⛏TECHNIQUE HORICOLE🪓

La technique de la marcotte aérienne

Toutes les étapes pour réussir

Le marcottage aérien est un procédé peu pratiqué. Il est pourtant simple à réaliser et peu coûteux. Une aubaine pour obtenir de nouveaux végétaux pour peupler votre jardin. Il vous faudra d’abord un peu de pratique, mais patience, vous pourrez avec l’expérience ainsi produire vous même une partie de vos plantes fruitières et ornementales.

1 – Principe et avantages du marcottage aérien

Le marcottage aérien est une technique apparentée au bouturage. Elle permet de multiplier les végétaux. Contrairement au marcottage classique déjà évoqué précédemment, celui-ci se pratique directement sur le rameaux, à l’aide d’un manchon rempli de terreau ou de sphaigne. Il est directement exécuté sur une tige lignifiée (qui produit du bois).

Avantages de la Marcotte aérienne:

Cette méthode permet en premier lieu de multiplier les plantes et arbrees de façon plus rapide que par semis ou bouturage. Cependant, la mise en œuvre est méticuleuse, et donc plus longue que pour ces deux autres procédés. En revanche, lorsque la marcotte a raciné, vous obtenez un plan de beau volume, vigoureux, et qui atteindra sa maturité beaucoup plus rapidement.

Il existe également des plantes qui prennent difficilement avec d’autres méthodes de multiplication telles que l’érable, les glycines, les hibiscus….

En outre, c’est une bonne alternative au marcottage « classique » pour intervenir sur les branches hautes, qui ne peuvent pas être couchées au sol.

2 – Le matériel nécessaire

– Sécateur

– Greffoir ou canif bien aiguisé

– Petit pinceau

– Poudre d’hormones de bouturage

– Mousse (sphaigne), tourbe, ou terreau à semis. Cependant, la sphaigne est à privilégier.

– Plastique transparent (sac congélation, bouteille PET transparente ou cellophane

– Adhésif, du raphia, ou de la ficelle

– Papier aluminium

Cette variante de marcottage se pratique en exclusivement au printemps d’avril à juin, lorsque le flux de sève remonte dans les paries aériennes que l’on cherche à dupliquer.. Si vous intervenez trop tard en saison, la marcotte n’aura pas le temps de créer un chevelu racinaire suffisamment développé avant l’hiver. Le taux de réussite des marcottes pratiquées à l’automne baisse environ de moitié par rapports à celle effectuée plus tôt en saison.

3 – Réaliser une marcotte en 5 étapes

1 : Choisir la branche

Pour optimiser vos chances de réussite, sélectionnez une branche d’une belle longueur(entre 20 et 40cm). Son épaisseur doit être à minima de 1 cm. Évitez les segments trop long, et les rameaux de gros diamètres. Des segments trop démesurés auront bien du mal à reprendre.

2 : Préparer la branche

– Commencez par ôter les feuilles de la branche sur 10 à 15 cm de longueur. Cela vous permettra d’avoir suffisamment d’espace pour placer votre manchon .

– Munissez‑vous d’un greffoir ou d’un canif bien aiguisé, et préalablement désinfecté pour écorcher l’écorce sur une longueur de 10 cm au centre de la zone précédemment effeuillée.

– Réalisez une seconde écorchure sur le coté opposé à celle déjà pratiqué . Faites une troisième incision si la taille du segment le nécessite, les entailles seront séparées d’environ 3 cm.

– Suite à cette opération, vous devez voir le bois sous-jacent. S’il reste une fine pellicule verte (cambium), grattez‑la délicatement.

Pour favoriser la création de nouvelles racines, vous pouvez enduire l’espace mis à nu avec de l’hormone de bouturage avec un pinceau.

N B : Dans les règles de l’art, il convient de dénuder complètement le segment de son écorce sur un longueur de 10 cm, afin qu’il y ait le maximum de surface capable de raciner. Cependant, j’ai simplifié ici ce procédé car je sais d’expérience que quelques entailles telles qu’indiquées, suffiront pour que la marcotte fasse des racines.

3 : Confectionner le manchon

Il s’agit d’un point important qu’il convient de ne pas bâclé si vous voulez optimiser les chances de reprise de vos marcottes. Procédez donc avec patience, et soyez méticuleux.

-Si vous avez de la sphaigne sur votre terrain ou à proximité, privilégiez son usage, et mettez la à tremper. Le cas échéant, utilisez un terreau tamisé de type terreau à semis.

– Enroulez le plastique autour de la branche.

– Scotchez ou liez la base de votre manchon environ 3 cm sous la zone entaillée.

– Essorez délicatement la sphaigne. Puis, insérez‑la dans le manchon et formez une boule de la taille d’une balle de tennis. Dans la partie haute du manchon, la sphaigne doit dépasser de quelques centimètres la partie écorcée.

– Fermez le manchon en liant la partie supérieure du plastique.

– Placez une feuille d’aluminium autour de votre manchon afin de protéger les racines naissantes des rayons solaires.

NB : Si vous ne trouvez pas de sphaigne (disponible mais chère en jardinerie), remplacez‑la par de la tourbe ou du terreau tamisé. L’essentiel étant que le substrat soit humide lors de la confection du manchon.

Une fois réalisée, la marcotte peut représente un poids pour les tiges fines. Si celle-ci vous semble trop fragile, n’hésitez pas à l’aider en plaçant un support ou un tuteur pour servir d’atèle.

4 : Surveillance et sevrage de la marcotte

Suite à cette opération, surveillez environ tous les 15 jours l’humidité du substrat. En principe, aucun ajustement n’est à prévoir. Si la marcotte prend racine, la plante mère fournira elle‑même l’eau nécessaire. Toutefois, s’il devait en manquer, n’hésitez pas à ré-imbiber délicatement le substrat.

Au bout de quelques semaines ou mois suivant le végétal marcotté, vous devriez voir poindre des extrémités racinaires blanches ou rouges en fonction de la plante. Toute fois, soyez patient et attendez qu’elles deviennent brunes avant de débuter le sevrage de votre marcotte.

Sevrage :

– Retirez la feuille d’aluminium.

– Coupez la marcotte juste en dessous du manchon à l’aide d’un sécateur bien affûté et désinfecté.

– Défaites délicatement le manchon en prenant soin de ne pas abîmer la motte de mousse et de racines. Si vous avez procédé avec un autre substrat, ce dernier pourrait avoir tendance à se désagréger en endommageant les jeunes racines. Il faudra donc être précautionneux.

ATTENTION : Suivant l’espèce à marcottée, le développement des racines peut prendre seulement quelques semaines ou mois (le figuier, le laurier, l’orme ou l’érable par exemple). Certains végétaux nécessiteront quelques années pour faire une motte racinée (l’azalée).

5 : Planter votre marcotte

– Choisissez un pot assez volumineux et profond(10 à 15 litres) et le remplir d’un mélange de terreau et de sable. N’oubliez pas de drainer le fond avec des graviers ou des billes d’argiles.

– Plantez la marcotte en faisant attention aux racines et en recouvrant bien la mousse.

– En fonction du climat spécifique à votre région, il faudra acclimater votre pied sous une serre ombragée en climat frais, ou en extérieur plutôt à mi-ombre sous un climat méridional.

Au printemps suivant, lorsque les signes de reprise sont là, vous pourrez replanter votre marcotte en pleine terre en prenant soin d’ôter la mousse des racines si vous avez utilisé la sphaigne. Dans les localités au climat doux, et pour les végétaux qui racinent rapidement, vous pourrez anticiper la plantation en pleine terre dès l’automne.

Je vous souhaite une belle suite de semaine, et n’oubliez pas les arrosages car les jours qui viennent s’annoncent secs et étouffants.

Ben. MASON

LE DICTON DU JARDINIER:

« Soleil de juin luit de grand matin. »

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