🦟INSECTES ET MALADIES🦠

LA REDOUTABLE VERTICILLIOSE

Voici une maladie fongique dont tous les jardiniers se méfie particulièrement, la verticilliose. En effet, il n’existe aucun traitement curatif efficace pour s’en débarrasser. Due à un champignon, la verticilliose emporte rapidement les cultures. Il faut donc être particulièrement vigilant, miser sur la prévention, et savoir réagir rapidement en cas de symptômes. Découvrez ici tous les bons conseils pour éviter cette catastrophe cryptogamique.

1 – Description et symptômes

Tout comme la fusariose, la rouille, le mildiou, ou le botrytis, la verticilliose est une maladie d’origine fongique. Elle est induite par les champignons Verticillium dahliae ou Verticillium albo-atrum.

Cette affection s’attaque au système vasculaire des végétaux. En effet, elle obstrue les vaisseaux permettant la circulation de la sève et de fait celle de l’eau et des minéraux. Le mycélium (appareil végétatif du champignon ) infiltre généralement la plante par ses racines, puis se propage par ses vaisseaux jusqu’au feuillage. Une blessure, comme une entaille, peut également permettre au champignon de se fixer sur son hôte.

Les champignons liés à la verticilliose sont très résistants, et survivent dans le sol durant de nombreuses années sous forme de mycélium compact, le microsclérote.

Quand ce dernier entre en contact avec les racines d’une plante dans des conditions qui lui sont favorables (sol humide et températures douces, entre 16 et 25 °C ) il germe et produit le mycélium qui s’infiltre et se propage à l’intérieur de la plante. Il produit alors de nouveau des microsclérotes dans les parties atteintes. Lorsque la plante meurt et se décompose, ces derniers sont disséminés dans le sol, prêts à perpétuer leur cycle sur d’autres végétaux.

On observe d’abord un ramollissement des feuilles les plus basses, elles présentent des taches jaunes, qui s’étendent progressivement et provoque par la suite des nécroses brunes plus importantes. Les feuilles atteintes finissent par sécher et s’enrouler sur elles-mêmes. Sur les tiges, des bandes foncées sont visibles dans le sens de la longueur.

La croissance de la plante s’arrête, elle jaunit complètement, finit par se dessécher et mourir.

2 – Végétaux fréquemment concernés

Il existe plus de 300 espèces de plantes qui peuvent se montrer sensibles à la verticilliose. Certaines d’entre elles sont plus sujettes à cette infection fongique, et la liste non exhaustive fait peur.

Parmi les plantes du potager, on peut citer tomates, courgettes, piments et poivrons, mais également de nombreux fruits tels que les melons, les framboisiers, et les fraises.

Le jardin d’ornement n’échappe pas à cette plaie, toutes sortes de végétaux sont concernés, qu’ils soient herbacés, ou ligneux. Les rosiers, œillets, pivoines, prunus, arbre de Judée et certaines grimpantes comme les clématites y sont très sensibles.

Idem au verger, citronnier, amandier, olivier, prunier, pommier, abricotier, nectarines et compagnie…tout y passe !

3 – Facteurs favorisants la verticilliose

Comme bien souvent avec les maladies fongiques, le principal facteur favorisant reste l’humidité ambiante (hygrométrie de l’air) et l’humidité du sol. Dans ces conditions les champignons entreront en activité au moindre redoux, dès que les températures seront comprises entre 16 et 25°c.

D’autres éléments peuvent aussi favoriser la propagation de cette maladie. Par exemple les excréments d’herbivores consommateurs de plantes infectées. Les insectes tels que pucerons, cochenilles et nématodes peuvent également être vecteurs. Par ailleurs, le plantain ou le chénopode, peuvent être des plantes-hôtes et contaminer les cultures à proximité.

Enfin, un milieu de culture mal ventilé comme une serre sera évidemment propice au développement de ce champignon parasite.

4 – Actions préventives

Je vous invite à mettre le paquet avec les mesures préventives car si la verticilliose se déclare vous aurez du mal à en sortir. Voici les actions préventives qui peuvent être facilement mises en œuvre :

-Espacer bien chaque plant, et favoriser les associations de différentes cultures. Une culture bien ventilée évitera les ambiances trop humides.

– Désherber les adventices qui sont au contact direct des plants cultivés, car elles constituent potentiellement des plantes-hôtes du champignon.

– Pulvériser un purin d’ortie ou une décoction de prêle, afin de renforcer les défenses naturelles des plantes.

-Mettre en place une rotation des cultures, sur des cycles de 3 à 4 ans.

Enfin, soyez attentif concernant les insecte dits « piqueurs-suceurs » tel que pucerons, aleurodes, cicadelles et cochenilles. Ils peuvent facilement véhiculer le champignon parasite.

5 – En cas de symptômes

En cas de symptômes votre jardin est cuit ! 😏Je plaisante, c’était pour le petit poisson d’avril🐟😉.

Tout n’est pas foutu mais il faut réagir très rapidement en arrachant les plants infectés pour ensuite les brûler, ou s’en débarrasser en déchetterie. Ne mettez jamais ces végétaux contaminés dans votre compost car vous propagerez inévitablement le mycélium en dormance.

Enfin, il est inutile de vouloir ne supprimer que les quelques feuilles atteintes en espérant que l’infection en reste là. Le champignon se disséminant via les vaisseaux ce ne sera qu’une question de temps avant que de nouveaux symptômes apparaissent. Bref, mieux vaut arracher quelques plants que de risquer de perdre l’ensemble de vos cultures.

J’espère que ces conseils vous permettront de réussir sans encombres vos prochaines cultures potagères et ornementales. Malgré le retour du froid, courage, le printemps arrive !

Bon week-end à tous.

Ben. MASON

LE DICTON DU JARDINIER :

« On n’a pas hiverné tant qu’avril n’est pas passé. »

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