grandes, groupées à la base des feuilles supérieures, l’ensemble forme de grands épis. Commune en Europe, plus spécialement dans les régions méridionales, elle est cependant rare à l’état sauvage. Elle atteint une hauteur de l’ordre d’un mètre.

Pinterest.com (illustration originale de Carl Friedrich Schmidt)
2 – Culture et entretien
La sauge se cultive en sol léger et perméable, voire rocailleux, toujours à exposition ensoleillée. Sa zone de rusticité se situe entre 5 et 10. La multiplication se fait par bouturage ou division des touffes, plus rarement par semis.
La récolte des feuilles se fait du printemps à l’automne, aussi fréquemment qu’on le désire, toujours par temps sec pour effectuer un séchage à l’ombre rapide.
SEMIS : Les semis de sauge peuvent être effectués en godet ou en terrine dès fin mars si les températures ne sont pas trop fraîches. La levée des graines nécessite une température entre 15 et 20 °c et le substrat doit être maintenu humide jusqu’à l’apparition des plantules. Les jeunes plants pourront être repiqués en pleine terre ou en pot au moi de mai. Vos plants auront alors quelques paires de vraies feuilles et une dizaine de centimètres de hauteur.
Le semis peut également se faire directement en place à partir de fin avril ou début mai. Dans ce cas précis, on sèmera en lignes distantes d’environ 20 à 25 cm. On éclaircira les plantules à leur apparition en ne laissant qu’une ou deux plantules tous les 40 à 50 cm.
BOUTURAGE : La bouture de sauge officinale ne présente pas de difficulté particulière, il s’agit d’un simple bouturage à l’étouffée, que l’on effectue au printemps, ou à l’automne.
On prélève de petits segments de tiges d’environ 5 cm, dont on dégagera la base de leurs feuilles. Les autres feuilles présentes sur la bouture doivent être diminuées de la moitié de leur longueur, afin de limiter l’évaporation des réserves d’eau de votre bouture, ce qui favorisera sa reprise.
La poudre d’hormone de bouturage n’est pas nécessaire car les lamiacées racinent facilement, cependant, l’utilisation d’un peu d’hormones de bouturage ne peut qu’accroître vos chances de succès.
PLANTATION : La plantation des sauges peut se faire soit au printemps à partir d’avril, ou à l’automne, avant le mois de novembre lors duquel les températures commencent à sérieusement chuter.
Compter un espacement compris entre 30 et 50 cm, comme indiqué plus avant, si vous procédez à des plantations en lignes, espacez vos lignes d’un minimum de 20 cm.
Arrosez bien vos plants de sauges au moment de la plantation, puis espacez les arrosages à intervalle d’une semaine par la suite. Durant l’hiver, les sauges ne s’arrosent en principe pas.

Photo : Autonomie Jardin
TAILLE ET ENTRETIEN : Le secret d’une belle sauge est lié en grande partie à l’arrosage. Plante de terrain sec, elle n’appréciera pas les arrosages trop fréquents, et les sols lourds qui retiennent trop d’eau. Dans le cas d’une culture en pot les arrosages peuvent être plus fréquents durant l’été, mais assurez vous que votre substrat soit bien drainant, et méfiez vous des soucoupes.
On profite des récoltes pour effectuer la taille d’entretien en même temps, c’est à dire que l’on s’arrangera en prélevant nos récoltes de couper la tige au dessus d’un œil prometteur, et de préférence dirigé vers l’extérieur de la plante.
Si vous ne récoltez pas vos sauges, évitez de les laisser aller trop en hauteur, et veillez à réduire la hauteur de deux tiers, une fois par an à l’automne, ou au printemps. Sans une taille d’entretien régulière, vos sauges auront tendance à faire du bois à la base, et le feuillage au dessus, ce qui n’est pas d’un esthétisme terrible. C’est un peu le même principe qu’avec les lavandes ou les romarins.
3 – Vertus thérapeutiques
Son nom est déjà synonyme d’efficacité puisque salvia vient du latin salvare qui signifie « sauver », « guérir » ; c’est une des plantes sacrées des anciens. Les Romains la récoltaient avec un cérémonial spécial, sans l’intervention d’outils de fer. Ses effets dus à son huile essentielle et la présence d’un œstrogène avaient déjà été observés aussi bien par les Romains que les Égyptiens. Pendant tout le Moyen Âge, elle reste une plante primordiale et entre dans de très nombreuses préparations : Eau d’arquebuse, Eau céleste, Eau impériale, etc. Elle fait partie des plantes dont la culture est recommandée dans les domaines royaux par Charlemagne dans le capitulaire De Villis (fin du 8ème ou début du 9ème siècle).
Ainsi, il existe un ancien dicton :
« Qui a de la sauge dans son jardin, n’a pas besoin de médecin ».

Photo : Autonomie Jardin
Les feuilles de sauge fraîches ou séchées sont un condiment employé depuis l’antiquité et particulièrement apprécié sur les viandes grasses et le porc.
Elle reste utilisée dans la pharmacopée moderne. En effet, elle est antiseptique, hépato-stimulante, cholérétique et cholagogue, tonique digestive et stomachique. Elle possède aussi à divers degrés des propriétés antispasmodiques, emménagogues (action bénéfique sur les menstruations), fébrifuges, antisudorales.
En Médecine traditionnelle chinoise, elle est considérée comme aromatique, amère et âcre, et liée au méridiens du Foie, du Poumon et du Cœur.
En usage externe (en décoction), ses propriétés sont résolutives, vulnéraires, antiseptiques et cicatrisantes.
En tisane ou en aromate elle facilite la digestion. Elle est aussi utilisée dans le traitement du diabète car elle est hypoglycémiante.
Ses phytoestrogènes peuvent interagir avec des cancers hormono‐dépendants (prostate, sein).
La sauge contenant de la thuyone aux propriétés neurotoxiques, il ne faut pas abuser de son huile essentielle. À haute dose, l’infusion des feuilles peut également avoir un effet toxique.
4 – Usages culinaires
Il existe bien des usages connus de la sauge officinale en tant que condimentaire, je présente ici les plus illustres d’entre eux.
Les feuilles sont employées comme aromates en cuisine, tout particulièrement dans les marinades et dans l’assaisonnement du gibier.

Les fleurs sont utilisées dans l’industrie alimentaire pour la confection de confitures.
Il existe une recette d’eau de sauge originaire des Alpes-de-Haute-Provence (macération des fleurs dans l’alcool).
Au Moyen Âge, on préparait un vin aromatisé à la sauge. La recette est mentionnée dans le « Tractatus de modo preparandi et condiendi omnia cibaria ».
Elle donne également son nom, son goût et ses marbrures vertes au fromage anglais Sage Derby.
C’est une plante quotidiennement utilisée au Moyen-Orient, elle y sert à parfumer le thé et accompagne de nombreux plats, en particulier ceux à base de viande.
Vous l’aurez compris, la sauge officinale remplira bien des fonctions au jardin comme dans la vie quotidienne, il serait donc dommage de ne pas l’adopter au vu de sa facilité de culture et de ces étonnantes et nombreuses qualités.
Je vous souhaite un excellent week-end, du soleil, et d’agréables moments au jardin.
Ben. MASON
Avant toute automédication, parlez en à votre médecin ou à un phytothérapeute agréé.
LE DICTON DU JARDINIER :
📅« Avril entrant, Coucou chantant, Sonailles tintant. »
🐦🐄🐐🐏
Je m’en vais de ce pas « tailler ma sauge »… qui a un peu prospéré en hauteur…
Bon week-end.
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Très bon à-propos pour la publication de cet article. C’est en effet l’effervescence ce mois ci pour les aromatiques. C’est très bien expliqué et donne envie de planter. .En cuisine j’ai le souvenir de légumes variés à la sauge. A essayer !!
Bonnes fêtes de Pâques à tous
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Merci Elienad,
La plupart des aromatiques peuvent effectivement êtres plantées en ce moment. Vive les saveurs, et les floraisons parfumées.
Je vous souhaite un bon lundi de Pâques.
Benjamin
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De la confiture aux fleurs de sauge ? Voilà qui est intéressant car ici elle pousse comme de la mauvaise herbe… Joyeuses Pâques ! Danielle
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Il faut avoir la recette et le savoir-faire, mais je pense que ça doit vraiment être délicieux.
Beau lundi de Pâques à toi
Benjamin
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Je le crois aussi, je vais faire des recherches et des expérimentations. Belle journée, Danielle
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Moi je l’utilise en cuisine, quand je fais des gnocchis au potimarron, j’accompagne ces gourmandises d’un beure à la sauge, c’est juste divin
Je ne savais pas que rien que son nom disait tout des vertus de la sauge, « guérir »…
Merci pour ton article, j’ai un pied au jardin qui encore assez joli, je l’ai mis avec un joli parterre fraises.
Je reprends doucement le chemin du potager, hier j’ai continué le gros nettoyage, et ma fille était présente pour me porter un peu d’aide, un geste fort appréciable 😉
Je t’embrasse et j’espère que tu vas bien Ben !!!!!
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Salut Corinne, très belle idée le beurre à la sauge, ça doit être top!
Le redémarrage du potager c’est toujours quelque chose de prenant et assez épuisant. C’est bien que tu ais le renfort de ta fille et je vous souhaite à toutes les deux de passer d’agréables moments ensemble au jardin. Le potager c’est aussi produire des bons souvenirs.
Beau lundi de Pâques
Ben
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Oui elle témoigne d’une belle motivation, hier soir elle ramassait les petits déchets qui viennent se poser dans le jardin…
Elle est marrante 😉
Bon lundi de Pâques Ben 😚🙏🏼🐣🕊
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Salut Ben !
La sauge a bien des vertus culinaires que je ne connaissais pas avant de lire ton article tout comme sa définition latine. J’ai vu aussi tes recommandations en ce qui concerne les huiles essentielles qu’elles contient. Comme quoi la phyto concentrée que propose certains est à manier avec précaution et à eviter en automédication.
Merci à toi pour ce post enrichissant.
Bon wik de Pâques. Demain je vais à la chasse au lapinous sans fusil😄
Tchao, Alan
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Salut Alan,
Tout est affaire de dosage, les plantes produisent de nombreux alcaloïdes, mais aussi des tanins, qui à haute dose peuvent poser des problèmes, notamment sur le foi et les reins. C’est pour ça que je ne suis pas fan des médocs de synthèse qui concentrent les molécules.
👍Je te souhaite une belle chasse aux lapinous en choco et un beau lundi de Pâques.
à plus
Ben
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J me souviens de ta sauge amazonienne 😂
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Salut Holmes,
Effectivement, il s’agissait de Salvia divinorum (que je ne cultive plus), mais c’est à éviter en condiment pour le repas de famille de Pâques🤪😵😱🥳, ça pourrait déraper!
Je te souhaite un beau lundi de Pâques
Ben
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On m’avait donné deux plants à repiquer mais l’un des deux n’a pas reprit et l’autre est lent à venir.
J’ai ma parcelle de terrain dans ce qu’on appelle des jardins partagés (enfin :D) une grande surface mais je vais aller dans un des deux ou trois jardins abandonnés pour prendre un ou deux pieds de sauge avec beaucoup de racine et espérer que ceux là reprennent
Dans mon jardin j’ai délimité une rocaille où pousseront des herbes aromatiques diverses
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Salut Yoshimi,
Si tu transplantes des plants que tu as déracinés penses à équilibré masses racinaire et foliaire pour une meilleure reprise. Pour faire simple, il faut avoir la même proportion de racines que de végétation.
Lorsque les pieds seront plus développés il te sera facile d’en faire de nombreuses boutures.
Je te souhaites un bon dimanche
Ben
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merci de l’info, mais ce sont des plans que l’on m’avait donné
S’ils ne prennent pas , comme je re-débute un jardin je transplanterai au meilleur moment aussi peut-être.
Ces jours ci j’ai semé melon,betteraves rouge et ce week-end, ce sera radis et salade à couper
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