COURGETTES AVORTÉES

Courgettes en train d’avortées
Photo: Aujardin.org

Aujourd’hui (avec un petit retard sur mon horaire habituel🙄) je vous propose de faire un petit point sur un problème fréquent, les courgettes qui ne se développent pas, jaunissent, et tombent.

En effet, suite à un printemps relativement humide et frais sur la plupart des régions françaises, la saison s’annonçait déjà compliqué pour ce légume typique de l’été qu’est la courgette. Avec la hausse subite des températures, les plantations ont enfin pu être faites, et nous en sommes tous ravis. Cependant, les premières récoltes ne sont pas toujours évidentes à obtenir.

Voici donc quelques conseils et considérations à prendre en compte afin de produire plus vite, et ne pas compromettre les récoltes estivales à venir.

1 – Syndrome de la courgette « jaune », ou « molle »

Bien que réputée facile à cultiver la courgette nécessite quelques traitements spécifiques afin de garantir son bon développement :

Nourrir la terre avec de la fumure organique avant la plantation, pailler le sol lorsque les jeunes plants sont bien installés et éviter d’asperger les feuilles lors de l’arrosage. Par temps chaud et avec un arrosage adéquat, la courgette se développera rapidement.

Cependant, et malgré ces précautions, nous sommes parfois confrontés à certains soucis souvent liés aux circonstances du début de saison. Courgettes qui jaunissent et tombent, ou courgettes molles, pourrissement des courgettes, courgettes qui ne grossissent pas, feuillage jaune, etc.

Tous ces problèmes peuvent avoir des origines distinctives, il convient donc de distinguer trois types de soucis (fongique, hydrique, ou fécondation ratée) que je détaille dans le point suivant.

Concernant le mal le plus fréquemment rencontré en début de saison, il s’agit simplement d’une mauvaise fécondation de la fleur femelle, en l’absence de pollinisateur, notamment dans les zones proches des milieux urbains, ou encore dans des espaces maraîchers bien trop traités chimiquement.

2 – Quelles causes et effets

Contrairement à la plupart des légumes, la courgette possède deux types de fleur : des fleurs femelles et des mâles, reconnaissables à la différence de forme au centre des pétales. Pour que la courgette se développe correctement, la fleur femelle doit être fécondée par le pollen de la fleur mâle.

Si la pollinisation n’a pas été bien faite (manque d’abeille, temps humide, sécheresse) la courgette jaunit et cesse de grossir. Pour éviter cela, il est possible de féconder les fleurs femelles à la main, en y plongeant le cœur de la fleur mâle après en avoir préalablement ôté les pétales. Cela vous permettra de déposer le pollen et ainsi de féconder la fleur femelle, qui vous garantira de belles récoles jusqu’à l’automne.

Pollinisation manuelle d’une fleur femelle à l’aide d’une fleur mâle dont on a ôté les pétales
Photo: Pinterest.com

L’arrosage est également un point crucial à savoir maîtriser. La courgette et les autres cucurbitacées aiment bien l’eau, certes ! Cependant avec des arrosages trop lourds et fréquents, vous pourriez obtenir l’effet inverse de celui que vous souhaitiez. Je répète ici ce que j’ai souvent écrit dans d’autres articles : Vérifiez toujours l’humidité de votre sol, à quelques centimètres de profondeur avant de balancer de l’eau à tort et à travers.

Un sol frais doit être maintenus humide, en aucun cas (sauf plantes aquatiques) détrempé.

L’inverse est aussi vrai, si votre terre est trop sèche, vous pouvez aussi avoir des fruits petits, jaunissant, et qui ne matureront jamais. D’où l’importance de vérifier le sol avant un arrosage éventuel.

Dans d’autres cas, les courgettes jaunissent à cause d’une maladie ou d’un champignon. Les feuilles présentent alors des taches jaunes, blanches, ou brunes qui se répandent sur le légume. Dès l’apparition des symptômes, coupez les feuilles malades, ou arrachez le plant entier si la tige semble atteinte pour éviter la propagation du champignon parasite.

Les courgettes qui pourrissent subitement durant leur développement doivent vous alerter quant à un excès d’arrosage
Photo: Comptoirdesgraines.fr

Il faut aussi savoir que les premières fleurs de courgettes en début de saison seront principalement mâles. Ceci explique aussi les débuts parfois poussifs de la production.

3 – Solutions à mettre en œuvre

Au vu des points vus précédemment, Les solutions à déployer semblent évidentes, mais reprenons :

– En cas de mauvaise fécondation : On peut optimiser ce processus de façon manuelle en allant féconder la fleur femelle avec une fleur mâle. En premier lieu, je vous invite à vous séparer de tout ingrédient phytosanitaire chimique qui détruisent la précieuse main d’œuvre que sont nos pollinisateurs, en premier lieu les abeilles, domestiques, ou sauvages.

Cas classique d’une courgette qui a été mal fécondée, le fruit jaunit avant même de pouvoir prendre du volume

-Vérifiez consciencieusement l’état d’humidité de votre sol avant tout apport d’eau. Si le sol est vraiment ingrat et drainant, arrosez chaque jour pour cette année, mais pensez à amender votre sol l’an prochain pour éviter ces déconvenues.

– Lorsqu’une maladie fongique est à l’origine du problème (Taches blanches ou jaune sur les feuilles et les tiges, souvent suivies par un flétrissement des parties précitées) : Il y a fort à parier que vos arrosages sont d’une part trop conséquent, et peut être aussi trop fréquent surtout si votre sol est lourd. Pensez à installer un bon paillage qui vous permettra de considérablement espacer les cessions d’arrosage. Les pieds plantés trop proches les uns des autres accentuent également l’apparition de maladies fongiques. Prudence dès la plantation donc.

4 – Ne pas tout confondre

Ne pas confondre les maladies d’ordre fongique avec le phénomène printanier du jaunissement des courgettes vous évitera d’apporter du produit quel qu’il soit à mauvais escient, et de réduire vos apport d’eau si ceux ci sont à l’origine des problèmes.

L’oïdium est le mal fongique le plus fréquent sur les courgettes
Photo: Commenteconomiser.fr

C’est aussi l’occasion de vous interroger sur la vitalité de votre sol. Est-il trop drainant ou rétenteur, suffisamment humifère (riche en humus), la vitalité biologique du terrain est-elle bonne ?, etc.

L’observation sera donc fondamentale et déterminera la marche à suivre pour ne pas compromettre vos prochaines récoltes.

5 – Le secret ; arrosage régulier, et semis différés

Pour conclure cet article, je vous livre ici mes secrets pour une belle production de courgettes. Il est à noter que ces principes s’appliquent aussi aux autres cucurbitacées (melons, courges, kiwanos, pastèques et concombres).

Arrosage régulier, mais modéré. Celui-ci doit être adapté au type de sol qui reçoit la culture. Optez éventuellement pour l’installation de oyas à proximité de vos cucurbitacées.

Espacement des plants et semis dans l’espace et dans le temps : En effet, il ne vaut mieux pas mettre toutes vos courgettes dans le même panier. En espaçant de quelques semaines vos semis printaniers, vous étalerez ainsi les récoltes de façon régulière jusqu’à l’automne, et augmenterez vos chances de succès. Bien sûr, il est vivement conseillé de respecter un espace de 50 cm minimum entre chaque plant afin d’assurer une bonne ventilation dans votre culture.

– Fertilisation organique adaptée : En début de culture, je vous recommande tout fertilisant organique naturel qui contient de l’azote (Purin d’ortie, fumier de poule ou d’ovin seront un excellent apport). En début d’été, lorsque les courgettes commencent à produire, je vous conseille plutôt un apport de purin de consoude, voir du fumier de cheval en quantité modérée. Au plus chaud de l’été, il convient de stopper les apports de fertilisants, qui sont alors mal assimilés par la plante.

Première récolte de mi juin 2021
Photo: Autonomie Jardin

N’hésitez pas à me demander conseil si vous rencontrez des difficultés avec vos productions potagères, florales, ou fruitières. À l’aube de l’été, et d’une liberté presque retrouvée, j’espère que votre fin de semaine vous sera agréable, et ensoleillée. 😉Bonne fêtes aux Papas !😉

Ben. MASON

LE DICTON DU JARDINIER :

« En beau juin, toute mauvaise herbe donne du foin. »

☀🌱🌿🌾🌾🌾🌾🌞

Publié par Ben. Mason

Jardinier autonome, spécialisé en éco-jardinage, et en permaculture.

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10 commentaires

  1. Bravot pour cet article très clair. Sur l’ile de la Réunion, j’ai été confronté à ce problème de manque de pollinisateur, mais mes tentatives de fécondation  » manuelle » ont toujours échoué.

    Aimé par 1 personne

    1. Salut Thib,
      merci pour ce message et ton témoignage. Il est vrai que la pollinisation manuelle n’est pas évidente, et peut échouer, il faut être assez méticuleux, et féconder de nombreuses fleurs afin d’optimiser les réussites.
      Je te souhaite une bonne soirée
      Ben

      Aimé par 1 personne

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