LE THÉ D’AUBRAC

Je vous présente aujourd’hui une sympathique plante médicinale découverte il y a peu sur le vlog d’un passionné de botanique. Le thé d’Aubrac, lamiacée de montagne, se consomme avant tout en infusion, et présente l’avantage d’être naturellement édulcoré, ce qui nous dispensera d’ajouter du mauvais sucre à la tisane. Ses nombreuses vertus méritent d’être mises en lumière, et sa culture encouragée. Je suis certain que cette plante sera de plus en plus présente dans les jardins d’altitude de l’hexagone.

1 – Description botanique

Le Thé d’Aubrac, de son nom botanique Calament à grandes fleurs (Calamintha grandiflora), est une plante vivace qui fleurit de juillet à septembre sur le plateau de l’Aubrac. De la famille des lamiacées, elle produit de grandes fleurs roses qui dégagent un parfum de menthe et de citron. Discrète hors de sa période de floraison elle ne dépasse guère les 30 cm de hauteur. Elle présente de grandes feuilles ovales, à long pétiole et dentées. Les fleurs sont roses en tube droit regroupées en verticille.

C’est une plante de moyenne montagne poussant spontanément dans les sous-bois des forêts de hêtre de l’Aubrac. Présente seulement à partir de 1000 m d’altitude, elle nécessite de l’ombre et de la fraîcheur pour prospérer. En tant que montagnarde, calamintha grandiflora est d’une grande rusticité. Le thé d’Aubrac n’est pas une plante rare au sens botanique mais elle est exigeante et ne pousse que là où on retrouve des conditions de milieu très spécifiques : sol volcanique, hêtraie, altitude. En dehors du plateau de l’Aubrac, quelques autres montagnes de France ou d’Europe peuvent également l’héberger. Plus rarement on la retrouve aussi dans le sud de l’Europe et jusqu’en Iran.

2 – Culture et entretien

Vous l’aurez compris, il est inutile de tenter la culture de cette aromatique en basse altitude, en effet elle ne supportera pas les étés trop secs et chauds, pas plus qu’elle n’appréciera les hivers doux.

Si les conditions climatiques et topologiques sont favorables, vous pourrez installer le thé d’Aubrac à mi-ombre, dans un sol frais et non calcaire. Idéalement on repique les plants à distance de 30 cm en tous sens. Arrosez copieusement à la plantation puis laisser faire pluies et rosées. On se contentera de les aider avec un bon arrosage ponctuel en cas de sécheresse.

Peu sujette aux ravageurs et maladies, on se méfiera tout de même des limaces quand les plants sont encore petits au printemps. L’entretien consiste simplement à récolter les feuilles et sommités fleuries au mois d’août. À cette occasion on rabat la plante des 2/3, ne laissant qu’une dizaine de cm de végétation. Si vous désirez récolter des graines, ou que vos plants se ressèment spontanément, n’oubliez pas de laisser quelques fleurs aller jusqu’à leur terme en septembre.

Vivace et très rustique (-35°c), le thé d’Aubrac disparaîtra durant l’hiver mais ne manquera pas de redémarrer depuis les racines dès le redoux du printemps.

3 – Multiplication

En tant que lamiacée, je pense que la bouture doit être facile à réaliser. Je parle au conditionnel car je n’ai jamais bouturer calamintha grandiflora. La division de touffes prélevées avec les racines est certainement plus simple et moins risquée.

Le semis est en général privilégié pour multiplier cette plante. On sème les graines de thé d’Aubrac au printemps. La germination sera favorisée par des alternances de périodes chaudes et froides. Les plantules sont ensuite repiquées 3 à 4 semaines après la levée.

4 – Vertus médicinales

Connu depuis l’antiquité pour ses qualités digestives, diurétique, et sédatives, calamintha grandiflora est traditionnellement consommée une fois séchée en infusion, elle est souvent utilisée comme remède aux maux d’estomac.

LeThé d’Aubrac ne possède pas de théine, au contraire son utilisation est recommandée pour détendre et relaxer.

Par ailleurs le thé d’Aubrac atténue la nervosité, les maux de tête, les palpitations, ou encore les vertiges. Les industries pharmaceutiques et cosmétiques s’en servent également.

L’infusion est naturellement édulcorée, ce qui est une bonne chose pour ceux qui redoutent le sucre.

Posologie :

-Aérophagie :

En infusion : 1 cuillère à soupe par tasse infusée pendant 10 min, après chaque repas.

-Fatigue :

En infusion : 1 cuillère à café par tasse infusée 10 min. 1 fois par jour.

-Dépurative :

En infusion : une tasse à jeun le matin et soir pendant 8 jours

Nicholas Culperer (botaniste anglais), utilisait les feuilles bouillies dans du vin pour faire transpirer et donc permettre de libérer « les obstructions du foie et de la rate ».

5 – Utilisations diverses

Si la consommation en tisane est de loin la plus répandue, de nombreuses autres préparations sont réalisables avec cette plante. Liqueur, sirop, bonbons, gâteaux et glaces sont ainsi produit localement en Aubrac.

Point de vue saveur, son parfum prononcé aux notes mentholées et citronnées lui confère un goût bien spécifique. Épicé et puissant, il présente une légère amertume ainsi qu’une couleur ambrée qui lui ont donné ce nom de thé d’Aubrac.

À la bonne votre !

Avant toute automédication, consultez votre médecin ou un phytothérapeute agréé.

Profitez bien du retour des beaux jours et faites vous plaisir au jardin en ce jour férié du 1^er mai.

Ben. MASON

LE DICTON DU JARDINIER :

« Mai ne va jamais sans fleurs.« 

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